La réunion du Comité central reportée

Prévue pour les 18 et 19 septembre en cours à l'hôtel El Aurassi d'Alger, la réunion du comité central (CC) du FLN est finalement reportée. C'est ce que nous avons appris, hier, de source proche du secrétaire général du parti, Amar Saâdani. Elle précise que la première session du CC après le congrès des 28,29 et 30 mai dernier sera tenue juste après l'Aïd El Adha en raison de l'indisponibilité de plusieurs membres de cette instance qui ont programmé leur pèlerinage en Arabie saoudite. Mais cette nouvelle du report de la réunion du CC, qui accuse déjà un retard de plus de trois mois, a surpris plus d'un. Ils ne comprennent pas la raison du retard pris pour la convocation d'une réunion de l'instance souveraine entre deux congrès. «On attend cette réunion depuis le 30 mai, soit depuis plus de trois mois. On est vraiment surpris d'abord par ce retard et ensuite par l'annonce du report de la date», s'emporte un membre du CC. Selon des vieux militants de l'ex-parti unique, jamais le parti majoritaire n'a vécu une telle situation, avec en plus, la constitution de la direction du parti qui est le bureau politique. Pis encore, le parti majoritaire qui trône sur la majorité des institutions du pays, s'est effacé de la scène politique nationale depuis son dernier congrès. Plusieurs cadres du parti incombent cette situation à la gestion personnelle et unilatérale de ses affaires par son secrétaire général, Amar Saâdani. Selon certaines sources, ce dernier aurait même exclu des membres du comité central élus lors du dernier congrès pour les remplacer par d'autres. En tout état de cause, la prochaine session du CC ne sera pas houleuse puisqu'au sein du nouveau comité central, le secrétaire général ne compte aucun contestataire. Ses adversaires les plus farouches, dont Abderrahmane Belayat, Abdelkrim Abada et Salah Goudjil ont été carrément exclus à l'occasion du dernier congrès. Selon nos sources, la prochaine réunion de l'instance souveraine entre deux congrès pour annoncer la composante du bureau politique (BP) constitué de 19 membres sera une simple formalité pour Amar Saâdani. Débarrassé de ses opposants, M.Saâdani aura tout le loisir et la latitude de faire du FLN ce qu'il veut, ou plutôt ce qu'on lui demandera d'en faire. Avec le report de la réunion du CC, le FLN ne fera que prolonger son absence sur la scène politique nationale. Le FLN a «raté» tous les débats de ces derniers mois sur les thèmes brûlants de l'actualité nationale et internationale, au point de voir ses représentants sur les plateaux des chaînes de télévision déboussolés, ne savant quoi dire ni quelle position prendre. Le parti majoritaire n'a réagi ni à la crise financière induite par la chute brutale des prix du pétrole ni aux mesures prises par le gouvernement pour faire face à la situation ni à l'annonce du retour de l'ancien chef terroriste, Madani Mezrag, sur la scène politique ni sur aucun autre sujet d'actualité.
Mais en attendant ce retour annoncé, le FLN est aux abonnés absents. Cette disparition des radars est imputée à «la gestion personnelle des affaires du parti par son secrétaire général». D'aucuns se demandent, dans cette conjoncture difficile sur tous les plans, quel sens donner à cette éclipse du parti majoritaire qui ne trouve pas opportun d'occuper la scène politique.
Le FLN ratera-t-il encore le débat prévu pour les prochaines semaines sur le projet de révision de la Constitution?
Annoncé en grande pompe depuis 2011, le projet tarde à être concrétisé en raison de désaccords au sommet de l'Etat. Mais récemment, le président Bouteflika a relancé le projet en faisant savoir que la révision de la Constitution en est à sa phase finale. A l'ouverture de la session d'automne du Parlement, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a indiqué que le projet est pratiquement prêt.
Ce qui veut éventuellement dire que la révision aura lieu à l'occasion de la présente session du Parlement qui s'est ouverte il y a tout juste quatre jours.