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Mohand Boukhtouche, candidat du FFS à l'APC de Souamaâ, à L,Expression

«L'élu est le cordon ombilical»

Ancien maire de Souamaâ, dans la daïra de Mekla, Mohand Boukhtouche revient dans cet entretien sur les raisons l'ayant poussé à se présenter aux élections communales.
Boukhtouche fait partie de ces militants convaincus par les idées d'émancipation démocratiques véhiculée par le leader charismatique du FFS, feu Hocine Ait Ahmed. Quand il aborde les problèmes de sa localité, Mohand Boukhtouche sait exactement de quoi il en retourne pour avoir eu à gérer cette même commune et de ce fait maîtrise aussi son aspect social, économique et politique. Pour lui, l'alchimie locale n'est pas un secret. Cartésien dans ses idées, audacieux dans ses projections, Boukhtouche est un adepte du débat et de la confrontation des idées loin de toute surenchère. Universitaire doué d'une grande culture au sens large du terme, les électeurs de la commune de Souamaa ne trouveront pas mieux pour garantir un fonctionnement harmonieux de leur APC que d'immenses défis attendent après le rendez-vous du 27 novembre prochain.

L'Expression: Voulez-vous nous donner un aperçu de votre programme?
Mohand Boukhtouche: Avec le retard accumulé pendant les quatre dernières années, c'est pratiquement notre programme de 2017 que nous avons actualisé. Il s'agit, notamment d'achever les projets à la traîne et de lancer les autres projets bloqués depuis 2017. En outre, il faut combler l'immense retard accumulé dans le domaine de l'eau, l'électricité, la fibre optique, les routes, la santé et la jeunesse. Par ailleurs, nous devrons rétablir la confiance entre l'élu et le citoyen par l'amélioration de la qualité du service public (administration, transport scolaire, ramassage d'ordures, éclairage public, entretien des routes, habitat rural...).

Quelles sont vos priorités?
L'urgence est d'achever l'étude et la réalisation d'une nouvelle chaîne d'alimentation en eau potable à partir de l'oued Sebaou ainsi que la mise en fonction de la polyclinique de Souamaâ en y créant un pavillon des urgences. La lancement du projet du Cfpa et de la Protection civile est l'autre urgence au même titre que l'achèvement de la bibliothèque et du stade communal. Par ailleurs, on compte relancer l'érection de la stèle dédiée à Hocine Ait Ahmed en attente depuis 2017. Dans le cadre de l'amélioration des conditions de vie des citoyens, nous envisageons la réfection des tronçons dégradés des routes et chemins et le rétablissement de la discipline et de la rigueur dans les différents services de la commune. Pour ce faire, nous devons régler les problèmes du transport de voyageurs.

Des communes pauvres et des élus sans grandes prérogatives. Comment procéderiez-vous pour dépasser ce handicap?
Les textes sont conçus de telle sorte que la part du lion des recettes fiscales revienne à l'État au détriment des collectivités locales. Aussi, il est temps de réviser les textes pour augmenter leurs quotes-parts des recettes des impôts et taxes. D'autant que les subventions sont, le plus souvent, grevées d'affectations spéciales, c'est-à- dire que le maire ne peut pas, par exemple, les employer à créer de nouvelles sources de revenus (investissement). D'autre part, les textes et la pratique limitent grandement les prérogatives de l'élu local du fait que toute prérogative du maire est assujettie à un texte d'application qui, rarement, voit le jour. Des fois c'est carrément les services de l'État qui s'abstiennent d'apporter l'assistance juridique ou opérationnelle pour permettre au maire d'exercer ses attributions. Ainsi, le maire est officier de police judiciaire, mais dans les faits, cela n'a aucune réalité. Il est le premier magistrat de la commune, mais les services déconcentrés de l'Etat ont perdu le réflexe de l'informer quand ils interviennent dans le territoire de sa commune. Néanmoins le maire doit être jaloux de ses prérogatives et pour ce faire il doit maîtriser les textes relatifs à la gestion municipale. Et comme le disait Hocine Ait Ahmed, l'élu est un militant en mission dans les institutions. Aussi, doit-il avoir une stratégie pour le développement de sa collectivité et batailler sans cesse et sans répit pour tirer le meilleur parti des lois et règlements.

Quelles sont, selon vous, les principales missions de l'élu local?
Tout à l'heure, je disais que l'élu est un militant en mission dans les institutions. Je dois ajouter: au service de la population. L'élu (l'élu fidèle à son mandat) est le cordon ombilical qui relie le peuple à l'État et la population à l'administration. Chez nous, le maire est l'homme qu'on aime détester! Il incarne le pouvoir tout en demeurant un homme du peuple. L'administration le méprise parce qu'elle voit en lui un corps étranger en son sein, un intrus. La population le déteste parce qu'il incarne l'État sans en avoir ni l'autorité ni les moyens. Et pourtant, la mairie c'est comme la boulangerie ou l'épicerie, on doit s'y rendre quotidiennement. Et à partir de 2011, même les missions de la daïra ont été successivement confiées aux communes (CNI, passeports, permis de conduire, cartes grises...). Donc la mairie fait partie de notre quotidien sans parler du transport scolaire, du ramassage d'ordures ménagères, de la salubrité publique... Raison de plus pour ne pas laisser cette institution entre les mains d'aventuriers opportunistes mal élus ou de fonctionnaires véreux désignés. Grâce à Dieu, il reste encore des femmes et des hommes dévoués, propres et capables dans ce pays. Encore faut-il que les citoyennes et les citoyens se mobilisent pour les faire élire.

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