La «guerre» est totale

Le ministère du Commerce rassure. Les produits alimentaires de large consommation seront disponibles en quantité durant le mois de Ramadhan. «De grandes quantités des produits alimentaires de large consommation seront disponibles durant tout le mois sacré», a assuré le Directeur de l'organisation des marchés et des activités commerciales au ministère du Commerce, Ahmed Mokrani. «Ce qui permettra d'éviter toute perturbation dans l'approvisionnement des marchés», a-t-il ajouté lors de son passage, jeudi dernier, sur les plateaux de la Radio nationale Chaîne 1. Ce haut responsable du ministère du Commerce argumente ses propos par une augmentation nette de la production de divers produits agricoles et alimentaires. «Nous avons décidé d'une augmentation exceptionnelle des produits de large consommation estimés à 1245 tonnes, en plus de la production régulière», a-t-il indiqué en soutenant que cela devait permettre de répondre à la demande croissante durant cette période de l'année. Le lait subventionné n'est pas en reste de ces augmentations. Ahmed Mokrani révèle que 5 000 tonnes de poudre de lait a été injectée sur le marché. «Elle a été ajoutée aux quotas des 124 laiteries publiques et privées», a-t-il précisé, rassurant au passage sur la disponibilité de ce lait en sachet qui devrait l'être en grande quantité. Il ne devrait donc pas y avoir de problème de disponibilité des produits alimentaires. Car, les contrôles ont été intensifiés par les autorités.
Les brigades de contrôle du ministère du Commerce travaillent en étroite collaboration avec les services de sécurité. Des brigades mixtes ont été mises en place. EIles sillonnent nos villes et quartiers à la recherche d'éventuelles infractions. À l'image des services opérationnels de la sûreté de wilaya d'Alger. Ils ont mis en place, en coordination avec les différents services sur le terrain, un dispositif spécial pour le mois de Ramadhan afin de protéger les consommateurs contre tout risque pouvant découler de la consommation d'aliments avariés.
Il s'agit de contrôler tous les biens et produits proposés à la vente pour s'assurer de leur conformité. Cette opération entre dans le cadre de «l'activation des lois de la République qui mettent les consommateurs à l'abri de la fraude lors de l'achat de biens, en veillant au respect des règles de stockage et d'hygiène et des prix affichés», a souligné la police d'Alger. La Gendarmerie nationale n'est pas en reste. Elle multiplie également les actions sur le terrain. À Touggourt, par exemple, les gendarmes ont saisi plus de 17 quintaux de viandes blanches et rouges avariées, destinées à la consommation humaine, à la veille du mois sacré de Ramadhan. En outre, la guerre aux spéculateurs se poursuit avec une main lourde de la justice. La dernière affaire qui a défrayé la chronique est celle des spéculateurs de dattes. Jeudi dernier, le tribunal de Rouiba relevant de la cour d'Alger a prononcé une peine de 10 ans de prison ferme assortis d'une amende de deux millions de dinars à l'encontre de 3 individus impliqués dans le délit de spéculation illicite sur des produits de large consommation, a indiqué un communiqué du procureur de la République du même tribunal. «En application des dispositions de l'article 11 du Code de procédure pénale, le parquet de la République près le tribunal de Rouiba, informe l'opinion publique que suite à la saisie d'une quantité considérable de dattes, stockées dans un entrepôt frigorifique non autorisé, trois suspects ont été poursuivis par la procédure de comparution immédiate pour délit de spéculation illicite», précise le communiqué.La loi 21-15 du 28 décembre 2021 relative à la lutte contre la spéculation illicite prévoit des peines lourdes à l'encontre des individus impliqués dans ces crimes, pouvant allant jusqu'à 30 ans de prison ferme et à perpétuité, si le crime a été commis dans le cadre d'un groupe organisé, rappelle le communiqué. Tous ceux qui seraient tentés de jouer aux apprentis spéculateurs sont donc avertis. Ça bouge sur le terrain, les contrôles sont là en amont avec l'augmentation de la production. Rien ne devrait donc justifier une tension sur un quelconque produit de large consommation. Pour les prix, c'est une autre paire de manches...