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Tarek Belaribi, ministre de l’habitat, à l’Expression

«La jeunesse algérienne sait bâtir»

Le geste mesuré, la voix calme et le timbre juste. Rien ne semble impressionner Tarek Belaribi, le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville.

Mais d'où puise-t-il autant de sérénité dans laquelle il s'est réfugié, face à des problèmes parfois insolubles, des challenges impensables et des urgences à exploser les neurones? Durant tout l'entretien qu'il a bien voulu nous accorder, il a gardé la même amplitude dans le propos refusant surtout de se mettre en avant. L'incroyable vitesse imprimée aux chantiers des infrastructures sportives pour y arriver dans les temps, notamment à Oran, la révolution qu'il mène, sans fracas, dans la numérisation du secteur de l'habitat, les grands projets pour la baie d'Alger, tout cela, il refuse de s'en approprier: «Non...je n'ai pas réalisé, on a réalisé!...», rectifie-t-il avec insistance à chaque fois avec un sourire qui cache mal la timidité de cet homme au teint basané. Il donne plutôt la part belle à la jeunesse algérienne et aux entreprises nationales «capables de réaliser des miracles pour peu qu'on leur fasse confiance. Je ne remercierai jamais ces jeunes architectes et ingénieurs algériens qui ont su relever le défi à Oran et même ailleurs en travaillant H24 sur les chantiers».
Peut-être que Abdelmadjid Tebboune a-t-il eu raison de confier cette noble tâche de bâtir dans la Nouvelle Algérie à Tarek Belaribi. Ne dit-on pas que la force d'un Président réside aussi dans le choix de ses hommes?

L'Expression: Votre département s'apprête à effectuer la plus importante distribution de logements dans l'histoire du pays. Quelle est la dimension sociale de cette opération qui coïncide avec le 60ème anniversaire de l'Indépendance nationale?
Tarek Belaribi: La plus importante... je dirai plutôt la plus grande car on a eu déjà à faire des distributions importantes comme celle de l'année passée où l'on a distribué 100 000 logements dont 28 000 logements dans une seule wilaya, Oran en l'occurrence. Mais je dirai que c'est, en effet, la plus grande distribution de logements puisqu'on a eu l'audace de vouloir battre justement le record de l'année dernière, mieux, on a voulu faire coïncider cette distribution avec la célébration du 60ème anniversaire de l'Indépendance nationale.
Il y a derrière cette action un message fort. C'est pour dire que la jeunesse algérienne est capable de relever des défis et réaliser des challenges et c'est aussi sa manière de dire merci aux sacrifices de nos aînés qui ont fait que nous soyons aujourd'hui indépendants et Dieu merci, les trois à quatre derniers mois, après la réunion qu'on a eue avec tous les représentants du secteur de l'habitat au niveau des wilayas, c'était au début du mois de mars où on a regroupé tous les directeurs du logement, tous les directeurs des équipements ainsi que tous les DUC à travers le territoire national et on a dessiné la feuille de route pour arriver au 5 juillet, à cette livraison importante.
C'est un travail collectif, on a réussi a établir une synergie à travers toutes les wilayas du pays et tout le monde a mis du sien, de son énergie et de son savoir pour arriver à ce chiffre important: on a distribué quand même 150 000 logements toutes formules confondues, Aadl, LPL, LSP et habitat rural... Durant cette période on a remarqué sur le territoire national que tout le monde a consenti des efforts colossaux. Il y a eu des chantiers qui tournaient H24: je prend juste à titre d'exemple les 7000 logements de Sidi Serhane, dans la commune de Bouïnan, à Blida, le projet des 5500 logements de H'djar El mendoub de Guelma, beaucoup d'autres projets également à Annaba qui sont passés au H24. Il y avait donc un travail collectif et de cette jeunesse et de toutes ces entreprises que je remercie à l'occasion pour avoir relevé ce défi. Jamais on a distribué 150 000 logements en une seule fois. Nous le faisons aujourd'hui, c'est la fierté de l'Algérie et de sa jeunesse. Je précise que ces 150 000 logements sont accompagnés avec les équipements, de santé et scolaires:les écoles primaires, les collèges et les lycées. C'est vous dire qu'avec nos concitoyens, avec de jeunes universitaires à qui on a fait confiance, on peut relever bien des défis dans notre pays.

Si on fait le bilan de ces deux dernières années, depuis l'arrivée du président Tebboune au pouvoir, combien de logements, toutes formules confondues, ont été distribués?
En 2020, on a fait 200 000 logements tous segments confondus. On a clôturé l'année 2021, avec 320 000 logements et à début juillet 2021 on est à 200 000 logements en totalité depuis l'investiture du président Abdelmadjid Tebboune on est sur 720 000 logements distribués à l'échelle nationale en deux années.
Cette réalité est palpable sur le terrain. Il y a, d'ailleurs, un indicateur palpable qui est celui du prix de l'immobilier qui a baissé de près de 25% à l'échelle nationale du fait de ces distributions effectuées durant ces deux dernières années.

À la lumière de ces chiffres, quelle appréciation faites-vous de la crise du logement en Algérie? En d'autres termes, qu'en est-il du Fichier national du logement?
On ne gère plus une crise, mais là nous gérons plutôt la demande. Durant les années 2000 il y avait effectivement une crise aiguë du logement et qui a fait que les pouvoirs publics lancent tous ces programmes de logements.
Mais avec tout ce qu'on est en train d distribuer, la crise est largement atténuée et c'est la demande qu'on gère actuellement. Dans les cérémonies de distributions, on se retrouve à remettre des clés de logements à des citoyens célibataires. L'indicateur le plus important sur lequel on peut évaluer l'effort de l'Etat dans le secteur de l'habitat c'est le TOL (le taux d'occupation du logement).
Durant les années 2000 il était à 5.2 et actuellement de 4.8. On est en train de travailler pour qu'au plus tard en fin 2024, nous aurons un TOL de 4.2 ou au plus 4.3 ce qui est admis comme la norme des grand pays et c'est notre objectif à travers toutes ces livraisons et cecs efforts consentis par l'Etat.
Le Fichier national est un outil très important qui nous permet de donner le logement à celui qui en a besoin, de même qu'il permet de couper la route devant les fraudeurs.
Je prends l'expérience que j'ai vécue avec l'Aadl quand on était en train de recevoir les dossiers des souscripteurs, il fallait utiliser le Fichier national, le fichier de la Cnas, de la Casnos et on a trouvé pas mal de dossiers faux. En 2001, quand on a ouvert l'opération, il y avait un million d'inscrits et c'est grâce au Fichier national qu'on a pu identifier les personnes qui avaient déjà un logement.

Ce qui nous amène à parler de la numérisation dans le secteur de l'habitat, ce vaste chantier...
La numérisation est un dossier qui me tient vraiment à coeur, on ne peut pas gérer ce département de l'habitat en relation directe avec les populations qu'avec du papier. Le premier dossier qu'on a numérisé est la délivrance de la qualification des entreprises. On n'a plus besoin de faire le va-et-vient entre la wilaya et l'administration pour déposer le dossier. On s'inscrit on line, le dossier est transmis aux différents membres, la réunion se fait virtuellement et on récupère son document. On peut même choisir la date qui nous arrange pour prendre sa qualification. C'est pour vous dire que toute l'opération est informatisée. On a également avancé dans l'informatisation des entités qui sont sous tutelle du ministère de l'Habitat comme l'Enpi où toute la relation avec le souscripteur est numérisée. On a également développé une application téléchargeable qui permet de gérer le flux des réclamations des souscripteurs à l'Adl. Ils peuvent prendre rendez-vous on - line avec la personne qui est en charge de leur dossier, ils choisissentt l'heure et la journée sans encombre. Il y a aussi d'autres applications pour les recours que ne seront plus envoyés par voie postale. Mieux encore, même les payements des loyers peuvent se faire par portable. Pratiquement, tout le circuit de l'Aadl est informatisé. Actuellement, nous travaillons sur l'informatisation d'un document très important qui est le permis de construire. On a remarqué qu'une grande partie des projets qui n'ont pas démarré est due au permis de construire. On a informatisé cette opération d'attribution du permis. Le demandeur peut déposer son dossier on-line. De même qu'il fera un payement électronique. L'opération réglera d'énorme problèmes car jusque - là, pour avoir ce document on est astreint à effectuer un vrai parcours du combattant.

Quel sera le sort des formules Aadl, LPP, du logement social etc. Y en aura-t-il d'autres en perspective?
Mon approche est très pratique. Je ne fais pas dans la théorie. Pour l'instant on doit assainir le programme Aadl 2 pour ne pas revivre les mêmes histoires que pour l'Aadl I. Il s'agît de clouter le programme AadlI et on a capitalisé une expérience très intéressante dans la gestion de ce dossier. À titre d'exemple, vous ne trouverez aucun projet qui a dépassé les deux années dans la réalisation. Vous ne trouverez aucun projet à l'arrêt. S'agissant du social et du rural, de nouveaux sont en train d'être lancés. Mais il faut savoir qu'il nous reste à réaliser presque un million de logements en 2020 toutes formules confondues. Dans ce chiffre il y a des logements en cours de réalisation, il y a des logements à l'arrêt et d'autres non encore lancés. On s'est concentré sur ceux qui sont à l'arrêt et sur ceux non encore lancés.
À titre indicatif, dans la loi de finances 2020, il y a eu l'inscription de 240 000 logements nouveaux. En 2021 on a eu 60 000 et en 2022 on a encore eu 60 000 et on va avoir dans la LFC 30 000 autres. Dans son programme le président de la République a lancé le défi de réaliser un million de logements dont 60%, soit 600 000 logements, seront destinés à l'habitat rural. On est sur la réalisation de ce programme car on a constaté que l'habitat rural est la formule la plus adéquate pour notre population et elle permet aussi de fixer les populations et de leur terre.

Il a été décidé en Conseil des ministres la création de la Banque du logement. Qu'est-ce qui différencie cette banque, de la Cnep?
La création d'une banque pour le logement est l'un des 54 engagement du président de la République dans son programme de campagne. C'est quoi exactement la nouveauté? La Cnep fait de l'épargne et donne des crédits. De son côté, la CNL finance le secteur de l'habitat. Elle draine toutes les aides de l'Etat qu'elle va ensuite distribuer soit au promoteur soit aux souscripteurs en forme d'aides. Lidée d'une banque du logement est de jumeler les deux institutions pour avoir une seule entité qui finance l'habitat. Donc la banque du logement va naître du jumelage de la Cnep et de la CNL. De par le monde, le financement du logement se fait par l'épargne du demandeur et non sur le budget de l'Etat. C'est un cercle fermé entre promoteur, banque et épargne des futurs demandeurs. C'est dans ce principe que sera créée cette banque. On parle actuellement de 2550 milliards de fonds d'épargne qui circulent en Algérie. On voudrait orienter ces énormes sommes dans la réalisation des logements. Après la création de la banque on ira changer bien évidemment les règles d'attribution de logement. Et c'est là qu'interviendra l'épargne: exemple, celui qui a une épargne de 5 ans pourra bénéficier d'un logement dans l'années qui suit, celui qui a une épargne de 10 ans pourra bénéficier d'un logement dans les six années qui suivent sa demande, ainsi de suite... On a vu depuis l'indépendance de notre pays des perturbations dans la réalisation puisque le financement a toujours été indexé sur le prix du baril. La on va libérer le secteur par rapport aux problèmes du financement. À cette banque qui allègera le poids sur le Trésor public, on va créer une autre entité qui est l'Agence nationale du foncier qui sera chargée de mettre en place toutes les réserves foncières pour lancer de futurs programmes.

Plusieurs initiatives ont été prises pour améliorer, voire créer une nouvelle façade de la capitale. Avez-vous un projet, un programme pour la baie d'Alger?
L'avant-projet est finalisé, c'est un programme ambitieux, très important. On est en train de chercher des montages pour concrétiser ce projet qui est dans sa phase business. D'ailleurs, j'ai eu une rencontre avec nos homologues égyptiens pour trouver des joint-ventures, Egypte, Algérie et Qatar chacun dans son domaine de spécialité en vue de trouver les modes de financement pour ce mégaprojet. Toutes les enquêtes foncières, toutes les études techniques de la future baie d'Alger sont finalisées. On est sur un autre projet tout aussi important qui est celui du vieux bâti d'Alger. Des maisons coloniales tombent en ruine et le terrain reste abandonné dans la capitale. Avec le même concept des joint-ventures pour réaliser sur ces terrains des buildings. Les premiers édifices commenceront à voir le jour d'ici 2023. Au final, le projet consiste à remodeler aussi bien la façade et le vieux bâti de la capitale. On aura un peu le mix de ce qui se passe à Doha et ce qui se passe à Istanbul.

S'agissant des nouvelles wilayas récemment créées y a-t-il un programme qui leur est réservé, et dans quelles formules?
Evidement il y a des programmes qui leur sont réservés. Les dix wilayas sont dotées d'un directeur de logement, d'un directeur des équipements publics et d'un DUC. Cette opération d'installer les représentants du ministère de l'Habitât dans les nouvelles wilayas a eu lieu au mois de mai dernier et ils sont opérationnels. Je prends l'exemple de Ouled Djkella qui a bénéficié de 6000 aides rurales et pratiquement 500 logements sociaux dans le cadre d'un nouveau programme qui lui a été affecté. C'est ce qui va se faire pour toutes les autres nouvelles wilayas.

Le président de la République vous a chargé de suivre la réalisation des stades de football. Vous avez réussi le challenge de celui d'Oran pour les Jeux méditerranéens. Qu'en est-il des autres enceintes sportives?
Je n'ai pas réussi... on a réussi à relever le défi du stade d'Oran, ce qui n'était pas facile. On a pris en main le dossier en novembre 2021. À cette période, le taux d'avancement du projet était de 45%. Vous imaginez l'effort titanesque que cela demandait! En sept mois, il ya eu une avancée de 55% des travaux après un travail H24 pendant tous ces mois. Je ne remercierai jamais assez les entreprises algériennes pour les énormes efforts qu'elles ont consentis. C'est grâce aux jeunes architectes et ingénieurs de la direction des équipemen,ts publics d'Oran, ils étaient au nombre de 22 et c'est grâce à ces jeunes que le challenge a été relevé. C'est une fierté pour le pays. Doter Oran d'un pareil complexe sportif va hisser cette ville au rang des grandes capitales méditerranéennes.
Pour les autres infrastructures, Tizi Ouzou, Douéra et Baraki, on est toujours avec la même cadence et la même détermination. On a dégoupillé toutes les contraintes financières et contractuelles de ces projets. Je prends l'exemple du stade de Tizi Ouzou, les travaux étaient à l'arrêt depuis deux ans! On a installé l'entreprise des VRD et au courant de la semaine prochaine on va installer l'entreprise chargée des CET. Comme à Oran, c'est une équipe de jeunes à Tizi Ouzou qui travaille en H24. La stade de Baraki sera livré ce 5 juillet. Douéra tire à sa fin aussi, sa toiture sera terminée à 100% vers le 15 août et juste après on commencera à semer le terrain d'honneur. D'ici la fin de l'année en cours, tous les stades seront livrés au ministère de la Jeunesse et des Sports

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