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Absence totale de personnalités charismatiques

La plaie béante de la classe politique

En ce temps de prolifération des réseaux de communication, la classe politique algérienne souffre de relève. Parmi les griefs les plus saillants, il y a l'absence criarde de personnalités d'envergure qui ont une influence capitale sur le cours des événements.

N'est-ce pas là le grand tort d'une classe politique qui n'a pas su enfanter des personnalités politiques capables de produire des idées? Quel est le rôle d'un parti qui n'est pas capable de produire de nouvelles élites? Quel est le rôle de l'élite intellectuelle qui ne sait pas mettre le doigt sur la faille qui sied? Ne sommes-nous pas en train de donner raison à l'occupant qui présageait le déclin une fois notre pays libéré? On peut poser des questions de ce genre à l'infini, sans trouver de réponse.
Il faudrait, peut-être, creuser dans les zones d'ombre de la classe politique qui n'a pas su générer des générations de politiques doués - qui existent en quantité mais qui n'arrivent pas à percer- qui prendront la relève une fois que les caciques auront rendu l'âme.
Un parti politique est d'abord une école. C'est là que le militant apprend les rudiments de l'action politique. Il suffit de suivre attentivement ce qui se passe dans les grandes démocraties, comment se forment et se solidifient les figures charismatiques. Je prends le cas d'un Obama.
Cet homme avait, certes, la chance de faire l'école des blancs dès son jeune âge. Mais cela ne suffit pas pour en faire le président de la première puissance dans le monde. Il s'est appuyé sur ses propres ressorts, ses compétences, pour se forger et est parvenu à se frayer une place au Sénat puis monter au poste suprême. Chez nous, juste après les événements d'Octobre 1988, il y avait sur scène beaucoup de personnalités d'envergure qui pesaient de tout leur poids sur le cours de l'histoire en marche. Je citerai les plus en vue comme Abdelhamid Mehri (FLN), Hocine Ait Ahmed (FFS), Ahmed Ben Bella (MDA), Abassi Madani (FIS-dissous) ou Ali Benhadj, Mahfoud Nahnah (Hamas), Noureddine Boukrouh (PRA), Louisa Hanoune (PT), Abdellah Djabellah (Nahdha), etc. On peut citer un tas d'autres de l'opposition qui ont laissé leurs traces sur scène.
Ces personnalités avaient l'envergure et les qualités requises pour débattre sur un plateau de télévision et faire avancer leurs idées, quelles que soient leur intensité et leur prise sur la société. En résumé, ils avaient une influence palpable sur l'opinion publique nationale.
Mais leur grand tort, à quelques exceptions près, est de ne pas avoir su former une autre génération de politiques, capables de prendre la relève. Leurs partis n'ont pas fonctionné en tant que partis, mais en tant que regi-stres du commerce, dans la plupart des cas. En décembre 1993, nous avons posé la question suivante à feu Abdelhamid Mehri: «En quoi consiste l'action partisane, est-ce seulement les communiqués et les déclarations de presse?». Et sa réponse fut cinglante: «Il n'y a aucune activité politique au sein du parti. Il n'y a, hélas, que les déclarations et les communiqués». Cette réponse nous a sidérés par sa franchise parce qu'il s'agissait du plus grand parti sur scène, qui avait son mot à dire sur toute chose et était en mesure de créer une nouvelle classe politique encore plus déterminée à sécréter des idées constructives.
Bien plus tard, nous avons vécu le formidable élan du Hirak. Il y avait beaucoup d'idées dans l'air; et, même, des tribunes qui n'avaient rien à envier à celles d'Athènes, parce qu'il y avait plein d'idées bien élaborées, mais qui étaient parties dans l'air parce qu'elles n'émanaient pas des personnalités les plus en vue. L'arène de la place Audin n'a pas généré une marche à suivre. Elle a servi seulement de défouloir. Elle aurait, peut-être, pu aboutir à quelque chose si la démarche avait été plus structurée. Il faut relever, aussi, que les médias ne s'intéressaient qu'aux personnes connues par leur bavardage insignifiant et hors de propos la plupart du temps. En attendant la création d'autres partis susceptibles d'apporter du nouveau, la classe politique algérienne a besoin d'une révision profonde, parce qu'il est inadmissible qu'en 32 ans de multipartisme, il n'y ait pas la naissance d'au moins une personnalité politique d'envergure.

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