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Nouveaux enjeux économiques, politiques et climatiques

Le monde face à ses «démons»

Le processus d’inclusion mondiale risque d’être entravé par une mondialisation politique qui marque le pas.

Grzegorz Kolodko, ex- ministre des Finances polonais, qui a eu à gérer des politiques «clés» dans son pays, est directeur du think-tank Tiger, Transformation, Integration and Globalization Economic Research, de l'université Kozminski, à Varsovie. Il vient d'animer une conférence de presse à Alger; celle- ci a porté sur les enjeux mondiaux de l'heure, aux plans économique, politique et climatique. Grzegorz Kolodko qui est également un auteur prolifique dont les ouvrages sont traduits en plusieurs langues, ébranle les certitudes du monde occidental et élabore des concepts inédits en s'interrogeant: «La démocratie est-elle efficace pour le développement des pays?» Et d'ajouter, en renvoyant au Congrès américain: «Les politiques se battent sans savoir pourquoi ils se battent.» Pour asséner, tout en se référant à l'Europe de l'Est: «Nous avons besoin d'un gouvernement efficace et fort et non pas de démocratie.» Du point de vue économique, la démocratie n'est pas efficace a, en effet, développé Kolodko en prenant exemple sur le Royaume de Norvège, ce pays scandinave qui arrive, pourtant, en tête des pays au plus fort indice de développement humain dans la dernière édition du classement du Pnud. Cet économiste préconise de construire plutôt des politiques basées sur la connaissance et la méritocratie et de faire la chasse à la corruption, notamment dans les pays émergents.
Et d'annoncer par ailleurs: «La Chine est une chance pour le monde. Elle ne triche pas et est plus compétitive, contrairement aux Etats-Unis qui dépensent trop.» Ce sont là quelques vérités qu'a énoncées l'orateur devant un parterre d'ambassadeurs et de diplomates, conviés à assister à la conférence coorganisée par l'ambassade de Pologne en Algérie et de la confédération algérienne du patronat CAP, sous la présidence de Abdelkader Benahmed. Rappelons que l'intitulé de cette conférence a été «L'économie politique entre guerre et paix». Au fil de son exposé, le conférencier a présenté les grandes tendances du monde actuel, et a expliqué que l'humanité vit, désormais, «la deuxième guerre froide».
Le risque actuel étant de voir le monde se diviser en deux blocs distincts: l'un mené par les États-Unis et l'UE et l'autre dominé par la Chine et la Russie. D'ailleurs et selon de nombreux observateurs, ces blocs «se consolideront dans le paysage géopolitique et utiliseront des leviers économiques et militaires pour rallier les pays non alignés sur l'un ou l'autre camp». Aussi, et face à ce risque, Kolodko qui estime que l'économique a une guerre d'avance sur le politique, et ce depuis que le monde est monde, car l'humanité ne pouvant se passer d'échanges et donc de commerce, en appelle à l'émergence d'une troisième voix face aux périls montants. Il en veut pour exemple la voie choisie par les pays non alignés au plus fort de la guerre froide, avec la tenue en 1955 de la Conférence de Bandung en Indonésie. Il appartient aux pays, notamment ceux de la rive sud de la Méditerranée de convoquer une conférence afin d'infléchir la tendance et de rendre ce monde plus sûr. Selon Kolodko, l'enjeu actuel est surtout climatique. En raison des déséquilibres économiques et des changements écologiques, l'exode touchera quelque 300 millions de personnes. «L'avenir de ces personnes est dans leurs pays» qui invite les pays africains à peser de tout leur poids en menant des actions de lobbying à la faveur des rendez- vous mondiaux comme la COP 27 ou le G20, surtout que la réduction des émissions de CO2 à -43% est loin d'avoir été atteinte. Pis encore, les émissions de CO2 ont augmenté de 33%, a fait savoir Kolokdo. 

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