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Le président Tebboune très remonté contre les entraves que subit le secteur industriel

«C’est criminel!»

Le chef de l’Etat a dénoncé les lobbys qui poussent au statu quo, le laxisme de l’administration et les lenteurs bureaucratiques.

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a déploré, hier, à l'occasion de l'inauguration de la Conférence nationale sur la relance industrielle, la détérioration du tissu industriel national, qui «s'est rétréci et dont il ne reste que peu aujourd'hui, à cause de différents problèmes», a-t-il dit. Tebboune n'a pas pris de gants en abordant la situation du secteur de l'industrie, tantôt s'insurgeant contre les blocages et les lenteurs, tantôt exhortant les troupes à aller de l'avant.
à ce sujet, il fera état d'entraves «criminelles» à l'encontre de projets d'investissements industriels. «Certains ont dans l'idée qu'ils pourraient attenter à l'ordre et à la stabilité du pays, en tentant de maintenir le statu quo sur le plan économique et social... mais ils se trompent lourdement», s'insurgera-t-il, mettant en garde contre toute tentative dans ce sens, visant à empêcher la relance des projets. Tebboune s'est dit satisfait du déblocage, qui a eu lieu dans l'affaire des 402 projets d'investissements à l'arrêt dans différentes wilayas du pays. «Grâce à des instructions strictes, 57 des 402 projets d'investissements ont été débloqués dans un temps record... Les blocages sont dus à des détails insignifiants et bureaucratiques, pour la plupart», confiera-t-il, avant de préciser que pour d'autres projets «il y a des arrière-pensées politiques et des blocages volontaires».
Il a estimé que «le secteur de l'industrie n'a pas profité de l'aisance financière passée... Nous avons vu la prolifération de fausses activités industrielles, la fuite des capitaux vers l'étranger, la corruption et autres fléaux...». Estimant que «ce n'est pas une fatalité», il appellera les présents et les participants à cette rencontre, à adhérer à cet effort de redressement national. «La situation peut être redressée, après que la justice aura dit son mot au sujet de ces affaires... Nous pouvons réajuster et assainir la situation sur le plan de la lutte contre la corruption et les malversations. Mais aussi pour redéployer l'activité industrielle», a insisté le président de la République.
«Acte antinational»
Tout au long de son discours, on sentait la colère du président monter crescendo, fustigeant les tenants du statu quo ambiant et le laxisme de l'administration et de certains responsables locaux. Un réquisitoire contre cette Algérie qui n'avance pas, et qui tente de mettre les bâtons dans les roues. Il citera l'exemple d'un investisseur qu'on a bloqué pour une histoire d'un mètre dépassé dans les bornes initiales, alors qu'il prévoit la création de plus de 80 postes de travail. Ou encore l'histoire de ce jeune de Sidi El Bachir à Oran, qui a créé un projet d'élevage ovins dans un hangar abandonné. Les responsables locaux l'ont sommé de quitter les lieux, car la bâtisse devait être démolie. Tebboune s'est dit en colère contre de pareils réflexes, face à «des initiatives qu'il faut encourager, plutôt». «Comment pouvez-vous exclure un jeune intègre qui a créé lui-même sa propre activité, sans lui proposer une alternative», s'insurgera-t-il encore, avant de qualifier pareils actes de «crimes contre l'économie nationale et d'acte antinational».
Certains amateurs de sensations fortes ou en quête de buzz, trouveront certainement à redire, mais ce qu'il faut retenir dans ce réquisitoire, c'est cette guerre déclarée contre le laxisme, l'incompétence, la négligence, le laisser-aller, l'indifférence et la fainéantise. Criminaliser de tels actes, revient à souligner l'importance cruciale d'adhérer à cet effort soutenu de relance de l'économie nationale. D'où le slogan de la conférence «Together to take up the challenge». Le président de la République fera état de l'institution d'un bureau spécial pour les blocages des projets d'investissements au niveau de la médiation de la République. «Je suis en train de travailler en étroite collaboration avec le médiateur sur ces affaires...», confiera-t-il. Pour le reste des projets, le président a révélé que «le gouvernement s'attelle à lever toutes les contraintes, avant la fin du mois en cours». Au sujet de l'investissement, il révélera que «l'Andi à fin novembre écoulé, a levé le gel sur 356 projets d'un ensemble de 581 inscrits». Il révélera également que tous ces efforts devront favoriser la création imminente de 75 000 postes d'emploi.
L'UE, un partenaire incontournable
Au sujet du foncier industriel, il annoncera la décision de création de l'Agence nationale du foncier industriel (Anfi) au début de l'année 2022. Il précisera, par ailleurs, que «les zones industrielles seront du seul ressort exclusif de l'agence Anfi et du ministère de l'Industrie, tandis que les zones d'activités seront aux mains des walis et P /APC». Sur le plan du financement des activités industrielles, il exhortera les cadres centraux et les responsables locaux à plus de rigueur dans l'accompagnement, le suivi, le contrôle et l'évaluation des activités productives. «Il faut faire la promotion du développement local, je ne veux pas de faux prétextes et d'arguments fallacieux», s'exclamera-t-il encore, en précisant: «Nous sommes là pour défendre ceux qui travaillent, pas ceux qui émettent des appréhensions.».
à ce sujet, le président a affiché son ambition de porter la quote-part de l'activité industrielle au PIB à 10% ou 15%. «10%, cela est possible. Mais il nous faut accomplir une révolution industrielle pour dépasser ce seuil», dira-t-il. Il a également exhorté les investisseurs à investir le domaine de l'industrie de la pièce détachée, avec une moyenne de 10 à 15 usines. Il a rappelé, par ailleurs, avoir donné des instructions, en vue de financer jusqu'à 90% les industries de transformations... mais force est de constater que rien n'a été fait. Revenant sur les accords commerciaux avec l'UE, il estimera «qu'il faut préserver nos relations avec les pays européens... Seulement, il faut fortifier notre production nationale, afin de se préparer à la levée des barrières tarifaires...qu'est-ce qu'on va exporter sinon?», s'exclamera-t-il. Tout en lançant «un appel solennel à l'adhésion à l'effort de sursaut national, et à ouvrir les portes aux compétences nationales et celles établies à l'étranger», le président annoncera la tenue d'autres rencontres d'évaluation périodiques de l'ensemble des activités. Notons enfin, que la rencontre a été agrémentée par une cérémonie de récompenses et de distinctions de l'ordre «El Achir», en l'honneur de sommités, de start-up, de gestionnaires émérites, Belkacem Habba, l'illustre génie algérien et Tewfik Hakkar, P-DG de Sonatrach. 

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