{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Le président l’a annoncé lors de sa rencontre avec la presse

«Des législatives après le référendum»

Abdelmadjid Tebboune n’a pratiquement éludé aucun sujet, préoccupant les citoyens, au cours de sa traditionnelle rencontre avec des directeurs de quotidiens nationaux.

Cette rencontre inédite dans l'histoire de l'Algérie, qui s'est imposée dans le paysage audiovisuel, se tient à bâtons rompus. Elle permet désormais de brosser un tableau exhaustif de la situation sanitaire, économique du pays, de sa politique étrangère, de sa position vis-à-vis des conflits régionaux (Libye, Mali...) et internationaux, la question palestinienne notamment, à nouveau sous les feux de la rampe depuis que certains pays arabes ont décidé de normaliser leurs relations avec Israël. Bref, tout ce qui fait l'actualité.
Le président de la République, qui a opté pour ce type de communication, accueille régulièrement des patrons et des responsables de la presse nationale et se livre à cet exercice en toute décontraction, toute transparence. C'est donc dans une atmosphère particulièrement détendue, «sans tabou», que s'est déroulé le tout récent, diffusé dimanche soir par les Chaînes de télévision et Radios nationales. Rentrée scolaire, crise sanitaire, liberté de la presse, révision de la Constitution, argent sale... Abdelmadjid Tebboune n'a pratiquement éludé aucun sujet, préoccupant les citoyens, au cours de sa traditionnelle rencontre avec des directeurs de quotidiens nationaux.
Législatives anticipées
Le chantier de la révision de la Constitution étant un de ses chantiers majeurs du début du quinquennat du locataire d'El Mouradia, a été inévitablement au coeur des discussions. La date du référendum approchant à grands pas. «Je souhaiterais que les citoyens plébiscitent le projet de révision constitutionnelle, pour qu'on puisse passer directement à la révision de la loi portant régime électoral, laquelle sera soumise au Parlement pour donner naissance, si possible, à de nouvelles institutions élues avant la fin de l'année», a annoncé le chef de l'Etat.
La Commission nationale chargée de l'élaboration du projet de révision de la loi organique portant régime électoral est à pied d'oeuvre elle a «un premier délai de deux mois et demi» pour soumettre son travail. «Après l'adoption de la loi organique sur le régime électoral, qui doit durer environ un mois, avant d'être soumise au Parlement, et après le référendum constitutionnel, il y aura des élections législatives anticipées», a-t-il ajouté en substance, à ses interlocuteurs, les directeurs des quotidiens Le Soir d'Algérie et El Khabar. Le premier magistrat du pays qui s'est engagé à satisfaire les revendications nées des marches populaires du 22 février 2019 a réitéré sa déclaration. «L'intérêt suprême du peuple et du pays doit primer, pour le reste, c'est une question d'adaptation», a-t-il assuré tout en soulignant qu'il fallait «sortir avec des institutions élues qui manquent de crédibilité, après tout ce qui a été fait jusqu'à présent, c'est comme si, nous n'avions rien fait» indiquant que la nouvelle Constitution soumise à référendum le 1er novembre 2020 accouchera d'une représentation qui sera «réelle à travers cette Constitution qui offrira de larges prérogatives aux élus».
Argent sale
Un sujet qui a donné l'opportunité au président de la République d'aborder la question des affaires de corruption, de l'argent sale qui ont impliqué bon nombre d'élus, défrayé la chronique, dévoilé les préjudices, le désastre infligés à l'économie nationale. Cette situation «ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu de personnes élues de manière régulière, sauf que leurs voix n'étaient pas assez fortes au sein des instances élues face aux corrompus ayant succombé à la tentation de l'argent sale» a-t-il fait remarquer. Des reflexes qui peuvent avoir la peau dure. Qu'en pense-t-il? «J'oeuvre à la moralisation de la vie politique, dans le sens de l'équité entre citoyens, le peuple aura le dernier mot», a répondu le chef de l'Etat qui a ajouté que «si le peuple aspire réellement au changement, l'occasion lui est offerte de sortir de l'ambiguïté qui prévalait auparavant».
Liberté de la presse
Le président de la République ne doute pas que le plébiscite de la nouvelle Loi fondamentale ouvrira une nouvelle page qui libérera l'Algérie de ses vieux démons. «L'Etat algérien sortira du référendum sur la révision constitutionnelle, plus moralisé et véritablement au service du citoyen et non pas d'un groupe de personnes, qui exerce sur lui une autorité paternaliste», assure Abdelmadjid Tebboune. «Je ne serais en rien dérangé si l'Inspection générale des finances venait procéder à un audit au niveau de la présidence de la République. C'est une chose tout à fait normale», a indiqué le premier magistrat du pays. «Nous vivons dans une République et non un royaume. Tout un chacun doit rendre des comptes au sein de cette République dans le respect de la loi», a-t-il précisé. Ce phénomène, qui «s'est propagé tel un cancer dans la société, doit être combattu», par la loi qui sera intransigeante vis-à-vis de tous ceux qui recourent à l'argent sale a-t-il asséné. Qu'en est-il de certaines informations faisant état de l'abrogation de certains articles inhérents aux constantes nationales? «La question de l'identité a été tranchée. L'amazighité ne concerne pas une région donnée et l'islam demeurera la religion de l'Etat» a-t-il affirmé.
Puis vint la question inévitable de l'ouverture des écoles, qui est sur toutes les lèvres, qui préoccupe leurs parents, les enseignants, le personnel, les syndicats et les associations de parents d'élèves. «Je ne prendrai pas seul, la décision d'ouvrir les écoles, et cette décision ne sera pas autoritaire, mais prise de concert avec les médecins algériens et le Comité scientifique national qui assumera ses responsabilités», a indiqué le président de la République. «Des pays européens ont ouvert les classes et repris les cours, mais ont été contraints de refermer les écoles après avoir constaté que les enfants étaient exposés, eux aussi, à la contamination au coronavirus» a-t-il souligné tout en s'interrogeant «si l'objectif est d'appliquer le programme d'enseignement ou de protéger le citoyen». Un dilemme qu'il a tranché. Nous ne pouvons mettre en danger la santé du citoyen qui est une priorité pour nous», a-t-il affirmé.
Et la rentrée universitaire? L'Université aura «la liberté pour fixer la date de cette rentrée...il n'y aura pas un jour unifié pour la rentrée universitaire qui se fera en fonction de l'organisation et du planning de chaque établissement», a-t-il fait savoir.
Ouverture des écoles
Concernant la récupération des restes mortuaires des résistants algériens, l'Algérie qui a récupéré 24 crânes de chahids, poursuivra ce processus, notamment avec l'existence en France de restes mortuaires de près de 100 résistants algériens, a indiqué le chef de l'Etat soulignant que les questions relatives à la mémoire étaient «complexes» affichant sa détermination de récupérer les Archives nationales relatives à la période coloniale.
Un signe «positif» a été émis par le président français Emmanuel Macron et de certains de ses conseillers qui ont affiché «une disponibilité et de la bonne foi quant à la résolution de ce problème» a-t-il souligné. Et l'Accord d'association avec l'UE, que devient-il? «Nous ne pouvons pas renoncer à l'Accord d'association avec l'UE (...) l'Union européenne étant un partenaire auquel nous nous attachons», a-t-il affirmé. «Nous allons revoir le calendrier (démantèlement) et ils (UE) sont d'accord concernant cette révision à laquelle s'attellent des économistes», a révélé le président de la République qui a tenu à préciser que: «Nous sommes en principe des partenaires de l'UE, mais pas au détriment de notre économie.» Rencontrer des responsables de la presse sans évoquer la liberté de la presse aurait été frustrant.
Le président de la République s'y est soumis sans détour. «Il n'existe aucune restriction à la liberté de la presse en Algérie», lance-t-il d'emblée. «J'avais déjà évoqué le sujet de la liberté d'expression en Algérie et je me suis interrogé s'il existait un pays, de par le monde, à l'image de l'Algérie qui compte 180 quotidiens et près de 8 500 journalistes, outre le soutien de l'Etat au papier d'impression et la publicité dont bénéficient ces journaux pour se retrouver, à la fin, avec des articles truffés d'injures et d'atteintes à la sécurité publique», a-t-il déploré. Et l'affaire Drareni? On ne peut trancher de l'inexistence de la liberté d'expression dans un pays en raison d'une personne «impliquée dans une affaire n'ayant aucune relation avec la presse», a souligné Abdelmadjid Tebboune indiquant que l'Algérie est
«ciblée» par des parties qui tentent de saper sa stabilité.
«Les Etats ne nous attaquent pas frontalement, mais chargent des organisations non gouvernementales de cette mission» excluant Amnesty International qu'il «respecte» a-t-il dit.
Concernant les transferts sociaux, le chef de l'Etat a appelé à l'impérative «réduction» de leur budget qui représente entre 12 et 14 milliards de dollars par an, sans pour autant «attenter aux catégories défavorisées, aux pauvres et aux indigents».
Mémoire
La révision constitutionnelle soumise à référendum le 1er novembre prochain préservera le caractère social de l'Etat, a assuré le président Tebboune. Quant à la Banque d'Algérie, elle tient désormais son nouveau gouverneur, poste resté vacant depuis le dernier remaniement, en juin: il a pour nom Rosthom Fadhli.
J'ai «signé la semaine dernière le décret portant nomination de M. Rosthom Fadhli au poste de gouverneur de la Banque d'Algérie» a révélé Abdelmadjid Tebboune.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré