Importante cagnotte du fonds de régulation des recettes
30 milliards de dollars engrangés
«L’Algérie recourait aux ressources disponibles dans le FRR ainsi qu’aux ressources disponibles à travers la dette publique pour couvrir le déficit budgétaire.»
Dans sa réponse aux question des députés à l'issue du débat autour du projet de la loi de finances 2025, le ministre des Finances, Laaziz Faid, a révélé que «le solde du Fonds de régulation des recettes (FRR) avait atteint, fin 2023, 3 686 milliards dinars et qu'il devrait enregistrer, fin 2024, des revenus supplémentaires s'élevant à près de 500 milliards de dinar». Il a relevé dans ce contexte, que «l'Algérie recourait aux ressources disponibles dans le FRR ainsi qu'aux ressources disponibles à travers la dette publique pour couvrir le déficit budgétaire». Il a également fait savoir que «le déficit réel du solde global du Trésor diffère du déficit prévisionnel prévu dans le PLF car, a-t-il dit, «le niveau de la mise en oeuvre des dépenses est souvent en deçà des dépenses prévues».
En outre, selon le ministre, le secteur des finances a «grandement avancé» dans le processus de numérisation de ses services depuis fin 2024, tandis que l'administration fiscale poursuit ses efforts visant sa modernisation». Concernant la question relative aux mécanismes envisagés par les pouvoirs publics pour stopper la dégringolade du dinar, il a précisé qu'une «réflexion est en cours pour concevoir une nouvelle approche visant à améliorer le taux de change et la valeur du dinar, ce qui renforcera la cadence du développement économique». Il a expliqué que «la détermination du taux de change repose sur plusieurs critères économiques et les objectifs de stabilité monétaire, avec un panier de devises comme référence, a expliqué le ministre». «La détermination de la valeur du dinar relève des prérogatives de la Banque d'Algérie, qui habilite le Conseil monétaire et bancaire, en tant qu'autorité monétaire, à définir les objectifs de la politique du taux de change, les modalités de régulation et le mode d'organisation du marché», a-t-il précisé. S'agissant de l'augmentation prévue de l'allocation touristique, il a fait savoir que cette allocation «sera fixée par la Banque d'Algérie conformément à ses prérogatives déterminées par la loi monétaire et bancaire». À propos de la question liée à l'éradication du marché noir des devises, il a souligné que son éradication nécessite «la conjugaison des efforts de plusieurs administrations ministérielles et institutions afin d'asseoir les règles du marché, la transparence et un contrôle strict des transactions commerciales et économiques». En réponse aux questions relatives à la spirale inflationniste infernale, il a soutenu que «l'inflation en Algérie avait connu un ralentissement palpable au cours des 9 premiers mois de cette année, atteignant 4,25%, contre 9,3% enregistré lors de la même période de 2023, et ce en raison de la baisse du taux d'inflation des prix des produits alimentaires». «Le projet de loi intervenait en consécration de la poursuite des subventions des prix des produits de base pour atténuer l'impact de la flambée de leurs cours au niveau des marchés mondiaux»,a-t-il souligné. Le PLF, poursuit-il, tend «à valoriser les acquis réalisés à travers une panoplie de mesures visant à soutenir le front social, à faire face aux vagues inflationnistes et à améliorer et préserver le pouvoir d'achat des citoyens». S'agissant de la question du «faible» budget affecté à l'investissement soulevée par les députés, il a affirmé que le total des investissements consacrés par le Trésor sous forme de prêts au profit des différents organismes publics avait atteint près de 5 969 milliards de dinars, destinés au financement de 267 projets répartis sur 11 secteurs économiques, ayant bénéficié principalement à la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), à l'Agence nationale des barrages et des transferts (ANBT), à l'Algérienne des autoroutes (ADA), aux sociétés de transports, au Métro d'Alger, à Sonelgaz et aux stations de dessalement de l'eau de mer. S'agissant du recours abusif à la réévaluation du coût des projets, il a précisé que «le montant de la réévaluation ne représente que 3,8% du programme en cours de réalisation estimé à 9 340,5 milliards de dinars au 31 décembre 2022». En réponse à une question sur le faible taux de consommation des crédits au titre du budget de 2024, Faid a affirmé que «les dépenses du budget lors du premier semestre de l'année en cours avait significativement augmenté de 5 150 milliards de dinars à la fin juin 2023 à 6 946 milliards de dinars à la fin juin dernier, soit une augmentation de 34%». Quant au déficit global du Trésor, le ministre a précisé que «le gouvernement oeuvrait à diminuer le déficit à travers une meilleure orientation des subventions et la diversification des sources des revenus par l'élargissement de l'assiette fiscale...».