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La Libye enregistre le premier décès dû au coronavirus

Un système de santé dynamité par les combats

Une nouvelle fois, l’ONU a fait part hier de son inquiétude, s’agissant du système de santé en Libye dont l’organisation estime qu’il « risque d’être submergé » du fait de la poursuite des affrontements entre les deux protagonistes que sont le gouvernement d’union nationale reconnu par la communauté internationale et présidé par le Premier ministre Fayez al Serraj, d’une part, et le gouvernement de l’est du pays, basé à Tobrouk, non reconnu mais soutenu par les milices du maréchal Khalifa Haftar, chef de l’Armée nationale libyenne autoproclamée.
La Libye a enregistré hier un premier décès dû au nouveau coronavirus. Il s’agit d’une femme âgée de 85 ans dont la contamination a été diagnostiquée après son décès, selon le Centre national de lutte contre les maladies, qui n’a pas communiqué davantage de détails. Dix autres cas de contamination au Covid-19 ont été officiellement annoncés par le gouvernement d’union nationale (GNA) qui contrôle l’ouest du pays, y compris la capitale Tripoli.
Dans l’est de la Libye, contrôlé en grande partie par les troupes de Haftar, rival du GNA, aucun cas n’a été signalé à ce jour, alors même que l’ONU considère que la menace est devenue pressante sur l’ensemble du territoire, faute de moyens pour un dépistage effectif.
La Libye est d’autant plus tributaire du risque de pandémie qu’elle est voisine de l’Egypte où est apparu le premier cas signalé dans le continent africain et qui fait face, depuis, à une propagation exponentielle du Covid-19. Livrée aux milices armées tant au Fezzan qu’en Cyrénaïque et en Tripolitaine, les trois régions du pays, et tiraillée par les luttes de pouvoir qui ont connu leur paroxysme le 4 avril 2019 lorsque Khalifa Haftar a lancé une offensive pour s’emparer de Tripoli, la Libye est toujours plongée dans un chaos que la menace du coronavirus risque d’envenimer davantage. Le Haut commissariat de l’ONU ( HCR ), basé à Genève, n’a pas cessé, ces derniers jours, de tirer la sonnette d’alarme alors que les combats se poursuivent sans relâche, aux environs de la capitale où les troupes de Haftar sont contenues par les forces loyales au GNA, malgré des bombardements soutenus et des raids aériens sur l’aéroport de Mitiga ainsi que sur les structures telles que les hôpitaux et les établissements scolaires, sous prétexte qu’ils servent de caches aux armes des milices de Misrata, Zintan et Zawiya. Pour le HCR, la situation a connu, ces derniers temps, une détérioration alarmante au double plan humanitaire et sanitaire et les protagonistes du conflit restent sourds aux nombreux appels à la trêve et au respect du cessez-le-feu conclu, voici presque deux mois, à Moscou, lors d’une rencontre entre les présidents russe Vladimir Poutine et turc Recep Tayyip Erdogan.
«Le conflit en cours a gravement affecté le système et les services de santé qui disposent de ressources financières limitées et sont confrontés à une pénurie d’équipements de base et de médicaments», a ainsi constaté Babar Baloch, un porte-parole du HCR qui souligne que de nombreux hôpitaux, situés dans des zones de combats, ont été endommagés ou détruits. Partant de ce constat, le HCR appelle, en outre, à la libération des demandeurs d’asile et des réfugiés, «particulièrement vulnérables et exposés à une contamination du Covid-19, compte tenu de la surpopulation, des installations sanitaires de fortune et des
services de santé limités». Ils sont plusieurs centaines à être, en effet, détenus par les autorités libyennes qui les ont confinés dans des camps de « fortune », aux alentours de la capitale, après les avoir arrêtés dans leur tentative d’immigration clandestine vers l’Europe. Les mesures prises par le GNA et par le gouvernement de l’est ( fermeture des écoles, des commerces non alimentaires, des espaces publics, des marchés et même des cliniques privées ) seront-elles suffisantes pour enrayer la mécanique de la pandémie ? L’ONU en doute fortement.

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