La mafia guette le marché

Le Salon international du médicament et de l´équipement médical a ouvert ses portes, hier, au palais de la culture et ce, pour quatre jours.
Les leaders de l´industrie pharmaceutique se sont donné rendez-vous pour exposer leurs derniers produits notamment les consommables médicaux, le mobilier médical, l´équipement du bloc opératoire ainsi que les matériels de soins intensifs et réanimation. Plus d´une quarantaine d´exposants dont la plupart sont des représentants de grandes firmes étrangères telles que les laboratoires allemands Rusch, les italiens Reverberi ou encore les suisses Medipes et les jordaniens Afma sont venus rehausser cette manifestation. Les producteurs nationaux, eux, se comptent sur les doigts d´une seul main puisqu´ils ne sont que quatre (les seuls, d´ailleurs, sur le territoire national) dont on citera le leader algérien Saïdal. En effet, la production des médicaments dans notre pays accuse un retard considérable. Les investisseurs nationaux préfèrent l´importation qui rapporte gros à la production qui demande des fonds colossaux pour un gain réduit. A contrario, cette importation coûte très cher à l´Etat qui débourse pas moins de 640 millions de dollars par an pour l´acquisition des médicaments de première nécessité. Le ministère de la Santé enregistre, à cet effet, un déficit évalué à 58 dollars par habitant, soit l´équivalent de 3,6% du BIP. Les dettes de ce secteur s´élèvent à 14 milliards de dinars qui ne sont toujours pas remboursées.
Les réformes introduites dans ce secteur notamment le changement du mode de remboursement des médicaments avec l´application de la formule du «tarif référentiel» et l´encouragement de la production du médicament générique allégent, théoriquement, les frais de l´Etat.
Reste à savoir, cependant, si la «mafia du médicament» accepte que les «intrus» de bonne volonté servent ce secteur.