Prés de 1000 hectares détruits par les feux de l'été 2023
Les décharges sauvages pointées du doigt
Ce sont quelque 1 468 décharges sauvages recensées à travers la wilaya.
Les bilans des feux de forêt de l'été en cours commencent à tomber. Les premières statistiques font état de pertes non négligeables dans le couvert végétal de la wilaya, ainsi que des pertes ayant touché les agriculteurs. Ce qui amène les pouvoirs publics à presser les agriculteurs de la wilaya à contracter des assurances pour se couvrir financièrement des risques pouvant survenir dans ces incendies imparables durant la saison estivale.
Aussi, ce sont quelque 986 hectares qui ont été décimés par les feux de forêt des mois de juillet et août passés, selon les mêmes services qui ont précisé que la majeure partie a concerné les forêts, la broussaille, ainsi que des espaces agricoles notamment l'arboriculture.
En fait, si la vigilance doit être de mise avant l'été via des mesures de prévention, il n'en demeure pas moins que tous les services s'accordent sur la plus importante cause des départs de feu qui ravagent tout sur leur passage. Les décharges sauvages sont ainsi pointées du doigt et désignées comme la principale source des incendies. Trop nombreux près des villages et des centres urbains comme les chefs-lieux, ces dépotoirs sont qualifiés de véritables points noirs qu'il faudra à tout prix éradiquer. À travers la wilaya de Tizi Ouzou, ce sont quelque 1 468 décharges sauvages qui sont actuellement recensées. Elles sont présentes partout à tel point qu'elles constituent un véritable fléau. Une situation qui nécessite des solutions urgentes car ces lieux sont propices pour les départs de feu qui prennent souvent une ampleur gravissime avec des pertes humaines parallèlement à d'incommensurables pertes dans les forêts et l'agriculture.
Parallèlement à la nécessité de sensibilisation pour venir à bout de ces dépotoirs très nocifs pour l'environnement et la santé des habitants, il y a lieu de signaler que les citoyens à eux seuls ne peuvent pas trouver des solutions. C'est un problème qui se pose au niveau des collectivités locales, essentiellement les communes qui peinent à trouver des décharges contrôlées.
Croire aujourd'hui à une solution, c'est dormir sur ses deux oreilles car la wilaya de Tizi Ouzou n'a qu'une seule décharge à Oued Fali et qui se trouve actuellement très saturée et ne pouvant accueillir tous les rejets venant des communes. C'est en fait ce manque qui pose problème aux communes qui ne trouvent plus où décharger les rejets. Ce qui se répercute sur les citoyens qui voient leurs rejets rester dans les poubelles pendant des semaines voire ne jamais être récupérés par les services de la voirie.
Il y a aussi lieu de rappeler, d'une part, que la décharge d'Oued Fali nécessite l'acquisition d'un incinérateur. Une promesse d'acquisition de ce matériel a été faite, il y a plus de deux décennies mais rien ne pointe à l'horizon. L'APW a, à maintes reprises, lancé un appel pour rappeler cette promesse, mais ses alertes n'ont eu aucun écho. Du moins jusqu'à présent. D'autre part, il faut signaler que la majeure partie des communes butent sur des oppositions devant leurs projets de création de décharges contrôlées. Les populations, non rassurées, évoquent des craintes sur leur santé, à cause de la proximité de ces décharges contrôlées à proximité des villages.
Cette situation, de l'avis de beaucoup de citoyens, appelle la recherche de solutions différentes de celles préconisées actuellement.
Des solutions en amont comme le contrôle des industries manufacturières qui rejettent des quantités incommensurables d'emballages en plastique, papiers et verre. Ce contrôle en amont confortera ainsi les solutions en aval reposant sur la réalisation de décharges contrôlées dans chaque commune ou éventuellement la dotation de la décharge d'Oued Fali d'un incinérateur.