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Pénuries provoquées

La guerre des spéculateurs

La criminalisation de la spéculation avec, en prime, une condamnation à des peines très lourdes est la démarche décidée par l’État pour arrêter l’insidieuse invasion.

La rumeur est un média qui compte en Algérie. Les informations les plus folles, celles dont on peut aisément douter de la véracité, font généralement leur petit bonhomme de chemin et parviennent à dominer l'actualité du moment. Les Algériens qui colportaient avec beaucoup de désinvolture certaines fausses nouvelles, disposent, aujourd'hui, d'un formidable outil technologique qui démultiplie l'écho de la rumeur et en fait une information vraisemblable, jusqu'à démentir n'importe quel autre canal de communication. En quelques jours, parfois même en quelques heures, un fait qui n'existait même pas s'octroie le devant de la scène sociale et devient la préoccupation du moment. L'on a vu cela à de multiples occasions dans le passé. Et l'objet de prédilection de la rumeur est sans contexte les produits de large consommation frappés prétendument de pénurie. Le pays a vécu ces deux dernières années de pareils épisodes pour la semoule, la farine, le sucre et l'huile de table.
À chaque opération, le même mode opératoire. Une fake news lancée sur les réseaux sociaux à coups de mensonges sur la disponibilité du produit. La fausse nouvelle est relayée, partagée par des centaines de milliers d'internautes. Très vite, le citoyen y croit. C'est déjà une première victoire pour les spéculateurs. La seule impression que pourra avoir le citoyen sur une probable pénurie, leur donne l'occasion de jouer sur les prix. Il s'ensuit une véritable organisation de stockage du produit. Il est d'abord le fait du citoyen pris de panique, puis ce sont les professionnels du stockage illicite qui entrent en jeu. De fait, l'impression de pénurie s'en trouve aggravée et les prix suivent automatiquement. Du pain bénit pour ces spéculateurs qui arrivent à multiplier par deux ou trois la valeur du produit. En quelques jours, ils parviennent à réaliser le bénéfice d'un mois d'activité. Dans tous les cas constatés, ces deux dernières années, il n'y avait pas pénurie. Tout était fabriqué à partir des réseaux sociaux. L'affaire de l'huile de ces derniers jours ne fait pas exception. La faune des spéculateurs n'a pas encore bouclé la nasse autour du consommateur pour l'obliger à payer deux fois le prix de l'huile de table. L'opération est en cours.
Les pouvoirs publics, de leurs côtés vont répondre aux pratiques commerciales criminelles par la loi du marché en l'inondant. Battre les spéculateurs sur leur propre terrain coûte cher. On en veut pour preuve, les dépenses faramineuses de l'État pour alimenter les commerces en semoule subventionnée. On aura compris que dans ce cycle des pénuries provoquées, il y a comme une guerre menée contre l'État, dont on veut saper la crédibilité auprès de la population. On devine également, une volonté de provoquer une panique généralisée en créant une impression de non-maîtrise de la situation dans le stratégique domaine de l'alimentation des Algériens. L'un et l'autre objectifs ne peuvent être du seul fait d'une faune de petits spéculateurs, cherchant à réaliser des bénéfices record en un minimum de temps. De fait, la réponse strictement commerciale ne suffit pas à arrêter ces offensives répétées qui nuisent au moral des Algériens. La guerre n'est pas commerciale et la réplique doit être cherchée ailleurs. Dans la loi. La criminalisation de la spéculation avec, en prime, une condamnation à des peines très lourdes est la démarche décidée par l'État pour arrêter l'insidieuse invasion.

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