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Elle fabriquera le vaccin anti-covid-19 en collaboration avec les russes

L’Algérie déploie le plan «V»

Les vaccins sortis des usines algériennes iront certainement à la population locale, mais profiteront également aux pays voisins.

L'Algérie est en bonne position pour produire le vaccin russe. Plusieurs entreprises versant dans la fabrication de médicament disposent des installations à même de convenir à la production du
Spoutnitk V. C'est une perspective qui place l'Algérie dans une posture très enviable, en ce sens qu'elle aura la maîtrise sur ce médicament tant demandé. Ce dont très peu de pays peuvent prétendre. Cette position, pour le moins enviée, n'est pas sans conséquences pour le pays et la guerre qui fait rage autour du vaccin anti-Covid-19.
En effet, il faut savoir que la pandémie de Covid-19 a révélé la fracture géopolitique qui traverse la planète et mis deux grands blocs l'un face à l'autre et une multitude de pays que l'un ou l'autre bloc entend gagner à sa cause. Après la bataille des traitements et des moyens de protection que la Chine a gagnée haut la main, l'autre bataille, celle des vaccins bat son plein avec ses renforts médiatiques et ses pressions diplomatiques. Ainsi, la guerre que se livrent l'Est et l'Ouest autour du Covid-19 est, jusqu'à présent en faveur de la Chine et la Russie qui, en plus d'avoir enregistré un taux de mortalité bien inférieur à l'Ouest, sont véritablement à l'offensive sur le terrain des vaccins. En effet, les deux pays ont une longueur d'avance dans ce domaine et sont en passe de rayonner à travers le monde, laissant le bloc occidental loin derrière, ne disposant que des illusions médiatiques pour berner leurs opinions publiques.
La réalité est là: la Russie propose son vaccin à la production à de nom-breux pays de la planète. L'Algérie est dans la short-liste des pays qui devraient recevoir la formule du Spoutnik V pour le produire localement. Le ministre de l'Industrie pharmaceutique a confirmé la capacité de l'industrie pharmaceutique nationale de maîtriser le process de production du Spoutnik V, ici même en Algérie. Une compétence technologique qui permet au pays de disposer de plusieurs millions de doses de ce vaccin, à moindre coût, et lui procure une véritable aura au niveau régional. Il est entendu qu'en tant que producteur, l'Algérie pourra mettre en oeuvre la politique de solidarité internationale à laquelle a appelé le Premier ministre, ce jeudi. Ainsi, les vaccins sortis des usines algériennes iront certainement à la population locale, mais profiteront également aux pays voisins, grâce à la solidarité internationale qui se mettra forcément en place pour faire parvenir le vaccin aux plus pauvres. Le bénéfice au plan diplomatique est plus qu'évident, même si médiatiquement, l'Occident trouvera le moyen de réduire la portée du projet algéro-russe.
Il reste que sur les 197 pays qui composent la communauté internationale, l'Algérie figure parmi 55 pays susceptibles de coproduire le SpoutnikV avec la Russie. En Afrique, seule l'Egypte dispose des mêmes capacités et est également sélectionnée. C'est dire que dans la bataille des vaccins, l'Algérie est assez bien positionnée et peut donc jouer dans la cour des grands, en tant que puissance régionale qui aura la responsabilité d'appuyer une solution à la crise sanitaire mondiale, en confortant l'avantage acquis par la Russie. Une posture qui aura certainement des conséquences qui ne tarderont pas à se faire jour au cas où l'implication de l'Algérie dans la diffusion du vaccin en Afrique soit couronnée de succès.
C'est dire qu'en produisant le Spoutnik V, l'Etat algérien ne fait pas que concrétiser une volonté de solidarité et d'action multilatérale, il devient partie prenante d'un vaste mouvement historique qui plongera l'humanité dans une autre ère géopolitique. Ceci étant, il n'est pas dit que le choix de produire un vaccin engage le pays dans une «machinerie mondiale» qui le dépasse, compte tenu de son niveau de développement et d'une volonté de souveraineté qu'il affiche en toute circonstance. Il reste encore de la marge pour afficher son non-alignement et sortir de cette bataille avec un moindre mal.
Mais, tout compte fait, dans le «nouveau monde» qui sera immanquablement multipolaire avec la Russie, la Chine et l'Inde à l'Est et les autres puissances occidentales à l'Ouest, il restera de la place pour quelques pays africains, dont l'Algérie, à prétendre à un rôle conséquent dans la nouvelle reconfiguration géopolitique. En cela, l'Algérie peut aussi offrir ses services à la Chine, à l'Angleterre, à la France et aux Etats-Unis pour produire leurs vaccins respectifs.

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