Des précipitations d’une rare intensité ont été relevées au Sahara
Le désert algérien change de visage
À long terme, ces pluies exceptionnelles pourraient modifier les sols et les paysages du désert.
Le Sahara va-t-il reverdir ? La question est posée car un phénomène exceptionnel est en train de le métamorphoser. Le Sahara algérien, un des déserts les plus secs et les plus arides de la planète connaît, en effet, des précipitations d’une rare intensité. Ce phénomène est lié à un déplacement inhabituel de la zone de convergence intertropicale, une région chaude et humide de l’atmosphère qui s’est positionnée bien plus au nord que d’habitude depuis juin, expliquent les spécialistes. En ce début septembre 2024, une pluie abondante s’abat sur cette région, avec des précipitations atteignant plus de 500% des normales mensuelles de septembre. Ce phénomène rare pourrait durer jusqu’à deux semaines, et localement, les pluies pourraient dépasser 1000% de la normale, est-il écrit sur le site La relève et la peste, média alternatif indépendant, engagé sur l’écologie et l’environnement. Pour se rendre compte qu’un événement météorologique exceptionnel est en cours, il faut savoir que le Sahara se caractérise par la faiblesse de ses précipitations, enregistrant moins de 100 mm par an. Il arrive cependant qu’il neige et des inondations viennent parfois ranimer les oueds desséchés depuis la Préhistoire. Le sous-sol regorge d’eau dans la nappe de l’Albien, qui s’étend sous une grande partie du Sahara algérien, vestige du climat steppique qu’a connu la région il y a 10000 ans, note Massensen Cherbi dans son ouvrage Algérie, publié en 2015. Rien de tout cela en ce moment car c’est un vrai déluge qui s’abat sur cette région réputée pour son climat hyper-aride et certaines wilayas du sud du pays, Béchar notamment qui a connu des inondations dévastatrices. Quelle est la cause de ce phénomène extraordinaire, rare ? Qu’en pensent les scientifiques ? Un déplacement inhabituel de la zone de convergence intertropicale (ZCIT), une bande atmosphérique chaude et humide qui s’est positionnée bien plus au nord que d’habitude depuis le mois de juin figure parmi la thèse la plus plausible. Un phénomène météorologique hors du commun qui bouleverse les équilibres climatiques les plus établis. Le Sahara, synonyme d’aridité et de chaleur extrême, se transforme en une véritable passoire céleste. Les précipitations, d’une intensité rarement observée, déferlent sur l’un des déserts les plus secs de la planète. Selon les dernières prévisions météorologiques, les quantités de pluie s’annoncent démesurées. Un tel déluge, dans une région réputée pour son climat hyper-aride, relève presque de l’impensable. Les scientifiques s’interrogent sur les causes de ce phénomène exceptionnel. Ce décalage anormal de la ZCIT aurait ainsi favorisé une remontée d’air humide en provenance des océans, provoquant des précipitations abondantes sur le Sahara, selon eux ; c’est le cas d’In Salah. Les pluies diluviennes ont transformé cette ville en un véritable oasis, avec l’apparition de lacs improbables. À plus long terme, ces précipitations exceptionnelles pourraient également modifier les sols et les paysages du désert. Si les causes précises de ce dérèglement climatique restent à éclaircir, il est difficile de ne pas établir un lien avec le réchauffement climatique. Les modèles climatiques prévoient une intensification des événements météorologiques extrêmes dans les prochaines décennies. Le cas du Sahara nous rappelle ainsi la fragilité de notre planète et la nécessité d’agir pour limiter les effets du changement climatique.