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Récupération de l'argent mal acquis placé à l'étranger

Le marathon judiciaire

La justice algérienne est au début d'un parcours sans fin, au vu des expériences d'autres pays.

La guerre menée par l'Algérie à la criminalité en col blanc n'est pas simple et encore moins garantie de succès. Le processus judiciaire entamé avec l'arrestation et le jugement de dizaines de hauts fonctionnaires et de patrons est long, fastidieux et semé d'embûches.
Il ne suffit pas de condamner une personne pour s'assurer de la récupération de tous les biens et les fonds planqués à l'étranger. Les juridictions des pays abritant les fortunes mal acquises ne donneront pas leur accord sur une simple missive. L'on n'a d'ailleurs jamais vu que des juges aient répondu favorablement à une demande de rapatriement d'argent volé sur une simple demande formulée, par la justice d'un Etat victime de dilapidation. Il n'existe à proprement parler aucun exemple d'un règlement rapide de ce genre de procédures. Pourtant, ce ne sont pas les démarches qui ont manqué au fil des années.
La Tunisie, la Libye et un grand nombre de gouvernements africains ont introduit auprès de pays occidentaux des demandes de récupération de fonds spoliés par des dirigeants corrompus. Les sommes réclamées par les Etats sont impressionnantes. Elles se chiffrent, le plus souvent, en milliards de dollars.
Les institutions judiciaires des pays hôtes de tout cet argent mal acquis émettent des conditions tellement difficiles à réunir qu'il arrive généralement qu'une somme marginale fasse l'objet d'un transfert des banques occidentales vers les institutions financières des pays spoliés. Beaucoup d'anciens dignitaires africains s'en sortent à bon compte et coulent des jours heureux dans des pays européens, malgré l'énormité d'une situation qui frise la complicité avec des Etats dits démocratiques et luttant contre la corruption et autre criminalité en col blanc.
Il ne se trouve aucune voix officielle dans ces «démocraties avancées» pour s'interroger sur les lenteurs parfois scandaleuses de la justice, sous couvert, bien entendu de l'indépendance du juge. Au mieux, les officiels des «Etats hôtes» de ces criminels mettent en cause la justice du pays d'origine d'avoir mal ficelé son dossier d'accusation.
On a vu cela pour la Tunisie qui n'a récupéré qu'une toute petite partie de sommes gelées dans les comptes de pays européens. Pour la Libye qui a traversé une période très dure au plan politique et sécuritaire, l'on n'a enregistré aucune volonté de la justice européenne d'aider son homologue libyenne pour hâter la conclusion de certaines démarches entamées en 2011.
Face à cette réalité internationale qui tranche avec les discours mielleux sur la lutte contre la corruption qui a cours à Paris, Londres, Berlin et ailleurs, l'Algérie se doit de tirer les leçons de ses voisins.
La justice est au début d'un parcours sans fin, au vu des expériences précédentes. Personne ne peut se targuer d'être arrivé au bout de la procédure. Pourtant, il va bien falloir engager un marathon judiciaire inédit pour les juges chargés de ce dossier sensible.
Le procureur général près le pôle financier d'Alger a fait lecture d'un nombre important de commissions rogatoires. Mais que l'on n'espère pas une solution dans les semaines ou les mois à venir. La bataille sera longue, très longue. Il faut la mener en s'armant de patience et de combativité. Récupérer l'argent de l'Algérie n'est pas un travail comme un autre, mais une mission presque sacrée.

De Quoi j'me Mêle

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