Constantine
Des terres agricoles détournées
Des terres fertiles à vocation agricole sont continuellement dévastées et massacrées par le béton.
Les problèmes liés au foncier à Constantine continuent de faire scandale. Il s’agit cette fois du foncier agricole, plus exactement à Hamma Bouziane. Une commune connue pour ses terres fertiles et où les familles qui résident s’adonnent à l’activité de l’agriculture. Cependant, l’on constate que des terres qui offrent des fruits et légumes de grande qualité sont détournées de façon illicite à des fins de construction et même vendues en lot.
Une petite enquête nous a permis de découvrir, suite aux documents qui nous ont été confiés, qu’au niveau de cette localité et plus exactement au lieudit Chaâbet El Madbouh, qu’un grand litige oppose les héritiers à un acheteur qui avait acquis une partie des terres, certes légalement, néanmoins il a commencé a vendre des lots en deuxième main à d’autres personnes pour construction avec des actes non conformes à la loi, sachant que l’opération de la répartition entre les héritiers et l’acheteur même n’a pas été effectuée. Ces terres de plusieurs hectares n’ont pu être exploitées comme il se doit et les deux parties se retrouvent devant la justice suite à une plainte déposée par l’un des héritiers Bencheikh El Hocine Mohamed qui a obtenu une procuration de ses frères et sœurs pour stopper le massacre de ces terres avant la répartition.
La Cour suprême s’est prononcée en faveur des héritiers comme le prouve le document en notre possession, mais à Constantine on agit outre cette décision pour que cet acheteur continue comme bon lui semble de vendre des lots de son choix à l’insu des héritiers.
Le constat de l’huissier de justice le prouve et dont nous avons une copie. En fait sans que le partage ne soit effectué autrement, sans avoir encore tracé des frontières entre la partie vendue et celle conservée, pourtant, la Cour suprême a ordonné l’arrêt immédiats des ventes. Comment cet acheteur arrive-t-il à poursuivre ce massacre ?
Avec quelle complicité ? D’autant plus que l’ensemble du dossier en notre possession prouve les droits des héritiers, ainsi que les décisions de justice. Ce n’est qu’un échantillon de ce qu’on fait au foncier agricole à Constantine, mais aussi partout dans le pays comme à Blida, Tipasa, Mostaganem pour ne citer que ces wilayas.
Ainsi, des terres fertiles à vocation agricole sont continuellement dévastées et massacrées par le béton, pourtant ça reste la première alternative pour une économie nationale hors hydrocarbures. Cela renseigne sur le fait que le secteur de l’agriculture n’est pas encore performant. C’est toujours l’administration dans toutes les institutions du pays qui fait obstacle en passant outre les lois de la République.
Le ministre de la Justice, garde des Sceaux Belkacem Zeghmati avait lui-même souligné lors d’une déclaration que «dans le secteur de la lutte contre la corruption, il est devenu impossible d’ignorer ce qui se passe dans notre administration qui n’est pas épargnée par la propagation de ce phénomène qui a souillé l’image de l’administration algérienne et de ses fonctionnaires».
C’est aussi une forme de corruption qui s’est étendue à la faveur de décisions arbitraires avec la complicité de hauts responsables et fonctionnaires de l’Etat avait assuré également le ministre de la Justice, ce qui a réduit atteste-t-il «de son rendement et il a détruit la confiance du citoyen, qu’il a boudé et qui doute dans tous les documents et les décisions qui lui sont rendues».
C’est exactement le cas de cette famille qui lutte depuis des années pour que justice soit faite, mais en vain. En tout cas, le ministre appelle le Conseil d’Etat «à lutter contre ce phénomène et ce qui a engendré comme détournements et dilapidations des deniers publics avec ruse et des décisions non conformes à la loi».
Ce n’est que par ce moyen que de nombreuses victimes pourront avoir droit à la justice.