{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Fin de la campagne électorale

De la fiction à la réalité

Issu d’un milieu social modeste, cet homme affable voit grand. Azzedine Mihoubi ne s’encombre pas d’idées élitistes et ne se noie pas dans les méandres des idéologies.

La poussière est retombée sur l’arène après 21 jours de joute politique bien particulière. La campagne électorale qui a pris fin avant-hier à minuit, a connu des moments forts après un début très timide fait de tension et d’inquiétude. En terrain souvent hostile, les candidats ont quand même eu à expliquer leurs programmes et leurs idées aux citoyens qui se sont rendus à leurs meetings. Le point d’orgue de cette campagne a été atteint le 6 décembre dernier lors d’une confrontation directe entre les cinq prétendants à la présidentielle. Devant des millions de téléspectateurs algériens, les cinq ont rivalisé d’ardeur dans le cadre d’un show médiatique inédit dans l’histoire politique du pays. C’est déjà un acquis démocratique à préserver. Après cette démonstration qui a eu l’effet d’un sasse, les candidats ont épuisé leurs dernières énergies dans des meetings de clôture à l’exception de Abdelmadjid Tebboune qui a mal terminé une trajectoire électorale en pointillés. Après avoir raté la toute première sortie, puis accusé des défections au niveau de son staff dont ses deux directeurs de campagne, son financier, l’homme d’affaires Alilat ainsi que son directeur des comités de soutien, voilà qu’il a annulé son meeting programmé à la salle Harcha Hacène à Alger. Abdelaziz Belaïd, lui, a bouclé sa campagne à partir d’Alger tout comme Ali Benflis qui a fait une démonstration populaire au niveau de la Coupole du complexe Mohamed Boudiaf du 5 Juillet. Bengrina a choisi sa ville natale, Ouargla, pour étaler ses dernières promesses électorales. Il s’est engagé d’ailleurs à accorder le baccalauréat à tous les élèves des écoles coraniques de la région pour peu qu’ils arrivent à satisfaire certaines conditions que Bengrina lui-même a fixées. Comme si c’est le seul manque dont souffre Ouargla et ses environs. C’est ainsi qu’il ambitionne de capter cet électorat islamiste perdu dans la nature. Mais en fait, que sont devenus les islamistes ? Après vingt ans de compromission avec le pouvoir, ils ont perdu leur crédit auprès d’un électoral jeune et tourné vers d’autres préoccupations... Vaccinés par 10 années de guerre civile, les Algériens ont répudié l’islam politique. Les expériences égyptiennes avec les Frères musulmans, la Califat de Daesh en Irak et en Syrie et plus récemment au Soudan ont fini par avoir raison des plus récalcitrants, si bien qu’ils sont très peu présents, disons peu visibles, dans les manifestations du Hirak qui se déroulent depuis 10 mois en Algérie. Enfin, Azzedine Mihoubi a choisi Batna et Biskra pour faire carton plein de cette fin de campagne. Poète, Azzedine Mihoubi a fait ses armes dans les scenarii avant de se frotter à la politique. Pour une première tentative, le succès est retentissant. Replacer sur la scène politique un parti aussi décrié comme le RND, n’est pas une entreprise politique aisée, surtout par les temps qui courent. Azzedine Mihoubi vient de réussir ce premier pari. Et comme la politique est une question de scénarii, l’ancien ministre de la Culture y prend goût surtout qu’il voit subitement sa cote de popularité amorcer une pente fulgurante. Le paisible QG de campagne installé à El Achour, à l’ouest d’Alger, prend des allures de ruche. Il ne désemplit pas de personnalités et de diplomates. On y voit défiler les ambassadeurs d’Allemagne, du Royaume-Uni, d’Espagne, des Pays-Bas, de Belgique et d’Arabie saoudite et la liste est encore longue… Mihoubi représente, en effet, le profil le plus atypique de cette campagne électorale. Journaliste dans la presse écrite, puis à la télévision et à la radio. Avec 40 ans dans la vie littéraire et culturelle, cet écrivain ayant publié 47 ouvrages, des pièces de théâtre, des scénarii, le candidat du RND est aussi un énarque, jusqu’à sa nomination en tant que secrétaire d’État puis ministre de la Culture. Issu d’un milieu social modeste, cet homme affable voit grand. Il ne s’encombre pas d’idées élitistes et ne se noie pas dans les méandres des idéologies. Il fait les choses simplement. Et à chaque fois qu’on essaie de comprendre le monde dans sa complexité, c’est sa simplicité qui étonne. Azzedine Mihoubi étonne en effet.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré