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Lâché par ses anciens compagnons, makri se radicalise

L'ivresse d'un islamiste

Les arguments de Makri n'ont pas convaincu son ancien collègue au MSP, Abdelkader Bengrina, ou encore les cadres de TAJ qui font actuellement campagne en faveur du «oui».

Après la défiance de Bouguerra Soltani et El Hachemi Djaâboub qui avaient ouvertement remis en cause le choix de leur parti inspiré par l'attitude radicale de son président Abderrezak Makri, c'était le tour avant-hier soir, de la matrice du MSP de donner une autre claque à un conseil consultatif, visiblement mis à mal par son positionnement vis-à-vis de la révision de la Constitution.
En effet, l'Association «El-Irchad wa El-Islah», s'est totalement désolidarisée du parti islamiste, dont la quasi-totalité des cadres ont été formés au sein de ladite association. Le fondateur du MSP, Mahfoud Nahnah, lui-même dirigeant d'El Irchad wa El-Islah, y a puisé l'essentiel de son encadrement qui y demeure, d'ailleurs, attaché d'une manière ou d'une autre. C'est dire que l'association exerce un ascendant moral sur les membres du parti islamiste. Son bureau national a appelé les «loyaux enfants de l'Algérie à une forte participation au référendum du 1er novembre sur le projet d'amendement de la Constitution». la différence avec le discours de Makri, c'est que l'association ne donne pas de consignes de vote. Dans son communiqué, le bureau national d'El-Irchad wa El-Islah insiste sur le choix libre et souverain du citoyen. Cette différence entre les postures du parti et de l'association s'en trouve importante, lorsque dans le communiqué, l'association appelle les Algériens «à placer l'intérêt suprême de la patrie au-dessus de toute considération et à rejeter tous les différends». Ainsi, l'organisation fondée par feu Bouslimani, assassiné par les terroristes, pour avoir refusé d'avaliser l'idée du djihad armé, transcende les clivages idéologiques qui traversent la société politique algérienne et considère qu'une participation massive des citoyens au prochain référendum est une nécessité historique à même de consolider l'unité du peuple et du pays. Toute association religieuse qu'elle est, El-Irchad wa El-Islah n'évoque pas du tout les questions abordées par le président du MSP qui avait accusé le projet de révision constitutionnelle de nourrir des visées laïques. Contrairement à Makri, l'association considère que «le processus d'édification et de progrès exige l'adhésion de l'ensemble des forces du peuple algérien», sans étiquette idéologique préalable.
Les cadres d'El-Irchad wa El-Islah qui ont certainement pris connaissance, dans le détail, du projet de révision constitutionnelle n'y ont donc pas vu une négation du référent religieux du peuple algérien. «L'Algérie s'étant libérée grâce aux citoyens loyaux et sera édifiée par tous ses enfants», conclut le communiqué, comme pour signifier que la Constitution ne doit pas faire l'objet de lutte idéologique, au même titre que le combat libérateur du pays où tous les Algériens y avaient pris part, indépendamment de leur appartenance idéologique.
Une précision qui vaut un désaveu pour le président du MSP qui ne parvient visiblement pas à fédérer autour de lui quelques soutiens de sa famille politique. L'on notera qu'à l'exception du parti Adala et son président Abdallah Djaballah, dont le penchant pour une théocratie n'est plus à démontrer, les arguments de Makri ne sont pas parvenus à convaincre son ancien collègue au MSP et à El-Irchad wa El-Islah, Abdelkader Bengrina, ou encore les cadres de TAJ qui font actuellement campagne en faveur du «oui».
En attendant d'autres «surprises» au sein du MSP, en rapport avec le lâchage clairement exprimé par l'association-matrice du parti, Abderrezak Makri et ses partisans au conseil consultatif, se retrouvent totalement isolés et mis à l'écart par la famille islamiste.
Même si personne ne lui fait le procès de vouloir radicaliser un mouvement politique, au risque de le détruire, il semble de plus en plus évident que la voie que suit Makri ne convient pas à nombre de cadres qui voient, disons-le, assez mal, sa dépendance à la mouvance islamiste internationale. L'homme qui espère rééditer l'exploit d'Erdogan en Algérie, s'est perdu en chemin. Il ne fait plus consensus au sein de sa propre famille politique.

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