La fin d'une «utopie»

L'élection présidentielle anticipée du 7 septembre prochain se déroulera sans la présence des représentants du pôle démocratique. C'est la première fois qu'une joute aussi importante se déroulera sans que les démocrates puissent avoir une place à même de concurrencer les autres programmes et candidats. La situation de la mouvance démocratique est plus que désastreuse, les démocrates naviguent à vue sans objectifs ni approches à court et moyen terme, au plan politique. Que se passe-t-il en la demeure des démocrates? Est-ce la fin de l'idéal démocratique? L'idéal démocratique restera toujours la matrice qui alimentera toujours les générations d'hommes et femmes qui militent et exercent la politique au sein des partis modernes et fondés sur une base pragmatique qui vise le pouvoir dans la perspective d'opérer des changements structuraux et concrets au sein de la société et des institutions de l'État.
Il s'agir de la fin d'une génération politique se targuant du fait de dire qu'elle répond aux attentes et aux ambitions démocratiques d'une grande majorité des Algériens et des Algériennes avides de démocratie, liberté et justice sociale.
L'éclipse des «démocrates» renseigne sur la déroute qui frappe de plein fouet cette mouvance qui ne sait plus à quel saint se vouer. Il s'agit d'une véritable crise politique qui affecte ce courant lequel n'arrive plus à trouver des mécanismes et des leviers à même de se réhabiliter et de se régénérer. Ladite mouvance n'arrive plus à réunir sa base qui, selon toute vraisemblance, a été complètement laminée et diluée. Avoir un parti et, de surcroît, au nom de la démocratie et pour la défense des valeurs démocratiques, nécessite la présence sur le terrain politique au sein de la société. Sans celle-la, point d'existence réelle. Cette règle s'applique aux partis de la mouvance démocratique dont l'absence est en train de prendre une allure chronique, compliquant ainsi son sort et son avenir. Rien n'explique ni ne justifie l'attitude frappée d'immobilisme de la mouvance démocratique. Son absence sidérante à la joute de la présidentielle du 7 septembre prochain sera gravée dans les annales politiques de l'État algérien. L'erreur tactique et stratégique des «démocrates» c'était la forme organisationnelle pour laquelle ils se sont affichés sans tenir compte de leur doctrine et convictions propres. Leur structuration sous la houlette du PAD a été une grande erreur qui a consommé rapidement leur échec cuisant. Le PAD est une structure qui se voulait fédérative de toutes les forces démocratiques et républicaines. Cette dernière a osé signé aux côtés de l'organisation terroriste Rachad une plate-forme comme signe d'arrangement et de compromis avec cette dernière. C'est la première fois que des démocrates s'entendent avec les islamistes intégristes et les résidus du FIS dissous. Cette attitude à soulevé le tollé des démocrates sincères qui luttent et militent au sein de la société pour un changement démocratique et anti-intégriste. Le PAD avait publié un communiqué dépassant le véritable poids desdits partis qui s'autoproclament démocrates; dans ce sens il a déclaré qu'«en effet, un processus révolutionnaire pacifique et évolutif est en cours. Il sécrète une jeunesse militante extraordinaire sans renier ni les luttes démocratiques antérieures ni les forces politiques et sociales, demeurées intègres et constantes, qui les ont menées. Cette relève générationnelle s'organise de manière autonome, malgré les difficultés et les obstacles multiples. Elle possède déjà, naturellement, son prolongement dans l'émigration, demeurée fidèle à ses traditions patriotiques lors du Mouvement national de libération. L'organisation autonome et le rassemblement durable des forces de la révolution populaire sont la voie idéale pour mener à la victoire de la citoyenneté. Un processus indépendant de concertations multiples tous azimuts, mené de manière systématique et ordonné, permettra de dégager des consensus politiques et des espaces organisationnels collégiaux adaptés aux exigences de la révolution», lit-on dans leur dernier communiqué. Cette démesure et attitude «hautaine» qui ne reflète nullement la réalité du terrain et l'état réel des forces démocratiques, a très vite disqualifié les animateurs du PAD dont l'objectif était de s'allier avec les résidus du FIS dissous sans réfléchir aux conséquence d'une telle démarche scabreuse. D'ailleurs l'implosion du PAD et des efforts pour une alliance démocratique sont nés de cette alliance contre nature avec les représentants du projet obscurantiste des résidus du FIS dissous, à savoir l'organisation terroriste Rachad. Depuis cet événement, les semblants de démocrates n'ont plus pu relever la tête et essayer de reprendre en main la situation politique.