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Déchets des essais nucléaires Français effectués en Algérie

Ils doivent être traités en France!

Leur rapatriement en France a été recommandé par Patrice Bouveret, directeur de l’Observatoire des armements en France.

Le dossier des essais nucléaires français refait surface. L'autre face, barbare, de la guerre d'Algérie, est remise sous les feux de l'actualité. À travers les essais nucléaires menés au Sahara algérien dans les années soixante, cette page d'horreur vient d'être à nouveau exhumée. Des voix continuent de s'élever, cette fois-ci encore de l'autre côté de la Méditerranée pour procéder à la décontamination des sites.
Le gouvernement français est interpellé pour assumer un passif qui n'a fait qu'exacerber les relations entre l'Hexagone et son ancienne colonie. Le directeur de l'Observatoire des armements en France, Patrice Bouveret, a recommandé le «rapatriement» et le «traitement en France» des déchets radioactifs provenant des essais nucléaires effectués par l'ancienne force coloniale dans le Sud algérien dans les années 1960, indique une dépêche, datée du 8 avril, répercutée par l'APS. «Il faudrait déjà lancer une mission pour nettoyer les sites contaminés et collecter les restes. Il faut bien évidemment affecter des moyens pour cela et, ensuite les déchets nucléaires du Sahara devraient être rapatriés en France et traités dans des sites nucléaires», a recommandé Patrice Bouveret qui est aussi membre du conseil d'administration d'Ican France, Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires, (International Campaign to Abolish Nuclear Weapons).
«Toutes les informations n'ont pas été rendues publiques sur les résidus des déchets nucléaires. Ce n'est pas un problème technique, mais un problème de volonté politique», a expliqué Bouveret, également coauteur, avec Jean-Marie Collin, de Sous le sable, la radioactivité! Déchets des essais nucléaires français en Algérie. «Des équipes spécialisées doivent aller sur place et entamer ce nettoyage» a-t-il recommandé dans un entretien accordé au journal Libération qui a consacré tout un dossier aux essais nucléaires français alors que le Premier ministre français, Jean Castex, est attendu demain à Alger pour une visite de travail. Un sujet refoulé qui sera inévitable. Il faut souligner que plus de 60 ans après, les archives concernant les essais atomiques français sont toujours classés secret défense. Le passé nucléaire de la France reste enfoui dans les sables. Une des pages les plus sombres que l'armée coloniale a épinglée pour l'éternité sur le revers de sa vareuse. Une cocarde qui dévoile à la face du monde son côté sauvage. Le coût qu'il aura fallu en vies humaines avec des conséquences irréversibles sur l'environnement, les espaces occupés par des populations qui en portent les séquelles aujourd'hui et qui n'épargneront certainement pas leurs enfants demain, pour que la France se dote de l'arme atomique. Gerboise bleue est le nom de code de l'opération qui avait pour but de procéder à l'essai de la première arme nucléaire à Reggane et qui fut tenue secrète.
La bombe d'une puissance de 70 kilotonnes représentait l'équivalent de quatre fois celle d'Hiroshima. «Plus de 50 ans après le dernier essai nucléaire français au Sahara, le passé nucléaire de la France ne doit plus rester enfoui dans les sables. Il est temps de déterrer les déchets provenant des 17 essais réalisés entre 1960 et 1966 par la France au Sahara, pour assurer la sécurité sanitaire des générations actuelles et futures, préserver l'environnement et ouvrir une nouvelle ère des relations entre l'Algérie et la France», avait déjà écrit Patrice Bouveret dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde le 14 septembre 2020, cosignée avec Jean-Marie Collin un autre expert français en désarmement. Un appel puissamment renouvelé. Reste à savoir s'il sera entendu.

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