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Béjaïa

La légèreté des villageois

Jamais le déni de la pandémie de Covid-19 n'a été aussi présent dans les esprits des villageois que depuis ces dernières semaines.

Les villageois de la basse Kabylie qui étaient cités comme exemple en matière de prévention au début de la crise sanitaire, se laissent dangereusement aller dans la négligence et l'indifférence aux cris de détresse que ne cessent de lancer plus particulièrement les professionnels du corps médical.
La mobilisation et la solidarité dont ils ont fait preuve à l'apparition du virus n'est plus de mise. Le retour à la normale est très perceptible encouragé par une campagne sans précédent portant sur «l'invention du virus» ou encore «sa disparition». Fini donc les barrages filtrants aux entrées des communes, fini la désinfection régulière des places publiques et des véhicules entrant ou sortant des communes, quant au port de la bavette et l'observation de la distanciation sociale, on n'y pense même pas.
Il est vrai que dans ces contrées montagneuses, il y eut très peu de cas de contaminations mais le revirement opéré dans les comportements incite à l'interrogation. Comment se fait-il que l'on est arrivé là? Deux raisons expliquent largement ce nouvel état d'esprit. D'abord, les gens étaient faussement rassurés après l'Aïd El fitr lorsque les chiffres communiqués étaient nuls ou faibles.
Les habitants de ces régions où le virus n'a pas trop sévi ont repris confiance laissant derrière eux les gestes qui ont fortement limité la propagation du Covid-19.
Puis, les chiffres communiqués par le ministère de la Santé sont évoqués de par leur contradiction avec la réalité du terrain», où beaucoup de personnes interrogées ont été convaincues. Même les dernières statistiques sur la situation de la propagation du Covid-19 ne suscitent plus d'inquiétude chez la population dans la wilaya de Béjaïa. Même les alertes du personnel soignant, qui a affiché ses appréhensions quant aux structures de santé débordées et la faiblesse des moyens pour y faire face et surtout son surmenage ne font pas mouche.
Même les médecins et les infirmiers, qui ont fait leurs adieux à trois des leurs et ont profité de l'inhumation du défunt surveillant médical de la clinique de Targa Ouzemour, pour interpeller les plus négligents dans une campagne de sensibilisation, afin d'éveiller les consciences, sont boudés.
De partout, l'alerte est enclenchée pour sensibiliser les citoyens sur le respect des gestes barrières afin d'éviter la contagion mais dans les villages on en fait peu cas.
On organise des fêtes et des enterrements le plus normalement du monde. On revient même à la fermeture de routes comme ce fut le cas, hier, sur le chemin de wilaya 21 reliant Amizour à Semaoun, qui a été fermé tôt à la circulation routière au niveau du village Amacin.
Cette action des villageois d'Amacin, commune d'Amizour, se veut une manière de revendiquer la prise en charge de leurs doléances exprimées aux autorités locales depuis plusieurs années, dont l'alimentation en eau potable, gaz de ville, aménagement d'une route sur 1 km, transport scolaire....
Le tout sans aucune mesure préventive. Un relâchement total en somme chez les habitants qui refusent d'obtempérer aux instructions et décisions des pouvoirs publics, auxquelles il ne croit plus, aidés en cela par des informations qui discréditent l'action publique, reliées par des personnes malintentionnées sur les réseaux sociaux et même lors des regroupements dans les quartiers et les villages
Même les citoyens qui prônent l'impératif de la prise de conscience de la gravité de la situation en insistant sur le respect des mesures de prévention, sont dépassés et rangent au fil du temps leurs armes.
La crise est tellement politisée que cela explique largement le recul dans la mobilisation.

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