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Le FLN, le RND, d’autres partis et des personnalités dénoncent les «dérives» de cette institution

Feu sur l’Anie!

Pour les partis politiques, l’article de loi portant sur les liens avec l’argent douteux est devenu un article alibi et un fourre-tout visant à justifier les rejets des candidatures.

Jamais depuis sa création en 2019, l'Autorité nationale indépendante des élections n'a suscité autant d'attaques. Elle avait, certes, fait l'objet de plusieurs critiques saccadées mais pour les prochaines élections locales, il semble bien qu'elle fait l'unanimité! Car, il ne s'agit pas uniquement des partis politiques de l'opposition qui, en mettant en avant les imperfections de l'Autorité, restent dans leur rôle, c'est l'ensemble de la classe politique qui se plaint des agissements de l'instance de Mohamed Charfi. Lundi, Abou El Fadl Baâdji, à la tête de la première force politique du pays, n'a pas manqué de charger l'Anie, l'accusant d'être à l'origine de l'annulation de listes entières de son parti. Baâdji qui soutient que le FLN a été lésé et qu'il s'agit là d' «actes graves» pointe l'incompétence des agents de l'instance. Plus amer, Tayeb Zitouni, le SG du RND, accuse l'Autorité d'avoir perdu son indépendance allant jusqu'à soutenir que les rejets décidés par l'instance représentent, plus qu'une injustice et une discrimination, «une tentative d'orienter les résultats de l'élection». Les indépendants, le MSP ou encore le FFS et Jil Jadid, pour ne citer que ceux-là, ont tous accordé leurs violons contre l'Autorité de Mohamed Charfi dénonçant des agissements contraires aux lois, une incompétence et des entraves. Pourtant, l'objectif premier et unique de l'Anie est de veiller justement au respect des lois dans toutes les étapes du processus électoral et d'assurer des élections transparentes et indépendantes. Son président, lui, s'est engagé publiquement depuis sa nomination, à faire de la protection des voix des électeurs son credo. Mohamed Charfi clame l'indépendance de l'Autorité et à chaque fois que l'occasion se présente, promet la tenue d'un rendez-vous électoral répondant aux critères démocratiques. Que se passe-t-il donc? Comment Charfi et son Autorité se retrouvent-ils pris dans la tempête? En fait, les candidats aux prochaines élections locales sont en colère en raison des nombreux rejets décidés par l'Anie et ses représentants. Pas moins de 34% des dossiers ont été rejetés pour diverses raisons, soit près de 370 000 candidatures. Face à l'avalanche de critiques, Charfi a brandi le bouclier de la loi. Il s'agit, notamment des dispositions de l'article 184 de la loi électorale qui fixe les conditions d'éligibilité. Cet article stipule, dans son dernier alinéa, que le candidat ne doit pas«être reconnu de manière notoire pour avoir eu des liens avec l'argent douteux et les milieux de l'affairisme (...)».
Pour les partis politiques, il s'agit là d'un article alibi et un fourre-tout visant à justifier tous les rejets. Ils soutiennent que l'article en question donne un certain pouvoir à l'Anie et à ses représentants locaux d'écarter sur de simples soupçons ou des préjugés, de grandes compétences. Ils affirment que même le recours devant le Conseil d'Etat ne permet pas toujours d'obtenir justice en raison de l'absence d'informations fiables. À y regarder de près, le tri sévère qu'effectue l'Autorité devrait permettre de couper la route à l'argent sale et les milieux d'affairisme, mais dans ce tamis à petites mailles, des personnes propres et loyales risquent de rester coincées. Est-ce le prix à payer parce qu'il s'agit là des premières assemblées locales visant à bâtir une nouvelle Algérie? Faut-il accepter que quelques candidats et leurs partis soient lésés pour s'assurer de la fin de la «Isssaba»? Le drame est que la classe politique affirme qu'il ne s'agit nullement d'un excès de prudence de l'Anie, mais d'«abus», d'«arbitraire» et d' une«fraude anticipée». Mohamed Charfi, lui, droit dans ses bottes affirme «lutter contre la fraude et l'argent sale». «La force des nations réside dans le respect de la liberté des choix des peuples et l'Anie est créée pour développer davantage cette idée de démocratie constitutionnelle via l'organisation de scrutins transparents», dit-il. Mais lorsque ce n'est pas tous les choix qui sont présentés pour une raison ou une autre, aura-t-on réellement respecté le choix du peuple?

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