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Oran

13 Tonnes de pain jetées à la poubelle

La farine panifiable est soutenue à coups de plusieurs milliers de dollars.

Quoi de plus après un gaspillage dépassant tous les seuils de l'entendement. Les éboueurs, affectés au nettoiement des différents quartiers et cités de la ville, n'en reviennent plus dans leurs découvertes quotidiennes auxquelles ils font face en collectant les déchets ménagers, constitués en majeure partie d'aliments payés à coup de plusieurs milliers de dinars. En quatre jours seulement du Ramadhan, ils ont fait le décompte sidérant de 13 tonnes de pain jetées dans la poubelle. «Du jamais-vu» dira un agent de nettoiement, expliquant, tout choqué, que «cette situation est d'autant plus phénoménale qu'elle continue à prendre des formes fulgurantes durant chaque Ramadhan de chaque année».
Un père de famille explique ce fait par «la mauvaise qualité du pain proposé à la vente». Il suffit de ne «pas acheter et éviter par la même ce gaspillage faisant tant mal», lui rétorque un vieillard, lui aussi sidéré. Un peu partout dans les coins et recoins des quartiers et des cités, le pain jeté constitue le premier fait qui crève les yeux. Pis encore, cela est devenu une tradition quasiment ancrée dans les esprits et une habitude, certes fâcheuse, mais pour laquelle des ménages ne se gênent pas à agir de telle sorte en jetant des centaines de dinars dans les dépotoirs provoquant des dommages durs à l'économie nationale étant donné que la farine panifiable est soutenue par l'Etat avec plusieurs milliers de dollars. Cependant, l'insouciance, ajoutée à l'incivisme, fait exploser ce fait qui est curieusement facile à éviter en un simple tour. Des maquignons et autres éleveurs sillonnent les cités et l'ensemble des quartiers en quête du pain, quelle que soit sa qualité, à transformer en aliment de bétail. «Quoiqu'il en soit, il faut s'attendre au pire d'ici quelques jours», dira un autre père de famille.
Plus de trois millions de baguettes sont jetées à la poubelle dont la grande part revient à la vente dans les boulangeries. Au-delà des retombées sociales de cet immense et non moins grave gaspillage sur le plan économique, il y a lieu de noter que le pain jeté favorise la survie et la prolifération des bestioles nuisibles pour l'homme. Les épidémiologistes avertissent que le pain jeté en pâture à des animaux parasites attire, étonnamment, les rats avec d'autres parasites voisins comme les puces et les poux. «Et qui dit rat, dit peste», assure t-on, qui au demeurant reste l'une des graves menaces sur la santé publique avec le retour des maladies noires infectieuses. Il y a urgence d'asseoir des mécanismes pour une solution durable au phénomène de gaspillage du pain dans une société qui en consomme abondamment, alerte-t-on. L'Algérie produit l'équivalent de 50 millions de pains par jour, dont 20% sont jetés à la poubelle, soit 10 millions de pains jetés quotidiennement comme ordure ménagère. Toutefois, cette énorme quantité de nourriture est récupérée en partie par les éleveurs pour être utilisée comme aliment du bétail et de la volaille.

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