De quoi sera fait demain?

L'urgence est en train de s'imposer comme une réalité inéluctable dans la situation inédite que vit le monde en général et l'Algérie en particulier. La pandémie de Covid-19 vient de causer une espèce de révolution dans les mentalités et elle vient aussi d'interpeller les consciences des pays et des peuples à la fois.
Le coronavirus a dénudé pas mal de pays qui se disaient appartenir au monde libre et s'inscrire aussi dans le giron des nations de vieille démocratie. Cette vétille vient d'être montrée en plein jour par ce que vivent l'Italie et l'Espagne comme situation d'abandon par leurs «alliés» respectifs et membres de la même Union dont ils se targuaient d'être la force économique et politique par excellence en Europe et d'une certaine manière, dans le monde aux côtés des USA.
La vulnérabilité du système économique mondial actuel est pointée du doigt par les spécialistes et les experts de développement humain au sein des établissements et des organisations internationales.
La logique néolibérale débridée et sauvage a participé dans la destruction des fondamentaux qui régentaient le monde, il s'agit du développement humain qui a été sacrifié sur l'autel de l'accumulation effrénée des capitaux et la financiarisation et l'intoxication boursière de l'économie internationale au nom d'une mondialisation insoucieuse à l'économie réelle et à la croissance sur la base des équilibres dont le processus du développement humain ne serait pas le maillon faible à sacrifier dans la chaîne de l'économie mondiale qui vit l'impasse et la crise structurelle irréversible.
La crise économique provoquée par la propagation de la pandémie de coronavirus montre on ne peut mieux la faillite de l'économie version mondialisation à l'américaine qui a détruit et favorisé la déréglementation du système de santé mondial et des Etats, la remise en cause du rôle régalien de l'Etat dans la couverture sociale et l'accompagnement dans le domaine de l'éducation, de la santé et autres secteurs à caractère de développement humain.
La crise va durcir davantage, des pays qui verront leur rôle accroître et d'autres seront voués aux gémonies à cause de la vulnérabilité dont fait preuve leur économie fondée sur la logique boursière et l'accumulation au détriment du développement humain et le bien-être de l'humanité; il s'agit d'une nouvelle recomposition de l'échiquier international, ça va être très dur pour les faibles qui n'arrivent pas à joindre l'utile en matière d'assimilation des exigences imposées par l'économie de la connaissance et la détermination d'avoir une place qui se respecte dans le concert des nations développées et émancipées de la dépendance des puissances étrangères, voire une dépendance annonciatrice de nouvelles formes de domination néocoloniale.
L'Algérie ne vit pas dans une ile isolée, elle n'est pas loin de ses contradictions qui imposent leurs lois dans un monde aussi cruel qu'inhumain.
L'Algérie, de par son histoire, son sacrifice suprême a appris comment faire face aux enjeux les plus difficiles et problématiques d'ordre existentiel, d'où les défis et les challenges qu'elle doit relever et réussir. Le pays doit avoir une approche pragmatique et réaliste et ne pas s'enfoncer dans une logique défaitiste et parfois fétichiste.
L'Algérie doit impérativement avoir sa place dans le nouvel échiquier mondial qui se dessine avec obstination et une volonté inouïe.
Pour ce faire, il est temps de rendre à l'Etat ses lettres de noblesse et au travail sa véritable valeur et comme source de richesse et de progrès économique et humain.
Pour conclure, il est temps de bannir l'approche rentière et de s'insérer dans la dynamique de la modernité et ses atouts favorables à l'éclosion des issues et des solutions qui pourront en être la matrice essentielle et déterminante du salut du pays et du développement humain à la fois.