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Mohammed VI n'a pas soufflé mot sur l'affaire Pegasus et la dérive de son représentant à l'ONU

Le «Roi» de l'hypocrisie

Affaibli à l'intérieur et acculé à l'extérieur, le roi du Maroc veut enterrer «la hache de guerre» avec l'Algérie, malheureusement il s'y est pris avec une désarmante maladresse.

Le constat est sans appel. Depuis Molière, l'hypocrisie, qu'elle soit politique ou sociale, n'a pas disparu. Dans Tartuffe ou Don Juan, Molière a moqué, raillé, critiqué l'hypocrisie. Mais, force est de constater que plus de 350 ans plus tard, la situation n'a pas changé. En effet, si Tartuffe est, sans doute, le coup le plus dangereux porté aux attitudes religieuses, le roi du Maroc Mohammed VI l'est pour la chose politique. Sentant le vent de l'opinion tourner, le roi du Maroc Mohammed VI tente de calmer le jeu en voulant mettre un terme aux dernières tensions nées de la sortie médiatique de l'ambassadeur du Makhzen aux Nations unies, Omar Hilale, lorsqu'il avait annoncé durant une réunion du Mouvement des Non-Alignés soutenir «l'autodétermination du peuple kabyle» en Algérie. Une déclaration qualifiée de «dérive dangereuse» par Alger. Dans son discours prononcé samedi dernier à l'occasion du 22e anniversaire de son accession au trône, Mohammed VI veut enterrer la «hache de guerre». Et pourquoi pas, fumer le calumet du... «karkoubi», la drogue de la violence. Dans un moment de délire, Mohammed VI a appelé à l'apaisement. «En parallèle avec les initiatives de développement menées au niveau interne, et avec une égale détermination, le Maroc s'attache à poursuivre ses efforts sincères pour consolider la sécurité et la stabilité dans son environnement africain et euro-méditerranéen, et plus particulièrement dans son voisinage maghrébin», a-t-il dit, oubliant de souligner, au passage, que son pays est à l'origine de cette situation. Dans sa diatribe, et toute honte bue, Mohammed VI, tout en déplorant les tensions avec l'Algérie (sic!) et en estimant que les deux pays sont «comme des frères qu'un corps intrus a divisés, alors qu'il n'a aucune place parmi nous» (resic!), a invité le président Abdelmadjid Tebboune à tourner la page et à «faire prévaloir la sagesse» et «oeuvrer ensemble de concert et sans conditions à l'établissement de relations bilatérales fondées sur la confiance». Mais de quelle confiance parle le Roi de l'hypocrisie qui n'a pas hésité à conditionner le rétablissement des relations en faisant table rase des antécédents. Mohammed VI a passé sous silence le soutien déclaré de son ambassadeur à l'ONU à l'organisation terroriste dénommée MAK. Quelle confiance accorder à un «Roitelet» qui pour se maintenir sur son trône, n'a pas hésité à recourir à des actes d'espionnage systématiques révélés par le scandale Pegasus? Quel crédit accorder au discours de quelqu'un dont le mot « excuses» est banni de son vocabulaire? Quel crédit accorder à ses propos apaisants, lorsque l'on sait que la clarification exigée par Alger, suite à la dérive de l'ambassadeur du Maroc à New York ne viendra jamais? Quel crédit accorder à ces propos où il «assure» que «vous n'aurez jamais à craindre de la malveillance de la part du Maroc qui n'est nullement un danger ou une menace pour vous». Autant d'indices qui poussent à douter de la sincérité d'un Tartuffe versatile. Jouant les mères Teresa, Mohammed VI a estimé que «l'état actuel de ces relations ne nous satisfait guère, car il ne sert en rien les intérêts respectifs de nos deux peuples», ajoutant qu' «il est même jugé inacceptable par bon nombre de pays». De quels pays Mohammed VI parle-t-il? De la France, de l'Allemagne ou de l'Espagne? Affirmant ne vouloir «donner de leçons à personne», Mohammed VI a estimé qu'il «n'existe plus aucune logique qui peut expliquer la fermeture des frontières, depuis 1994 ni aucune explication acceptable». Bien au contraire, les raisons sont encore plus d'actualité. Aussi, invite-t-il les hautes autorités algériennes, en l'occurrence, le chef de l'État Abdelmadjid Tebboune à ce que les frontières soient et demeurent ouvertes entre les deux pays voisins, sans pour autant exprimer de regrets, à défaut d'excuses, sur les raisons ayant conduit à la fermeture des frontières. Une ouverture à même d'améliorer le quotidien des Marocains, dont la pauvreté est le lot du quotidien et dont les moyens de subsistance se résument à la contrebande et au narcotrafic. Une manière d'accuser l'Algérie de «mauvaise volonté» et de lui imputer la responsabilité de cette situation «déplorable qui gâche les potentialités de nos deux pays», pour reprendre ses propos. 

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