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Benjamin Stora revient sur la crise entre l’Algérie et la France

Le rôle funeste du lobby marocain

Les cas Sansal et Doualmen ont fait office de carburant à une «razzia» politique sans précédent.

Au lendemain d’un entretien accordé par l’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin à la chaîne de télévision publique Al24 News, c’était, hier, le tour de Benjamin Stora d’évoquer sur le même média la crise entre l’Algérie et la France. Ce n’est pas la première fois que l’historien français s’exprime sur le sujet. Mais lors de cette sortie médiatique précisément, il a touché à un aspect du dossier on ne peut plus particulier. Benjamin Stora a évoqué l’influence grandissante du lobby pro-marocain en France. Et son rôle dans la reconnaissance par le président Macron de la prétendue marocanité du Sahara occidental est indéniable. «Je pense qu’il y a au sein de la société française une fraction qui a toujours été en faveur de la monarchie marocaine depuis très longtemps, qui a toujours manifesté ce penchant sur la question du Sahara en particulier», a affirmé Stora en réponse à une question en rapport avec le rôle joué par ce lobby. Il a déclaré ne pas exclure des «pressions» de la part de cette «faction», dans la dégradation des relations entre l’Algérie et la France.
Il est, en effet, entendu que le lobby marocain, agissant déjà à travers des personnalités franco-marocaines de droite, a fini par phagocyter complètement le discours politique de l’extrême droite sur le Maroc. De sorte que Marine Le Pen et ses alliés soient devenus plus marocains que les Marocains eux-mêmes sur la question du Sahara occidental. Une convergence somme toute logique, en ce sens que ce qui les réunit est la haine de l’Algérie. On peut se souvenir de l’offensive politique très violente qu’opèrent une certaine droite et l’extrême droite françaises à chaque rapprochement algéro-français. Pour tout argument, les voix extrémistes défendaient systématiquement un rapprochement avec Rabat. Quel est l’impact réel de ce lobby sur la décision d’Emmanuel Macron ? Difficile de répondre à cette question, mais Benjamin Stora constate «une rupture de confiance qui existe entre les deux pays, c’est ça le grand problème». Alger et Paris pourraient revenir «à la question de la mémoire, la question de la réparation et l’application d’un certain nombre de recommandations» pour reconstruire une relation altérée, estime l’historien. Ces recommandations existent déjà et sont compilées dans le rapport qu’il a rédigé en 2021 à la demande du président français. Mais, reconnaît Stora, «il y a aussi des questions très politiques, c’est-à-dire la question de Sahara occidental, ce n’est pas simplement la question de la mémoire». Et c’est là qu’intervient la collusion extrême droite-lobby pro-marocain en France.
Cet arrangement entre les deux visions rétrogrades et colonialistes «est venu percuter le travail sur la mémoire qui a commencé», à bien comprendre le propos de Benjamin Stora. Le lobby marocain en France a prospéré à partir d’«une faction qui a toujours été en faveur de la monarchie marocaine», souligne l’historien. De fait, le revirement de la France sur la question du Sahara occidental en reconnaissant la prétendue «souveraineté marocaine» sur le Sahara occidental a servi les deux clans. Cette décision a ouvert les portes à l’extrême droite qui a déroulé son programme sur l’expulsion des Algériens, l’accord de 1968 et autre droit du sang pour la nationalité française. Totalement décomplexé, le discours de l’extrême droite ne semble trouver aucune limite dans la provocation, jusqu’à reproduire des propos proches des thèses pétainistes. Les sionistes se sont engouffrés dans la faille et distillent leurs propres discours haineux à l’endroit des Algériens. Les cas Sansal et Doualmen ont fait office de carburant à une «razzia» politique sans précédent dans l’histoire des relations entre les deux pays. L’historien pense qu’«il y a eu des pressions» exercées sur Macron. Le timing, le partage des rôles et l’acharnement dont font montre les leaders extrémistes, jusqu’aux «erreurs» juridiques et administratives du ministre français l’Intérieur font penser à une action concertée et planifiée. L’historien ne s’y trompe pas. «Je pense qu’il y a des groupes qui existent, qui fonctionnent et qui sont très influents à l’intérieur de la société française à travers des chaînes de télévision, des médias qui sont très puissants en France aujourd’hui, beaucoup plus qu’auparavant», a-t-il signalé. Le complot contre l’Algérie est une réalité… 

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