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Au G7, Meloni exhorte à accorder le prêt à la Tunisie

Un plaidoyer contre la «rigidité» du FMI


Présente hier au sommet du G7 à Hiroshima (Japon), la présidente du Conseil italien (gouvernement) Giorgia Meloni a exhorté, une nouvelle fois, le Fonds monétaire international (FMI) à recourir à une approche «pragmatique» des enjeux auxquels fait face la Tunisie qui attend, depuis des mois, le déblocage du prêt convenu pour lequel le conseil d'administration de cette institution financière internationale devait donner son aval en décembre 2022. Rappelons que la décision avait été ajournée pour fin mars 2023 mais aucune suite n'a encore été de mise, le FMI ayant vraisemblablement posé des conditions drastiques rejetées par le chef de l'Etat tunisien Kaïs Saïed. «La Tunisie se trouve dans une situation très difficile, une fragilité politique évidente et face à un risque de défaut de paiement imminent», a argumenté Mme Meloni devant les autres membres du G7, mobilisés pour l'essentiel par la situation en Ukraine et la demande pressante et croissante de nouvelles armes lourdes dont des avions de combat que le président Volodymyr Zelensky est venu formuler. Mme Meloni a donc saisi cette opportunité pour tenter de convaincre les dirigeants des six autres pays industrialisés dont les préoccupations sont toutes autres. Il n'empêche, en choisissant de les apostropher sur ce sujet, très préoccupant vu des côtes italiennes, Giorgia Meloni souligne pour le déplorer que «les négociations entre le FMI et la Tunisie sont de fait bloquées» et s'insurge contre ce qu'elle qualifie, non sans un certain courage, de mauvaise volonté de l'institution financière. Celle-ci, constate-t-elle haut et fort, fait «preuve d'une certaine rigidité» parce qu'elle «n'a pas obtenu» du président tunisien Kaïs Saïed «toutes les garanties qui seraient nécessaires». «C'est compréhensible d'un côté, mais de l'autre, sommes-nous certains que cette rigidité soit la meilleure voie à suivre? Si ce gouvernement tombe, savons-nous quelles seraient les alternatives? Je crois que l'approche doit être pragmatique, sinon nous risquons d'aggraver des situations déjà mal engagées», a averti sans prendre de gants la présidente du Conseil italien. Non contente d'apostropher le G7 sur cette question qui cristallise l'attention de Rome compte tenu des vagues de migrants qui n'ont pas cessé de déferler sur les côtes italiennes tout au long de l'année en cours, Mme Meloni a également pris soin de rencontrer, en marge de la réunion au sommet des pays industrialisés, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, ainsi que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, pour les interpeller sur «la question de l'immigration et notamment la Tunisie». Selon son entourage, elle aurait trouvé un écho attentif de la part du président des Etats-Unis Joe Biden et du président français Emmanuel Macron qui «se sont joints à elles pour un bref passage». Paris répète depuis des mois que les discussions entre Tunis et le FMI doivent avancer et qu' un programme d'aide devrait aboutir à une finalisation devenue «une priorité». Il reste que, par-delà les déclarations et les promesses, les négociations sont dans l'impasse et la Tunisie, endettée à près de 80% de son PIB, a cruellement besoin du nouveau prêt de 2 milliards de dollars promis par le FMI. Il est évident que si rien n'est fait pour atténuer les effets de la crise, le risque d'un effondrement de l'économie tunisienne sera le facteur d'une forte hausse des départs de migrants vers les côtes européennes, ce que redoute au premier plan l'Italie.

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