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À l’aune d’un nouvel ordre mondial

Prévu le 19 mai prochain en Arabie saoudite, le 32e Sommet de la Ligue des États arabes interviendra dans un contexte géopolitique marqué par des changements notables.
Le plus significatif est incontestablement le rétablissement des relations diplomatiques entre l'Arabie saoudite et l'Iran. Ce rapprochement a sonné une redistribution des cartes dans le Monde arabe. Mais avec sans doute des implications sur les situations de crise dans la région et les positions des uns et des autres. À l'évidence, cette réconciliation rebat les cartes des équilibres géopolitiques dans la région et bien au-delà.
Particulièrement sur la cause palestinienne dont le Sommet d'Alger, en novembre dernier, a réitéré la «centralité». Une position de principe qui ne sera que renforcée par le rapprochement entre l'Arabie saoudite et l'Iran, qui a été, comme il fallait s'y attendre, mal accueilli par Israël. L'entité sioniste a considéré à ce titre que le rapprochement Téhéran-Riyadh sape ses projets de normalisation avec l'Arabie saoudite et sa stratégie d'isoler l'Iran dans la région. Et si les responsables israéliens feignent de ne pas voir cette séquence qui se joue dans la région, leurs médias ne cachent pas leur inquiétude. C'est dire à quel point une nouvelle séquence est en train de se jouer dans la région et dans les rapports de force à l'échelle régionale. Mais qui trouve aussi son prolongement dans le ralliement qu'affichent les pays de la région à l'axe Pékin-Moscou. Cette accélération augure, selon des observateurs, d'un nouvel ordre mondial et du déclin de la domination des pays de l'Occident. Ce qui n'est pas sans rappeler le combat des non-alignés pour un monde équilibré et juste.
À ce titre, le Mouvement des non-alignés (MNA) est un cadre de lutte auquel tient l'Algérie depuis les années 1970. Et qui a été réitéré récemment par le président Tebboune qui a fait état d'une réunion restreinte, à l'été prochain, des membres du mouvement.
Autrement dit, le prochain Sommet des États de la Ligue arabe prévu en Arabie saoudite et la réunion restreinte des membres des non-alignés qu'abritera l'Algérie se dérouleront à des dates rapprochées. Ce qui donnera vraisemblablement une opportunité de coordination et de nouvelles alliances aux membres des deux forums. Deux rendez-vous à forte portée géopolitique auquel s'ajoutera la prochaine réunion des pays du Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) prévue au mois de juin au pays de Mandela.
Lors du dernier sommet du groupe de contact du Mouvement des non-alignés tenue à Bakou (Azerbaïdjan), l'Algérie a réitéré l'appel pour redoubler d'efforts en vue de consacrer les principes fondateurs du Mouvement et baliser la voie aux pays émergents dans le monde.
Il s'agit pour l'Algérie de consacrer le droit de ses pays membres à avoir une organisation portant des slogans et des principes qui défendent leurs droits à la lumière du nouveau système mondial et frayer la voie aux États qui s'attèlent à amorcer un nouveau système économique, financier et politique.
Il est question aussi de renforcer le rôle du Mouvement des non-alignés en tant que force d'initiative et de proposition engagée dans la promotion de relations équilibrées, pacifiques et cordiales entre les Nations sur la base des idéaux et principes consacrés par la Charte des Nations unies.
Des perspectives et objectifs qui se joueront visiblement dans un nouveau contexte géopolitique annonciateur d'un nouvel ordre mondial. 

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