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Après un Ramadhan cher, mais déconfiné

Les Algériens accueillent l’Aïd dans la joie

L’Aid, c’est spécial en Algérie et on voit mal les citoyens sacrifier un pareil événement et rester terrés chez eux.

Après un mois de Ramadhan éprouvant pour le porte-monnaie, les familles algériennes accueillent l'Aïd avec l'allégresse habituelle et ne retiennent du mois sacré que ses aspects cultuels et la traditionnelle solidarité dont il est le symbole. La joie de l'Aïd El Fitr était visible sur tous les visages, ce jeudi. Même si la pandémie se fait rappeler aux souvenirs des Algériens avec les bavettes mises sous le menton aux sorties de mosquées où la distanciation sociale demeure la règle, les citoyens se sentent néanmoins très loin de l'Aïd de l'année précédente, à cause d'un confinement strict.
Beaucoup de citoyens croisés dans les rues de la capitale laissaient libre court à leurs «instincts» et n'hésitaient pas à s'accorder des accolades et même des embrassades. Les mesures de prudence sanitaires matraquées par les médias et les autorités sanitaires du pays ne semblaient pas avoir atteint leurs objectifs. Il n'en reste pas moins, cependant, que les citoyens interrogés par L'Expression demeurent tout de même conscients du danger qui guette. «Il est difficile de refuser sa joue à un voisin ou à un cousin», affirme un quinquagénaire en attente de se faire vacciner, en espérant que la parenthèse qu'il a ouverte durant l'Aïd n'aura pas des conséquences néfastes sur sa santé. Il reste que la faible incidence de la contamination permet aux uns et aux autres de nourrir le même espoir. «On saura dans deux ou trois semaines, si l'Aïd a été un facteur de propagation du coronavirus», note un médecin qui dit comprendre l'attachement des Algériens à une tradition séculaire. «On a déjà connu des poussées épidémiques qu'on a fini par contrôler grâce à un niveau de conscience exemplaire des citoyens», dit notre interlocuteur qui soutient avoir remarqué dans son entourage, «comme un signal d'alerte à chaque fois que les chiffres s'emballent un peu». Considérant cela comme une sorte de conscience collective, notre médecin affirme que les chaînes de télévision étrangères ont donné aux Algériens «un aperçu de ce qu'ils peuvent vivre en cas de forte augmentation des contaminations».
Cela étant, l'Aïd, c'est spécial en Algérie et on voit mal les citoyens sacrifier un pareil événement et rester terrés chez eux. Les bambins qui ont illuminé le premier jour de la fête avec leurs habits neufs et les jouets qu'ils tenaient à bout de bras ont, eux aussi, rappelé tout l'intérêt d'un Ramadhan qui aura été, certes difficile au plan financier, mais qui a montré qu'au final, la société reste très attachée aux traditions qui font la beauté de ces deux jours très particuliers de chacun.
Le mois sacré a certes, été compliqué cette année, mais beaucoup de citoyens rencontrés affirment déjà le regretter et nombre parmi eux affichent leur intention de jeûner les six prochains jours de «sabrine». Une manière de dire que ce qui gêne, ce n'est pas l'abstinence, mais les mauvaises conditions matérielles, l'absence d'organisation des autorités publiques et la prédation des spéculateurs. Mais disons-le clairement, pour les Algériens, tout cela est derrière eux et ils sont prêts à vivre autant de mois de Ramadhan difficiles, pour peu qu'ils puissent en apprécier les dimensions religieuse et festive. Mais aussi et surtout, se délecter d'un Aïd qui procure à tout le pays une espèce de bonheur collectif que chaque citoyen sait savourer, histoire de remplir ses batteries pour pouvoir affronter la vie quotidienne de l'après Aïd... En attendant l'autre grand rendez-vous, celui de l'Aïd El Adha

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