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Traqué par la justice, Khaled Nezzar s’agite

La bataille perdue du général

L’ex-homme fort des années 90, garde toujours l’ivresse du pouvoir et n’accepte pas son destin de «fugitif», dans un sursaut d’orgueil, il débite des balivernes comme seul, lui, sait en façonner.

«C’est moi Khaled Nezzar et j’assume !». A 81 ans, le vieux général à la retraite, démontre à travers son dernier tweet, qu’il est buté et convaincu qu’il n’y a de vérité que celle qu’il détient. L’ancien chef d’état-major qui vient de fuir la justice algérienne en rejoignant l’Espagne, a dit vrai : il doit assumer. Non pas uniquement ses récentes élucubrations, mais toutes les bévues commises durant sa carrière professionnelle. Et il y en a eu ! Il doit donc commencer par répondre à la justice suisse qui l’a convoqué à la suite d’une plainte déposée par l’ONG Trial International, une organisation non gouvernementale qui lutte contre l’impunité des crimes internationaux et soutient les victimes dans leur quête de justice. A la suite de ce dépôt de plainte, l’ex-ministre de la Défense et membre du Haut Comité d’Etat en Algérie entre 1992 et 1994, avait été interpellé et entendu en Suisse en octobre 2011 avant d’être libéré sous la promesse de se rendre aux convocations de la justice. Nezzar est soupçonné, selon l’accusation, d’avoir «autorisé ou incité ses subordonnés à commettre des actes de torture, meurtres, exécutions extrajudiciaires, disparitions forcées et autres actes constitutifs de crimes de guerre». Il sera à nouveau auditionné dans cette affaire les 6 et 9 septembre prochains, mais aussi les 15 et 16 octobre. Khaled Nezzar a confirmé avoir été convoqué par la justice suisse affirmant que son audition devait se tenir au milieu de l’année 2019 «mais pour des raisons qui me sont propres, elle fut reportée, à ma demande». «A ma demande» ! Avec une telle réponse, qui ne s’aperçoit pas que le général tente de garder l’illusion du pouvoir ? Il tente de faire croire qu’il est dans le vrai et qu’il pourra sans aucune difficulté justifier ses décisions qui ont, dans un passé récent, plongé l’Algérie dans un interminable déchaînement de violence qui lui a coûté quelque 200000 morts !Nezzar doit également répondre à la justice algérienne qui a lancé à son encontre et à l’encontre de son fils et d’une troisième personne, des mandats d’arrêt internationaux, émis par le tribunal militaire de Blida pour, notamment «complot» et «atteinte à l’ordre public». L’ancien ministre de la Défense est soupçonné d’avoir trempé dans une conspiration visant l’armée et le pays. Si cela venait à se confirmer, l’homme est passible de la cour martiale. Il avait tenté de s’innocenter en rendant publics ses échanges avec Saïd Bouteflika, le frère et ex-conseiller de l’ancien président de la République. Il avait même fait un déplacement devant le juge militaire pour donner son témoignage pensant sûrement que brosser dans le sens du poil de l’état-major sauvera sa peau et celle des siens. En donnant son témoignage qui enfonçait les mis en cause dans le complot et même en se donnant le beau rôle, Nezzar n’a fait en réalité que donner la preuve qu’il avait été au cœur d’une grande machination. Se rendant compte qu’il s’était pris à son propre piège, le militaire prend la fuite. Mais comme l’ex-homme fort des années 90, garde toujours l’ivresse du pouvoir et n’accepte pas son destin de «fugitif», dans un sursaut d’orgueil, il débite des balivernes comme seul, lui, sait en façonner. Certaines démontrent l’inconscience d’un homme qui a pourtant été en haut de la hiérarchie militaire et dont l’âge devrait lui permettre plus de discernement. L’enregistrement vidéo que le général a diffusé le prouve et confirme que le seul souci de Khaled Nezzar est d’ordre juridique. Il lance «un appel aux militaires» qui passe mal sur les réseaux sociaux. Les internautes vont lyncher Nezzar qui s’essaye à la «morale» car personne n’oublie le passé de l’ex-ministre de la Défense qui n’hésitait pas à jeter en prison, toute personne qui ne partageait pas son avis. Nombreux, pour ne pas dire une quasi-totalité des Algériens, ne pardonnent pas à cet homme sa responsabilité aussi bien lors des événements sanglants d’octobre 1988 que dans les violences des années 1990. L’appel de Khaled Nezzar n’a aucun écho, l’homme à qui Hocine Ait Ahmed a répliqué un jour «entre vous et moi il y a des torrents de sang !» est loin d’être crédible. Pour le général, c’est la grande chute et il doit s’en rendre compte. 

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