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Rencontre gouvernement-walis

Le «big» rendez-vous de la rentrée

Programmée pour, hier, puis reportée pour quelques semaines, la rencontre gouvernement-walis est incontestablement le plus grand rendez-vous de la rentrée.

Une rentrée qui s'annonce des plus incertaines au vu de la grave situation sanitaire qui prévaut non seulement en Algérie, mais sur la planète entière. Tous les gouvernements s'y préparent d'arrache-pied et l'Algérie ne déroge pas à cette règle.
C'est la deuxième rencontre qu'aura l'Exécutif avec les walis et qui doit intervenir juste avant la prochaine rentrée sociale.
Le but étant d'évaluer l'état d'avancement des différents dossiers depuis le rendez-vous de février 2020. Les walis ont reçu une feuille de route précise de la part du président Tebboune. Le document insistait sur l'obligation de résultats, surtout que le président voulait une célérité dans l'exécution des programmes. Il a, à ce titre promis aux commis de l'Etat de faire figurer cette mention dans leurs états de service. Le plus important dossier qui a défrayé la chronique à cette époque était celui des zones d'ombre. Le président a instruit tous les responsables à tous les niveaux, de recenser, puis éradiquer toutes ces zones. Mais entre-temps, la pandémie de coronavirus est arrivée pour réorienter temporairement les priorités. Place au devant de la scène, dans un contexte de grave crise sanitaire et financière, les walis avaient de larges prérogatives pour gérer leurs propres circonscriptions. Appelés à faire respecter rigoureusement les mesures sanitaires et ménager la sensibilité des citoyens, ces walis n'ont pas eu la tâche facile pour laquelle ils n'ont pas été préparés. D'où a-t-on constaté d'ailleurs, de notables failles de communication. Mais pouvaient-ils faire autrement? C'est à eux qu'est revenue la gestion de la pandémie et c'est à eux qu'est revenue la tâche de recenser les familles démunies et celles ayant besoin d'accompagnement en cette période de confinement.
Selon des sources gouvernementales, la prochaine rencontre abordera aussi le dossier du recensement général, qui a été programmé pour le deuxième semestre de 2020. Bloqué depuis des années, ce recensement sera le sixième à être réalisé depuis l'indépendance du pays. Son importance est capitale dans la mesure où il sera un précieux outil pour la prise de décisions politique et économique.

Recensement général
Nous connaissons le grave problème des statistiques dans notre pays. Il est inconcevable d'établir une politique économique ou même sociale sans avoir de vraies statitiques. Prenons l'exemple des subventions: l'Etat ambitionne d'aller vers des subventions ciblées pour une meilleure répartition des richesses, ce qui est une forme de justice sociale. Or, le pays ne dispose pas de statistiques fiables, comment alors agir dans un environnement où les chiffres sont faussés à la base? Toutes les politiques menées seraient vouées à l'échec quels que soient la bonne volonté et les moyens qu'on y mettra. Ce recensement permettra donc de répondre aux impératifs de la planification et la confection des programmes de développement, comme il servira d'outil de recherche et d'analyse surtout qu'il intervient dans un contexte très particulier. Cette rencontre walis-gouvernement abordera aussi les préparatifs de la rentrée scolaire et universitaire à l'aune de la crise sanitaire. Un très gros dossier. Il sera ainsi question du protocole sanitaire déployé par les autorités pour juguler la pandémie de coronavirus. La tâche s'annonce extrêmement ardue, sachant que le secteur de l'éducation accueillera près de 8 millions d'élèves. De même qu'il faut préparer la prime de 5000 DA et honorer la promesse du président qui porte l'introduction progressive des nouvelles technologies dans les écoles.
Alléger la souffrance des élèves résidant dans les zones d'ombre est également un autre challenge auquel tient particulièrement le chef de l'Etat.
Mais Covid-19 oblige, la priorité des priorités sera évidemment la situation sanitaire qui occupera la part du lion de cette rencontre. L'Algérie, qui gère au mieux cette pandémie, n'a pas connu de situation aussi dramatique comme cela a été le cas dans certains pays occidentaux, mais le virus est toujours là, menaçant. Il le sera davantage avec la rentrée et le problème de la distanciation sociale se posera cruellement.
Sur la table du gouvernement, il y aura également plusieurs autres dossiers dont celui du logement et le rôle des walis est déterminant dans ce secteur grand créateur d'emplois. En plus de terminer les projets entamés, le gouvernement veut réaliser 970 000 autres logements inscrits dans le programme de l'année 2020 avec différentes formules. On croit savoir que 30% de ces programmes ont été entamés.

Et le Covid-19 arriva
Les walis auront à s'expliquer sur les raisons du non-démarrage de ces chantiers, dans l'espoir de voir lever toutes les entraves. Ils seront également interpellés sur l'emploi, surtout que des commissions locales pour la promotion de l'emploi sont justement présidées par les walis. Des chantiers cruciaux, urgents et décisifs pour l'avenir du pays. Autant dire que la rencontre prochaine sera déterminante pour l'avenir du gouvernement, surtout que le président est très regardant quand il s'agit des questions sociales. Il a d'ailleurs donné le tempo en février dernier lors de sa première rencontre avec les walis. Le président de la République a bousculé les protocoles et les règles jusque-là en vigueur. Tebboune a prononcé un discours très touchant. Mais auparavant, il a fallu visionner un documentaire mettant en scène une Algérie qui a fait fondre en larmes le Premier ministre Abdelaziz Djerad. Des moments émouvants pour son premier contact avec une terrible réalité. Le coeur serré et les yeux rivés sur l'écran géant qui diffusait un documentaire d'une trentaine de minutes. Ahuris, le président de la République, les membres du gouvernement et les walis venaient de voir une autre Algérie: celle qui souffre, celle qui gémit dans l'ombre depuis des décennies.
Les images sont poignantes. Elles restituent une misère indicible subie par de dignes Algériens près de 60 ans après l'indépendance. Moment fort de cette rencontre gouvernement-walis de février dernier, au Palais des nations.
Des enfants en haillons, obligés d'abandonner l'école, des villages relevant de la préhistoire, sans la moindre commodité de vie. Dieu! Sommes-nous vraiment dans l'Algérie post-coloniale? Une suprême insulte aux millions de chouhada qui ont sacrifié leurs vies pour se défaire du joug colonial. Très affecté par ce hideux spectacle, le Premier ministre Djerad réprime difficilement ses larmes. Coupez!

Djerad fond en larmes
La lumière fut et on se remet de ses émotions. «Inacceptable!» constate, implacablement, le président de la République. Il reprend la parole, hausse le ton et avertit. «Vous êtes tenus, en tant que responsables locaux, d'opérer le changement au niveau local en rompant définitivement avec les anciennes pratiques (...)». Le président a dressé un tableau noir. Une critique sans concession car il connaît parfaitement son «sujet» pour avoir sillonné le pays d'est en ouest et du nord au sud. D'abord en tant que chef de daïra, ensuite en tant que wali et enfin en tant que ministre. Son diagnostic ne peut être que juste. Il préconise une thérapie de choc car le traitement administré jusque-là est inopérant.
Le mode de gestion actuel «a montré ses limites», a-t-il reconnu et recommande «une distribution juste et équitable des richesses en faveur de tous les citoyens», et la mobilisation de tous les efforts pour le changement et l'amélioration de la situation dans les régions enclavées et les zones rurales.

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