L’accord militaire algéro-américain inquiète à Paris
Des politiques affranchis des cercles extrémistes réclament un retour à la raison dans les relations bilatérales.

L'accord d'entente militaire entre l'Algérie et les États-Unis d'Amérique (USA) est sous la loupe des politiques et parlementaires français. Alors que la crise politique entre l'Algérie et la France bat son plein, des sénateurs ont décortiqué le mémorandum d'entente dans le domaine militaire signé entre l'Algérie et les USA, tout récemment. Lors d'une séance de débat au Sénat français, un sénateur a mis en garde contre les implications d'un tel accord sur les relations bilatérales entre l'Algérie et la France, sans compter le rôle accru des États-Unis dans la région.
Le sénateur est allé jusqu'à laisser entendre un changement de paradigmes chez l'armée algérienne. Aux yeux des stratèges militaires et autres membres de la commission sénatoriale des affaires de politique étrangère et de défense, cet accord menace directement la France dans la région, mais aussi en Afrique. Ce n'est pas la première fois que des parlementaires et des militaires français s'intéressent aux statut militaire de l'Algérie et à ses avancées technologiques, logistiques et d'armement. En effet, il y a quelque temps encore, cette même commission recevait des hauts gradés de l'armée française, dont l'amiral Pierre Vandier. Ce dernier mettait clairement en garde les responsables de son pays, quant au rôle grandissant de la marine algérienne et son accroissement dans le Bassin méditerranéen. «Nous sommes entrés dans l'ère des prédateurs... L'Algérie compte désormais six sous-marins», devaitt-il déclarer. Aujourd'hui, force est de constater que l'Algérie s'est tournée résolument vers une nouvelle ère stratégique de développement économique, couplée à une action géostratégique moderne et proactive.
Dans ce contexte, le développement et la modernisation de l'armée, ainsi que le renforcement de son potentiel et arsenal militaire prennent toute leur importance. Contrairement à la France qui a perdu pied au sein du continent africain, l'Algérie avance à pas sûrs pour gagner en efficacité. L'Armée nationale populaire (ANP) est au centre de tous les intérêts, depuis quelques années déjà. Un plan de modernisation et d'équipement a été consolidé et mis en oeuvre, afin de permettre un développement des capacités et des potentiels militaires de l'armée algérienne. Avec un budget de défense historique atteignant les 25 milliards de dollars, l'ANP poursuit son chemin de modernisation et de renforcement de ses capacités d'action.
La géopolitique internationale et les menaces constantes et, sans cesse grandissantes, imposent un état d'alerte permanent et une veille proactive et adaptée. Toutefois, pays leader des non-alignés, l'Algérie s'est toujours abstenue de déroger à sa doctrine traditionnelle. En termes de changement de paradigmes, l'Algérie consciente des enjeux géopolitiques en cours dans le monde et dans le pourtour régional et continental, reste tenue par une ligne de conduite adaptée aux mutations et aux jeux de géostratégie et de géopolitique mondiale. Certains cercles français, guidés par la haine, la xénophobie et la nostalgie de «l'Algérie française» ont appris à leurs dépens que l'Algérie a bien changé, ces dernières années particulièrement, et n'entend pas y renoncer.
De nouvelles règles se sont imposées sur l'échiquier des rapports bilatéraux, particulièrement dans les volets diplomatiques et politiques, imposant une redéfinition des rapports, voire même un assainissement des relations bilatérales. Certains de ces cercles politiques extrêmes, appuyés ou infiltrés par des lobbys sionistes tapis au sein des rouages de l'État français, espèrent pouvoir «punir» l'Algérie pour avoir «osé tenir tête à la France coloniale». L'amère défaite de la France en Algérie et son nouveau revers politique actuel ne passent pas dans les milieux hostiles à l'ancienne colonie perdue. Des politiques affranchis des cercles extrémistes réclament un retour à la raison dans les relations bilatérales algéro-françaises. Ils dénoncent l'acharnement des milieux de l'extrême droite qui veulent mener à un pourrissement total des relations entre les deux pays.