Tizi Ouzou
Les capacités du barrage de Taksebt rassurent
Des statistiques qui appellent, cependant, une gestion rationnelle de la contenance des ouvrages et des stations de dessalement.

L’été est déjà là. Les besoins des ménages en eau potable augmentent substantiellement, mais les données actuellement disponibles sur les capacités du barrage de Taksebt sont à même de réduire le stress hydrique. Des statistiques qui appellent, cependant, une gestion rationnelle des capacités des barrages et des stations de dessalement. À cet effet, pour les citoyens comme pour les pouvoirs publics, l’avis des experts compte beaucoup. Assurant le suivi quotidien de l’évolution de la pluviosité et des réserves d’eau potable et de l’irrigation, le chercheur universitaire Malek Abdeslam livre régulièrement des données à même de permettre une répartition équitable et, surtout, efficace de l’eau disponible à travers la wilaya de Tizi-Ouzou. Ce dernier indiquait d’ailleurs, la veille de l’Aïd El Adha, que le barrage de Taksebt affiche, au mois de juin 2024, une capacité de 75 millions de m3, un volume plus élevé qu’en juin 2022 et juin 2023, fait-il remarquer. Durant le mois de mai, ses capacités tournaient autour de 83 millions de m3.
Une consommation de huit millions de mètres cubes en 1,3 mois (-deux mètres de baisse de hauteur) sont, en fait, des données qui permettent de conclure, selon Abdeslam, que si cette réserve est exploitée, durant l’été, au même rythme (huit à 10 millions de m3 par mois), la distribution sera largement assurée jusqu’à début décembre 2024 (six à sept mois).
Le chercheur fera, par ailleurs, remarquer que les capacités actuelles du barrage sont à même de couvrir les besoins des populations en eau potable durant la saison estivale, tout en préservant le « volume mort », de 10 millions, non exploitable, pour préserver la stabilité de la digue.
Ces chiffres ont également le mérite de rassurer les populations et l’activité économique mais à une seule condition : la consommation modérée de l’eau. À ce sujet justement, c’est le volet de la sensibilisation qui devrait relayer des chercheurs.
Un travail à la charge des pouvoirs publics qui devraient, selon les citoyens eux-mêmes, s’articuler autour de deux volets.
En effet, la sensibilisation sur la préservation de l’eau dans les foyers, tout comme dans l’industrie via les médias, est d’une très grande importance, mais son efficacité restera relative si elle n’est pas accompagnée de mesures dissuasives. L’importance de la dissuasion apparaît au grand jour après examen de certains comportements observés dans la vie quotidienne.
Nettoyer les véhicules et les devantures des magasins en laissant couler l’eau pendant des heures est un comportement qui mérite des sanctions.
L’extension de l’application de la loi à ce domaine s’avère une nécessité, car ces attitudes sont aussi à l’origine de pertes de grandes quantités d’eau. Il faut rappeler, à ce propos sujet d’ailleurs, que la police des eaux a été réactivée dans l’objectif justement d’atténuer les effets du stress hydrique dans le pays, notamment la surexploitation des eaux souterraines et superficielles, et le gaspillage.