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Le Mali reporte le référendum constitutionnel

Une histoire de polémiques

Prévu pour le 19 mars prochain, le référendum sur la nouvelle Constitution du Mali a été reporté selon un communiqué lu hier, en conférence de presse, par le porte-parole du gouvernement, Abdoulaya Maïga qui a assuré qu'il s'agit d'un «léger report» et que l'autorité de transition est déterminée à respecter ses engagements en ce qui concerne le retour des civils à la tête du pays dès l'année prochaine. Ce rendez-vous électoral était très attendu dans la mesure où il conditionne le retour progressif du Mali à une situation «normale» marquée par de futures élections générales en 2024. Pour justifier cette décision qui, faut-il le souligner, n'a pas surpris grand monde, les autorités expliquent le retard observé dans la mise en place des représentations de l'organe de surveillance des élections dans l'ensemble des régions du Mali ainsi que par leur volonté de vulgariser à tous les niveaux le projet de la nouvelle Loi fondamentale. Ainsi, la «nouvelle date du référendum sera fixée, après concertation avec l'autorité indépendante de gestion des élections et l'ensemble des acteurs du processus électoral», affirme le communiqué.
Cette Constitution constitue un acte majeur du processus de réformes que l'autorité de transition entend mettre en oeuvre, ayant convaincu la Cédéao de la nécessité de lui accorder le délai nécessaire pour y parvenir d'ici février 2024 alors que le Mali continue de faire face au double défi de la propagation terroriste et d'une crise multiforme profonde. Dans son ultime version telle qu'elle a été remise le 27 février dernier au président de la transition, Assimi Goïta, le projet de Constitution stipule «l'attachement à la forme républicaine et à la laïcité de l'État». C'est cette dernière disposition qui a suscité le doute et nourri une polémique grandissante au sein d'une société malienne où le poids des chefs religieux, notamment auprès des nombreuses tribus, reste déterminant. La Ligue des imams du Mali s'est ouvertement dressée contre le principe de laïcité, rendant incertain le respect de la date du scrutin initialement prévue. D'autres sujets contribuent également à la polémique, comme les articles relatifs à la monnaie et aux langues du pays mais le principal grief concerne l'enjeu de la laïcité. «Il faut que ce mot laïcité sous toutes ses formes soit nettoyé du texte fondamental et remplacé par l'État multiconfessionnel. Nous faisons confiance aux autorités de la transition, nous faisons confiance à leur esprit patriotique, à leur intelligence, pour percevoir le voeu de 95% des Maliens en acceptant la demande que nous avons formulée. Notre pays n'en sera que grandi», a prévenu Baila Amadou Bah, secrétaire administratif de la Ligue des imams du Mali qui a exhorté ses membres et sympathisants à voter «Non» au projet de nouvelle Constitution si cette référence subsiste lors du scrutin référendaire. Outre cette difficulté, il y a l'incertitude qui pèse sur la situation au nord du Mali où les mouvements de l'Azawed, regroupés dans la Coordination éponyme (CMA) ne cachent plus leur frustration et leur impatience face aux «lenteurs» de la mise en oeuvre de l'Accord de paix de 2015 issu du processus d'Alger.

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