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AU PROCÈS DE «L’AFFAIRE DU SÉISME» DE BOUMERDÈS

28 condamnations et 10 relaxes

Le tribunal de Boumerdès a tranché dans le procès en rendant un verdict plus ou moins attendu avec, notamment, la relaxe du président-directeur général de l’Eplf. Les condamnés ont dix jours pour faire appel.

Verdict. La justice a parlé. Le juge du siège, Redouane Benabdellah, a tranché dans le procès du séisme de Boumerdès. Des relaxes et des condamnations ont été prononcées hier par le tribunal de cette wilaya. 27 personnes ont été condamnées à deux ans de prison ferme et une amende de 50.000DA chacun. Le magistrat a condamné, également, par défaut, Herrani Abdelkader, (ingénieur au CTC), à trois ans de prison ferme et une amende de 50.000DA, alors qu´un mandat d´arrêt (l´inculpé est toujours en fuite) est lancé contre lui. Le juge Redouane Benabdellah a prononcé la relaxe pour 10 autres inculpés, dont Selkim Mohamed et Henni Adda Kamel, respectivement P-DG de l´Eplf et ex-P-DG de l´Opgi.
Les personnes condamnées sont: 14 entrepreneurs, 14 ingénieurs du CTC et des bureaux d´études. Le magistrat a annoncé que les entrepreneurs sont condamnés pour «fraude dans la qualité et la quantité des matériaux de construction».
Ils sont condamnés en vertu de l´article 429 du Code pénal. Les ingénieurs du CTC et des BET, quant à eux, sont poursuivis pour «homicide involontaire, blessures involontaires et la non-application des décisions administratives de la réglementation dans les constructions».

Les relaxés: les maîtres de l´ouvrage et promoteurs
Selkim Mohamed, P-DG du groupe Eplf, Henni Adda Kamel, P-DG de l´Opgi, Ziadi Mouloud, de la Direction immobilière Sntf, Derriche Hacène, promoteur, Aït Sidhoum Abdelhamid, Chibi Boussaâd, Amamaïl Ahmed, Boussalah Rabah, Boumaza Habib, Ghazibaouène Achour.

Les ingénieurs du CTC et Bureaux d´études condamnés à deux ans de prison ferme plus une amende de 50.000DA
Serkisti Rabah, Benghanem Farid, Smati Ahssen, Teriaki Mouloud, Laligue Abdenour, Tassists Hakim, Zmit Karim, Ben Ouali Youcef, Akli Ouled Brahim, Mohammedi Abdelkader Kamel, Akkad Abdenour, Kerkache Farrah Rabia, Bebirouk Redouane.

Entrepreneurs condamnés à deux ans de prison ferme plus une amende de 50.000DA
Mechat Ahmed, Daoudi Abdelkader, Bessaâd Omar, Naghel Hamani, Mellal Kamel, Boumerzag Rabah, Boulakakaz Hamid, Taleb Mohand-Saïd, Merzage Ahmed, Baya Omar, Daïd Chérif, Yasri Mehenni, Aroussi Hacène, Aroussi Omar.

N.B.
Herrani Abdelkader, ingénieur du CTC: condamné, par défaut, à 3 ans de prison ferme plus une amende de 50.000DA + un mandat d´arrêt.


Ils sont sanctionnés en vertu des articles 288 et 289 du Code pénal ainsi que l´article 77 du Code de l´aménagement et de l´urbanisme. De leur côté, les maîtres de l´ouvrage, au nombre de dix, ont bénéficié, à leur bonheur, de la relaxe. Il est exactement 9h, lorsque la cloche du tribunal retentit pour annoncer l´entrée au prétoire du magistrat. Tout le monde se lève. Pas de temps à perdre. Redouane Benabdellah fait l´appel des inculpés en leur ordonnant de rester debout. Un silence religieux s´installe dans la salle.
De temps à autre, ce silence est rompu par le bruit des chaises qui parvient du fond de la salle. Les mains derrière le dos, les yeux dirigés vers le plafond, les inculpés attendent leur sort. Une chape de plomb tombe sur la salle et enveloppe de son voile sinistre les visages blafards des inculpés. Stress, inquiétude et peur inondent l´assistance. La sentence du juge est rendue au nom du peuple algérien. Elle va faire le bonheur des uns et le malheur des autres. Des cris de joie fusent. Ce sont des cris de libération lancés par ceux qui viennent de bénéficier de la relaxe. La première parenthèse est ouverte. Mais le dénouement pour le reste des inculpés va donner, à son tour, des sueurs froides. Le verdict tombe au fur et à mesure de l´énoncé de chaque nom. La surprise est visible sur les visages. La clémence que certains inculpés attendaient n´était pas, hélas, au rendez-vous. Les condamnations prononcées par le juge sont sévères. Des larmes coulent «C´est de l´injustice!», lance le fils d´un condamné.
Les familles de ceux dont le verdict a été confirmé ont l´air hagard. Elles ne savent plus quoi faire, ni quel chemin prendre. Ni l´air frais de la climatisation à l´intérieur de la salle ni la brise marine n´ont pu sécher leur sueur. Tandis que les uns jubilent, les autres sont consternés. Ils disent seulement: «La décision de la justice est une réplique qui a fait de nouvelles victimes du séisme».
Des sanglots par-ici et des éclats de rire par-là. De leur côté, les avocats ont apprécié, de manière différente, le verdict. Chacun a digéré comme il peut la décision de la justice. Content, soulagé et confiant, Me Benberrah, avocat de M.Selkim, P-DG de l´Eplf, a accueilli «sans surprise le verdict». Il explique: «Pour nous, avocats de l´Eplf, la justice a fini par éclater. Nous étions toujours confiants que notre client n´a rien à voir avec les faits qui lui sont reprochés. Nous avons fourni à la justice tous les documents justifiant l´innocence de M.Selkim». L´avocat de l´Eplf estime que cette décision «encouragera l´Eplf à déployer des efforts supplémentaires pour concrétiser le projet du un million de logements, initié par le président de la République», souligne Me Benberrah. Emboîtant le pas à son collègue, Me Abdessamed-Henni Houria, avocate de l´Eplf, a estimé que la décision est équitable et très juste, (concernant M.Selkim). Nous avons prouvé par «a+b», à la justice, que M.Selkim est arrivé à la tête de l´Eplf après le parachèvement des infrastructures. Le tribunal a bien retenu que M.Selkim n´a fait que «les corps des états secondaires,» a-t-elle déclaré à L´Expression.
En outre, les inculpés ont une «grâce» de dix jours, pour faire appel auprès de la cour. Dans le cas contraire, le verdict sera exécutoire, d´autant que le juge a annoncé la contrainte par corps, à l´encontre des condamnés.

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