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La presse doit faire son «Hirak»

La démocratie est incompatible avec un État gardien de la presse, il faut veiller donc à favoriser le passage d’une presse contrôlée par l’État à une presse possédée et contrôlée par la société civile.

Abdelmadjid Tebboune s’est engagé à «l’instauration d’une nouvelle République répondant aux aspirations du peuple».
C’est la raison pour laquelle, le chef de l’Etat a lancé, à peine deux semaines après son élection, la révision de la Constitution. Et parmi les fondements d’un Etat de droit, il y a la liberté de la presse que le chef de l’Etat a promis de consacrer dès son premier discours après l’annonce des résultats de l’élection présidentielle du 12 décembre 2019.
Il vient de décider de recevoir, ce mardi au siège de la présidence de la République, une délégation de directeurs et responsables de médias publics et privés. Cette rencontre «sera une occasion pour éclairer l’opinion publique nationale sur les questions de l’heure au double plan interne et externe», a précisé le communiqué de la Présidence. Pour une première, c’en est une. Le président avait déjà annoncé l’organisation des rencontres périodiques avec les médias. Des audiences qui devraient sûrement être animées par son ministre conseiller à la Communication, porte-parole officiel de la présidence de la République, Belaïd Mohand Oussaïd. Mais là, il vient d’annoncer une rencontre avec les patrons des médias. Il sera sûrement question de la Constitution, mais surtout de la vision qu’ont ces acteurs du champ médiatique de la liberté de la presse et des moyens à déployer pour sa mise en œuvre effective.
La publicité sera inéluctablement l’un des axes qui sera soulevé. Etant contrôlée par le pouvoir, elle a toujours été utilisée comme moyen de pression, de chantage et même de corruption. Il s’agit donc de la première embûche à écarter. Ce qui donnera aux médias, une plus grande marge de manœuvre et leur permettra de revenir à l’essence même du métier, à savoir donner en premier l’information et la commenter par la suite afin d’éclairer l’opinion publique.
C’est cette liberté, longtemps confisquée, qui n’a pas permis l’émergence d’un quatrième pouvoir responsable. Une fois le champ médiatique libéré, l’initiative du débat devrait logiquement émaner des acteurs même du paysage médiatique. Libres et responsables, ces derniers devraient se concerter et s’organiser pour rédiger leur charte d’éthique, choisir leurs représentants syndicaux et créer un ordre des journalistes qui serait un organe d’autorégulation assurant le respect de l’éthique professionnelle. En clair, c’est de l’intérieur de la corporation que le changement doit être mené et par les animateurs mêmes des médias.
Ces derniers doivent, seuls, opérer leur propre «Hirak» et se débarrasser du mal qui ronge la corporation. Car la démocratie est incompatible avec un État gardien de la presse, seule l’autorégulation des médias symbolisera cet effort de garantir une démocratie indépendante des forces politiques. Elle favorisera également le passage d’une presse contrôlée par l’État à une presse possédée et contrôlée par la société civile.

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