Elles demandent à la France d’assumer ses responsabilités
Des Ong internationales dénoncent
Une trentaine d’ONG internationales luttant en faveur de la paix, du désarmement et des droits humains interpellent la France.

Les essais nucléaires français dans le Sud algérien, leurs conséquences sur la population locale et les désastres écologiques qu'ils ont engendrés à la nature suscitent l'indignation au niveau international. Malgré les appels incessants des autorités algériennes à leurs homologues français pour le nettoyage des sites contaminés, ces derniers font la sourde oreille, perpétuant ainsi leur crimes.À l'occasion du triste anniversaire rappelant ces explosions nucléaires, une trentaine d'ONG internationales luttant en faveur de la paix, du désarmement et des droits humains à travers le monde, ont appelé la France à assumer ses responsabilités historique et juridique des explosions nucléaires effectuées au Sahara algérien, notant que «cela passe par la reclassification des documents relatifs à ces essais, la dépollution des zones contaminées ainsi que l'indemnisation des victimes», rapporte l'Aps. «Nous, organisations signataires ci-dessous - représentant les communautés affectées, les peuples autochtones, les défenseurs de l'interdiction des armes nucléaires, de la protection de l'environnement, des droits humains et de la promotion de la paix, nous réunissons aujourd'hui pour commémorer le 65e anniversaire du premier essai nucléaire français réalisé dans le Sahara algérien le 13 février 1960», écrivent les O.N.G. dans un communiqué rendu public. Les signataires de cet avis rappellent que «cet essai nucléaire n'était pas un événement isolé, mais le début d'une série de 16 autres «tests» successifs, dont 11 ont été effectués postérieurement aux accords d'Evian du 18 mars 1962 qui actent l'indépendance de l'Algérie.
Ces 17 essais nucléaires et les 40 autres expérimentations complémentaires avec dispersion de plutonium (essais sous critique Pollen et Augias) ont laissé un héritage tragique de contamination radioactive généralisée et de graves dommages causés à la santé des populations locales des zones touchées».
Les conséquences de ces essais sont dramatiques. «Des décennies plus tard, les effets perdurent, comme en témoigne la hausse alarmante des taux de cancer et des maladies respiratoires chroniques, ainsi que la dégradation environnementale continue, qui a gravement affecté les ressources naturelles, perturbé les moyens de subsistance et fragilisé le tissu socio-économique des communautés locales», signalent ces organisations internationales. Ces dernières précisent qu'
«elles ont noté favorablement les communications adressées par les Rapporteurs spéciaux de l'organisation des Nations unies (l'O.N.U.) au gouvernement français à ce sujet».
Ceux-ci ont demandé à la France de «reconnaître ses responsabilités historique et juridique des conséquences de ses explosions nucléaires en Algérie, ainsi que la mise en oeuvre de mesures concrètes pour réparer les préjudices causés, notamment: la déclassification de toutes les archives liées aux essais, l'identification des sites de déchets radioactifs, la dépollution des zones contaminées et l'indemnisation juste des victimes, avec un accès garanti aux soins médicaux adéquats», note le communiqué.
Les organisations internationales, signataires de ce document, demandent à la France, entre autres revendications, «la reconnaissance parfaite par elle, des crimes nucléaires commis en Algérie et l'acceptation de sa responsabilité juridique et morale, avec un dédomagement équitable des victimes, la levée du secret défense sur tous les dossiers relatifs aux essais nucléaires, y compris les sites de déchets radioactifs, ainsi que la signature et la ratification du Traité sur l'interdiction des armes nucléaires (Tian), de bonne foi pour répondre des conséquences de ces essais et rétablir la vérité et la justice auprès des populations impactées» écrivent-ils encore.
Parmi la trentaine d'ONG signataires du communiqué, citons Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires (Ican), Médecins internationaux pour la prévention de la guerre nucléaire (Ippnw), La Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté, 80 000 Voix (80000 Voices) ou encore Chouaâ (rayons), pour les droits de l'homme.