De la coopération militaire au partenariat stratégique
Alger et Moscou diversifient les relations
Les entretiens entre les responsables des deux pays permettent d'avancer dans l'identification des domaines de partenariat algéro-russe.
Le général d'armée Saïd Chanegriha, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire a reçu, jeudi dernier, en audience le directeur du Service fédéral pour la coopération militaire et technique de la Fédération de Russie, Dimitrii Chougaev.
Les relations algéro-russes sont cités en exemple par les dirigeants des deux pays. Il faut savoir que de nombreux accords bilatéraux ont été signés entre la Russie et l'Algérie, notamment en avril 2001, qui ont vu les deux pays s'entendre sur une déclaration de partenariat stratégique comportant un protocole sur les consultations politiques entre les deux ministères des Affaires étrangères, un accord de coopération dans les domaines de la culture, de la science, de l'éducation, du sport, du tourisme et des archives. Les échanges de visites au plus haut niveau ont contribué à façonner une association qui devrait être exemplaire, portant sur de nombreux domaines d'activité. Mais force est de constater que cette parfaite entente politique n'a pas débouché sur un partenariat fécond. À l'exception de la participation russe à la réalisation d'un satellite algérien en 2002, peu de choses «spectaculaires» sont à signaler. L'essentiel des échanges entre les deux pays se résume à des contrats d'armement, avec surtout le traitement de faveur dont bénéficie l'Algérie en la matière. Et pour cause, les armes sophistiquées sont acquises, prioritairement par l'Algérie.
Il reste qu'autant pour Moscou que pour Alger, il n'est pas question d'en faire une fatalité. L'accueil enthousiaste de la Russie à l'idée d'une adhésion de l'Algérie aux Brics et la très récente visite d'opérateurs économiques russes à Alger traduisent clairement une sérieuse volonté de diversifier la coopération entre les deux pays.
Aussi, faut-il voir la visite de Dimitrii Chougaev, sous l'angle d'une volonté de consolider l'un des pendants de la coopération entre les deux pays. Cette occasion a été une opportunité pour les deux parties d'«entretenir des discussions qui ont porté sur l'état de la coopération militaire et technique entre les deux pays», a indiqué un communiqué du ministère de la Défense nationale ayant permis, entre autres, d'aborder les questions d'intérêt commun.
Il est entendu que les entretiens entre les deux délégations ont permis d'avancer encore plus dans l'identification avec une grande précision du partenariat algéro-russe en matière militaire, et renforcer par là même une coopération exemplaire, malgré des tentatives de parasitage faisant allusion à un prétendu froid entre les deux pays, colportées par de mauvaises langues.
Cette visite et l'entente parfaite qu'elle a suscitée témoigne de l'excellent niveau des relations bilatérales entre Alger et Moscou. Les rapports entre les deux pays sont d'ailleurs appelés à être consolidés grâce à la visite qu'effectuera prochainement le président de la République à Moscou, sur invitation de son homologue, Vladimir Poutine. Une nouvelle dynamique est prévue dans ce sens pour renforcer le partenariat militaire mais aussi économique, touchant à l'agriculture, l'industrie agroalimentaire, la métallurgie et les produits pharmaceutiques, notamment. Le chef de la mission économique de la Russie en Algérie, Ivan Nalitich, avait d'ailleurs souligné que «les autorités russes oeuvrent à augmenter le volume des échanges tout en les diversifiant». C'est la promesse d'avenir que se font, d'ores et déjà, les deux nations, conscientes de l'enjeu géopolitique du moment.