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Accueilli par des injures et des tirs de sommation

Bernard-Henri Lévy chassé de Libye

BHL a indiqué être venu en Libye «en tant que journaliste» pour un reportage pour le quotidien américain Wall Street Journal.

Comme annoncé sur ces mêmes colonnes, le 16 juillet dernier, sous le titre: «L'assassin revient sur les lieux du crime», Bernard-Henri Lévy a finalement effectué avant-hier, son voyage à Tarhouna, une localité située à 65 km au sud-est de Tripoli. Mais à la place des youyous et des fleurs, c'est avec des rafales d'injures et tirs de sommation que les Libyens ont signifié au philosophe français qu'il est indésirable dans leur pays. La chaîne de télévision russe RT, a diffusé on-line des vidéos où l'on voit, à l'entrée de la ville, des hommes armés barrer le passage au cortège de ce visiteur controversé, qui a dû rebrousser chemin. Selon des médias libyens, des groupes pro-GNA ont affirmé avoir empêché, hier, le convoi de BHL d'entrer à Tarhouna, dernier fief des pro-Haftar dans l'Ouest de la Libye. La même source rapporte également que des fidèles du Gouvernement d'entente nationale (GNA) de Fayez al-Serraj, auraient tiré des coups de feu en direction du cortège.
Cette visite, dont nous avons eu vent, a été maintenue dans une totale discrétion. Pourquoi maintenant? Qui a mandaté l'ancien conseiller va-t-en-guerre de Nicolas Sarkozy de se rendre en Libye en ces moments de troubles où les bruits de bottes se font de plus en plus sentir? Est-il porteur d'un message de Paris? À qui ce message est-il adressé? Par quel moyen, par quel avion a-t-il pu débarquer dans ce pays? Enfin, question stratégique: pourquoi parachuter ce pholosophe des guerres sales dans la ville de Tarhouna? Il faut savoir que cette localité a été le dernier bastion de Khalifa Haftar, avant de l'abandonner aux forces du GNA, le 5 juin dernier, perdant ainsi définitivement la bataille de Tripoli. Cette ville constituait la base arrière pour les troupes du maréchal Haftar qui recrutait l'essentiel de ses soldats au sein de l'Armée nationale libyenne (ANL).
À en croire certains médias, BHL a atterri dans la matinée d'avant-hier, à l'aéroport de Misrata à bord d'un jet privé. Intervenant sur la chaîne libyenne pro-GNA Libya Al-Ahrar, BHL a indiqué être venu «en tant que journaliste» pour un reportage pour le quotidien américain Wall Street Journal. Un riche agenda a été concocté à l'occasion de cette visite. Le journal libanais L'Orient Le Jour en fournit quelques détails de ce déplacement gardé secret. À son programme prévu initialement pour durer deux jours, note le journal, figuraient des entretiens avec des chefs de groupes armés de Misrata et un petit circuit dans la ville de Tarhouna. Selon le même journal, un entretien a même été prévu le lendemain avec le ministre de l'Intérieur Fathi Bachagha, originaire lui-même de Misrata. Les choses ne se sont hélas pas passées comme prévu pour notre écrivain journaliste. Bien qu'organisée par de riches et influents hommes d'affaires de Misrata, la visite de BHL s'est donc limitée à une promenade en voiture blindée. «Si l'objectif de la visite de BHL était de redorer le blason de la France dans l'Ouest libyen après son soutien au maréchal Haftar, c'est un fiasco complet», a analysé Patrick Haimzadeh auteur de l'article, qui a été également ancien diplomate français à Tripoli (2001-2004) «Quant au reportage, outre les photos de BHL débarquant à l'aéroport de Misrata et celles devant des tas de terre supposés être des tombes collectives, il sera difficile de publier autre chose que des photos volées de l'intérieur de sa voiture blindée», a conclu Patrick Haimzadeh.
Ce visiteur encombrant et indésirable a mis dans une gêne extrême le bureau de Fayez al Serraj, chef du GNA. Ce dernier a vite fait d'apporter un démenti niant «tout lien» avec la visite de BHL et annoncé dans un communiqué avoir ouvert une «enquête» sur les circonstances de la visite. Bernard-Henri Lévy arrive et dans ses bagages un «nouveau» plan taillé sur mesure pour habiller un agenda politique en faveur d'autres actions militaires. Lesquelles? Au profit de quelles puissances? Contre qui? Pour l'heure, ce diplomate de la guerre, s'affaire à terminer la sale besogne qu'il a entamée en 2011. C'est l'assassin qui revient sur les lieux du crime. En mars 2011, on le retrouve dans la ville de Benghazi où il s'est employé à «recruter» des insurgés libyens. Par cette «médiation» il a permis à des groupes armés de transformer un soulèvement régional en une guerre totale. Aujourd'hui, ce pays est un champ de ruines où se déroule une guerre par procuration. La certitude est que la présence de Bernard-Henri Lévy dans cette zone de chaos en Libye n'augure rien de bon car ce n'est pas pour goûter à l'exotisme oriental que ce messie de la violence militaire se rend en Libye.

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