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De Bamako à Niamey

Le périple sahélien de Boukadoum

En sa qualité d’acteur régional incontournable, l’Algérie entend peser sur les choix et l’élaboration des solutions aux conflits qui minent cette partie du globe devenue otage des enjeux internationaux.

À défaut d'être le centre du monde, le Sahel occupe les agendas des puissances occidentales. Si elle n'agit pas militairement, l'Algérie mène une offensive diplomatique. Après le Mali avant-hier, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, s'est rendu, hier, au Niger où il a été reçu par le président Mahamadou Issoufou. Le ministre des AE a réitéré «la détermination de l'Algérie à renforcer les relations de coopération bilatérale et la concertation politique entre les deux pays». En sa qualité d'acteur régional incontournable, l'Algérie entend peser sur les choix et l'élaboration des solutions aux conflits qui minent cette partie du globe, devenue otage des enjeux internationaux. Lors de cette rencontre, le président nigérien a réaffirmé «l'attachement de son pays aux relations de coopération avec l'Algérie», saluant «la dynamique qui les caractérise, en adéquation avec le caractère spécifique des relations liant les deux pays et peuples frères». Le président nigérien n'a pas manqué d'exprimer sa gratitude et « ses vifs remerciements à l'Algérie et au président de la République pour la solidarité constante de l'Algérie avec le Niger, notamment dans la lutte contre la pandémie du nouveau coronavirus et les catastrophes naturelles».
L'importance du Niger et du Mali en particulier, et du Sahel en général pour l'Algérie, ne date pas de ces dernières décennies avec l'émergence des dangers sécuritaires. Elle remonte à des temps lointains, tirant ses racines dans les liens humains et identitaires ainsi que les échanges économiques et commerciaux. Ensuite, c'est sur le continent africain que les grandes causes, âprement défendues par l'Algérie, ont triomphé: du droit des peuples à l'autodétermination, au développement, la lutte pour une communauté internationale plus équitable et un ordre économique, y ont naturellement trouvé un large écho, donnant à la diplomatie algérienne ses galons d'acteur, voire de meneur régional incontesté. C'est donc dans l'ordre des choses que l'Algérie est interpellée par son environnement immédiat, à l'heure des menaces et des bouleversements régionaux et transnationaux. On peut s'étonner, face à cette obnubilation des questions sécuritaires, au point d'affirmer que c'est un éventail qu'agite Alger mais la réalité est sans appel: aucune des frontières de l'Algérie, y compris la frontière maritime avec les échanges bellicistes entre Paris et Ankara, n'est stabilisée. Une ceinture de feu enserre l'Algérie. Et c'est ce qui explique le périple du chef de la diplomatie algérienne, qui l'a mené du Niger au Mali.
À Bamako, il a tenu une réunion de concertation avec les chefs de la Mission de ONU et de la Mission de l'Union africaine (UA), ainsi qu'avec les représentants de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), de l'Union européenne (UE) et des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Selon la même source, la réunion a regroupé, notamment, le chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), Salah Ennadif, le chef de la Mission de l'UA pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya, le représentant de la Cédéao, le représentant de l'UE, ainsi que les représentants des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU. Boukadoum a mis un accent particulier sur l'importance de privilégier une approche d'accompagnement du Mali afin d'«épargner au peuple malien davantage de souffrances», note le même communiqué. Enfin, le ministre des Affaires étrangère a eu une série d'entretiens avec des représentants de la Coordination des mouvements de l'Azawad et des Mouvements de la Plate-forme, signataires de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger. Ces deux mouvements ont renouvelé leur attachement à la mise en oeuvre effective de l'accord d'Alger, qui «reste la voie idoine pour un retour durable de la stabilité et un cadre approprié pour faire face aux défis multiples qui se posent au Mali».

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