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Afghanistan

Rencontre entre talibans et représentants de l'UE et de Washington

Après avoir accueilli pendant des années les pourparlers entre les talibans et les Etats-Unis, le Qatar continue de jouer un rôle de médiateur incontournable entre le mouvement islamiste et les chancelleries occidentales.

Les dirigeants talibans ont rencontré des responsables de l'Union européenne (UE) et des Etats-Unis hier à Doha, le nouveau régime afghan cherchant à rompre son isolement diplomatique. «Nous avons des réunions positives avec des représentants d'autres pays», a déclaré Amir Khan Muttaqi, ministre taliban par intérim des Affaires étrangères, lors d'une conférence dans la capitale qatarie. «Nous voulons des relations positives avec le monde entier. Nous croyons en des relations internationales équilibrées. Nous pensons qu'une telle relation équilibrée peut sauver l'Afghanistan de l'instabilité», a ajouté le responsable, selon une traduction en direct de son discours, du pachtoune vers l'anglais. Cette rencontre a à Doha inclue des représentants des Etats-Unis, a précisé la porte-parole de l'UE Nabila Massrali, sans préciser le nombre ni les fonctions des délégués européens. «Il s'agit d'un échange informel, au niveau technique. Il ne constitue pas une reconnaissance du ‘'gouvernement par intérim''», a-t-elle ajouté. Selon elle, cet échange doit «permettre aux Etats-Unis et aux Européens d'aborder des problèmes» tels que la liberté de déplacement pour les personnes désirant quitter l'Afghanistan, l'accès à l'aide humanitaire, les droits des femmes et empêcher l'Afghanistan de devenir un sanctuaire pour les groupes «terroristes». L'UE cherche avant tout à prévenir un «effondrement» de l'Afghanistan, a déclaré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell à l'issue d'une réunion ministérielle. «Nous ne pouvons pas nous contenter de regarder et d'attendre. Nous devons agir, et rapidement», a-t-il ajouté. Le nouveau régime islamiste, arrivé au pouvoir en Afghanistan en août, n'a été reconnu par aucun pays. Mais face à l'imminence d'une grave crise humanitaire dans ce pays entièrement dépendant de l'aide internationale après vingt ans de guerre, les manoeuvres diplomatiques se multiplient.
Samedi à Doha, les talibans ont rencontré des responsables américains pour les premières discussions directes avec Washington depuis leur prise du pouvoir. Leur chef de la diplomatie a appelé les Etats-Unis à établir de «bonnes relations» et à ne pas «affaiblir l'actuel gouvernement en Afghanistan». Après avoir accueilli pendant des années les pourparlers entre les talibans et les Etats-Unis, le Qatar continue de jouer un rôle de médiateur incontournable entre le mouvement islamiste et les chancelleries occidentales. La semaine dernière, de hauts responsables talibans ont reçu à Kaboul l'envoyé britannique pour l'Afghanistan, Simon Gass. Et un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères a indiqué qu'une délégation de son pays avait rencontré lundi de «hauts représentants talibans à Doha». Les questions de sécurité, de menaces terroristes et des droits humains ont été abordées «dans une atmosphère professionnelle», a-t-il ajouté.
Amir Khan Muttaqi a ailleurs assuré que les talibans étaient capables d'avoir le «contrôle» sur le défi posé par le groupe Etat islamique, qui a récemment multiplié les attentats en Afghanistan. «Nous avons beaucoup de résultats positifs (...) toutes leurs tentatives ont été neutralisées à 98% et nous sommes bien préparés pour l'avenir», a avancé le ministre taliban. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont demandé lundi à leurs ressortissants d'éviter les hôtels de Kaboul, s'alarmant d'une menace sécuritaire, sans en préciser la teneur. Amir Khan Muttaqi s'est par ailleurs engagé à empêcher que des attaques terroristes contre des pays étrangers soient fomentées depuis le sol afghan. Les Etats-Unis ont envahi le pays en 2001 et fait chuter le régime des talibans, en réponse aux attentats du 11 septembre planifiés par Al-Qaïda depuis l'Afghanistan, alors contrôlé par les talibans. Les troupes américaines se sont retirées le 30 août, au terme d'un accord avec les talibans, revenus au pouvoir mi-août. Depuis, le mouvement islamiste montre patte blanche dans l'espoir de nouer des relations avec les puissances étrangères, notamment occidentales.

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