{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Les pays voisins de la Libye réunis à l'initiative de l'Algérie

Les architectes de la paix

L'envoyé spécial de l'ONU a salué le rôle incontournable de l'Algérie, en tant qu'acteur et partie dans la sortie de crise en Libye.

Les pays voisins de la Libye sont tenus d'accompagner efficacement ce pays frère, afin de parachever la feuille de route issue de la conférence de Berlin 2. C'est, en quelque sorte, le mot d'ordre de la réunion ministérielle organisée, à Alger, à l'initiative de l'Algérie, en faveur d'un appui au processus de sortie de crise de la Libye. Etaient présents à cette réunion, placée sous le sceau de l'urgence, outre les ministres des Affaires étrangères de la Libye, de Tunisie, d'Egypte, du Niger, du Tchad, du Soudan et de la République du Congo, les représentants de trois organisations régionales, dont l'envoyé spécial du SG de l'ONU pour la Libye, Jan Kubis, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, ainsi que le Commissaire de l'Union africaine aux Affaires politiques, à la Paix et à la Sécurité, Bankole Adeoye. D'emblée, le chef de la diplomatie algérienne Lamamra a abondé dans le sens d'un appel lancé en direction des présents, en vue d'une consolidation et d'un appui aux efforts consentis dans la résolution de la crise libyenne. Pour lui, «la solution à la crise libyenne ne peut se faire que par une voie libyo-libyenne... Cette voie nécessite des efforts continus pour achever la construction des institutions libyennes», dira-t-il avant d'insister sur la nécessité de «retirer les mercenaires et les forces étrangères présentes sur le sol libyen». Pour le chef de la diplomatie algérienne, «les pays voisins de la Libye sont plus concernés que d'autres pour contribuer à la résolution de la crise... la sécurité et la stabilité en Libye font partie de notre sécurité et de la stabilité de nos pays». En diplomate chevronné, Lamamra qui avait rencontré en aparté, peu avant cette réunion, les différents ministres et représentants des organisations régionales, histoire d'accorder les violons avant la tenue des travaux de cette conférence, a ouvertement appelé
«certaines puissances étrangères, qui envisagent et cherchent à renforcer leur influence en Libye, et les mercenaires à quitter impérativement le sol libyen». C'est la condition sine qua non pour un parachèvement du processus de paix et d'édification institutionnelle, à travers l'organisation des élections du mois de décembre prochain. Ramtane Lamamra entend par cela, mettre la communauté internationale devant ses responsabilités, notamment pour ce qui est de la mise en oeuvre des résolutions du Conseil de sécurité et les recommandations de la conférence de Berlin 1 et 2. À ce sujet, il mettra en garde contre cette attitude, qui «va aux dépens des intérêts stratégiques de la Libye et de ses voisins». Qualifiant de sensible la conjoncture actuelle de la Libye, il appellera «à une solidarité accrue avec le peuple libyen pour lui permettre d'asseoir sa souveraineté sur son territoire». Le ministre algérien des Affaires étrangères n'a pas manqué d'afficher son optimisme quant à «la sortie avec des résolutions et des décisions déterminantes pour l'avenir de la Libye». Quant à l'envoyé spécial de l'ONU, Jan Kubis l'accent a été mis sur le cadre juridique et légal du processus électoral à mettre en vue de permettre une mise en conformité avec les résolutions de l'ONU. «J'ai mis le Parlement devant ses responsabilités légales et constitutionnelles, dans le but d'organiser les élections du 24 décembre...» «Il fera état de rencontres avec les hauts responsables du gouvernement d'union nationale, où il a été question du respect des droits de l'homme, les préparatifs des élections sur le plan financier, sécuritaire et autres... Saluant l'initiative de l'Algérie, «qui intervient dans une conjoncture idoine», il abordera les questions relatives au corps électoral, l'inscription des Libyens évoluant à l'étranger, etc. À ce propos, il annoncera l'appui technique de l'ONU, invitant les pays du voisinage à envoyer des observateurs, afin d'encadrer les élections du 24 décembre prochain. Cela avant de réitérer l'appel du secrétaire général de l'ONU, quant à la nécessité pour les puissances étrangères, les combattants et les mercenaires versés dans tous genre de trafics, de quitter le sol libyen. Pour l'envoyé spécial de l'ONU, «l'Algérie est un acteur et un partenaire incontournable et une partie dans la résolution de la crise en Libye... Elle doit partager son expérience en matière de réconciliation nationale, afin de faire profiter les protagonistes dans ce pays», dira-t-il appelant la communauté internationale à plus d'engagements dans l'accompagnement de la Libye. Pour la ministre libyenne des Affaires étrangères, remerciant l'Algérie pour ses efforts en faveur de la Libye, estimera que «cette conférence restera dans l'Histoire». Considérant que «la victoire, à la fin est pour ceux qui encaissent les coups, pas pour ceux qui les donnent», El Mangouche a plaidé pour «une action diplomatique libyenne ouverte sur tous les pays, et un dialogue et une démarche inclusives entreprises par le gouvernement d'union nationale, en direction de toutes les composantes sans marginalisation». Annonçant que le stade de formation des institutions a été dépassé», elle expliquera que la crise libyenne s'axe sur deux volets importants, à savoir celui militaire et l'autre économique. Faisant état «d'efforts déployés pour unifier l'institution militaire», elle estimera que «l'intervention étrangère aggrave les différences, et il n'y a pas de paix pour tout le monde, sauf par tout le monde». Et de conclure que la Libye aspire à «un système politique démocratique sur la base d'élections transparentes et impartiales». Les différents intervenants, dont le secrétaire général de la Ligue arabe, ainsi que le représentant de l'UA ont tous abondé dans le sens d'une consolidation de cette initiative et d'un appui au processus de sortie de crise en Libye. Notons seulement que la conférence d'Alger s'étalera sur deux jours, pour prendre fin aujourd'hui, avec d'importantes décisions annoncées. 

Propos des participants

Ramtane Lamamra: «Une Libye stable est un garant de la sécurité régionale»
«Nous devons traiter et interagir avec les développements de la situation en Libye selon une approche proactive et une vision claire qui doit tenir compte des considérations qui préoccupent de plus en plus les décideurs et l'opinion publique dans nos pays, à la lumière des plans de certaines puissances étrangères qui cherchent à accroître leur influence en Libye et faire de ce pays une plate-forme pour redessiner les équilibres internationaux, au détriment des intérêts stratégiques de la Libye et de ses voisins (...) Notre sécurité et notre stabilité à tous sont étroitement liées à la sécurité et à la stabilité de la Libye et sa prospérité dépend de la nôtre. Une Libye stable et forte constituera sans nul doute le pilier de la sécurité et de l'intégration économique régionales (...) Les pays voisins de la Libye sont plus concernés que d'autres par les répercussions directes de la situation tumultueuse dans ce pays voisin et frère (...) De nombreux événements tragiques auxquels nos pays ont été confrontés faute de stabilité en Libye l'ont malheureusement prouvé. (...) La réunion d'aujourd'hui entre dans le cadre des efforts soutenus que nos pays n'ont eu de cesse de déployer pour contribuer au règlement de la crise libyenne, convaincus du rôle vital et central que doivent jouer les pays voisins pour soutenir les autorités de transition libyennes en vue de la concrétisation de toutes les échéances inscrites dans la feuille de route et la tenue des élections prévues le 24 décembre 2021.»

La MAE libyenne, Najla Al-Mangoush : «Nos remerciements à l'Algérie...»
«Nous entamons, aujourd'hui, les réunions consultatives avec les pays voisins à l'invitation de l'Algérie qui nous a toujours habitués à prendre des initiatives positives en faveur des efforts du gouvernement d'union nationale (...) Nous avons, aujourd'hui, hâte de débattre des nombreuses questions et dossiers importants, notamment la Sécurité nationale commune des pays voisins et frontaliers, la migration clandestine, les élections prévues en Libye, la réconciliation nationale et le soutien à l'initiative pour la stabilité de la Libye et aux efforts des pays voisins (...) Nos remerciements à l'Algérie pour les efforts soutenus et sincères en faveur du gouvernement d'union nationale et d'avoir abrité cette réunion qui arrive à point nommé pour examiner de nombreuses questions en suspens (...) La stabilité de la Libye procède de la stabilité de la région.»

Le SG de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit : «Nos frères en Libye ont besoin d'un effort sincère»
«J'adresse mes remerciements à mon ami Ramtane Lamamra, à qui j'ai exprimé, dès qu'il a évoqué cette réunion sur la Libye lors de sa visite au siège de la Ligue arabe au Caire, ma disponibilité à participer à cette louable initiative algérienne visant à réunir les pays voisins de la Libye (...) Nos frères en Libye, la société libyenne et l'Etat libyen ont besoin d'un effort sincère de tous les frères pour réaliser l'entente en Libye (...) Je souhaite que cette réunion puisse permettre de réaliser l'objectif de la tenue des élections et l'instauration de la stabilité en Libye (...) Nous serons honorés de rencontrer Monsieur le président Abdelmadjid Tebboune que nous écouterons toujours avec intérêt.»

Le MAE égyptien, Sameh Choukri: «Préservons les richesses du peuple libyen»
«Je voudrais exprimer ma joie de revenir encore une fois en Algérie, pays frère, et rencontrer mon homologue frère, M. Ramtane Lamamra avec lequel j'entretiens une vraie relation d'amitié. Cela a toujours constitué un soutien aux relations distinguées unissant l'Egypte et l'Algérie, partant de la forte volonté politique des deux pays de mener une action commune dans le cadre du renforcement des relations bilatérales, face aux défis auxquels est confrontée la région (...) Je remercie l'Algérie pour l'initiative de reprise de l'action du comité des pays voisins de la Libye, pour soutenir la stabilité de la Libye et sa souveraineté et préserver les richesses du peuple libyen frère, garantir sa sortie de crise conformément aux résolutions du Conseil de sécurité et aux conclusions du Forum du dialogue politique inter-libyen et des conférences de Berlin 1 et 2 (...) L'Egypte et l'Algérie poursuivront la coordination étroite en vue d'atteindre cet objectif.»

Le Commissaire de l'UA, Bankole Adeoye : «Nous appelons les Libyens à unir leurs efforts»
«Nous appelons, aujourd'hui à Alger, les institutions libyennes à redoubler d'efforts afin de consolider et de préserver la continuité de l'Etat libyen et de protéger son économie (...) Nous appelons les institutions libyennes à unir leurs efforts, notamment l'armée (...) Nous félicitons, au nom du président de la Commission africaine Moussa Faki, les efforts déployés par l'Algérie dans l'organisation de cette importante réunion estimant que ces consultations représentaient une occasion pour réunir les voisins et les représentants du continent (africain) et travailler dans un esprit collectif. Cette rencontre est importante et stratégique car elle traduit les efforts africains visant à rétablir la paix et la stabilité en Libye. Elle représente un espace important pour se consulter et débattre de la question afin de trouver des solutions africaines à des conflits et problèmes africains (...).»

L'envoyé de l'ONU pour la Libye, Jan Kubis: «Il faut mettre fin à la migration illégale»
«Le gouvernement (libyen) a pris les dispositions nécessaires pour la tenue des élections, mais nous avons besoin d'un cadre juridique. Les députés sont actuellement en train de finaliser la loi électorale et il nous reste encore très peu de temps (...) La présence d'observateurs étrangers est importante pour s'assurer du bon déroulement des élections (...) L'ONU est prête à appuyer les Libyens dans le processus de désarmement, la réintégration et le retrait des combattants étrangers (...) Il faut redoubler d'efforts pour développer le pays et mettre fin à la traite humaine et à la migration illégale. Des objectifs qui nécessitent l'appui de l'ONU, de l'Union africaine, de la Ligue arabe et de l'Union européenne dont l'implication est crucial.»

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours