«Les Egyptiens se servent de l’humour comme rempart»

Dans le premier pays africain à avoir enregistré un cas positif au Covid-19, les chiffres demeurent bas… Cela dit, les autorités égyptiennes continuent à prendre des mesures de plus en plus drastiques pour lutter contre la propagation du virus. Pour mieux comprendre la situation de l’Egypte aujourd’hui, George Onsy Fahmy, nous offre un focus sans détour dans le pays des pharaons.

L’Expression : Durant des semaines l’Algérie et l’Egypte se sont disputé la tête du podium africain du pays le plus touché par le Covid-19, que disent les chiffres dans votre pays aujourd’hui ?
George Onsy Fahmy: Si on parlait la langue des chiffres, concernant le Covid-19, en Egypte, je dirais que la situation n’est pas inquiétante, mais comme vous savez, la propagation de ce virus est fulgurante, donc la vigilance doit rester à un niveau d’alerte maximale. Les derniers chiffres du ministère de la Santé, font état, de 985 nouveaux cas et 66 décès. Cela dit, ce qui nous donne beaucoup d’espoir c’est le nombre de guérisons, pour le moment 216 personnes sont complètement guéries.

Selon les autorités égyptiennes, l’Egypte est au stade 2 de la pandémie, que signifie cette étape dans votre pays ?
En effet, le Premier ministre Mostafa Madbouli, a annoncé le stade 2 de la pandémie, et le gouvernement a renforcé les mesures de précaution contre la propagation du virus. En effet, le 25 mars dernier. Il a annoncé le renforcement des mesures de précaution. Ainsi, les cafés, les restaurants, discothèques et clubs, mosquées et églises, écoles, universités et centres de formation, ont été fermés. D’après ce décret qui, depuis, a été publié au Journal officiel, ces établissements et institutions devaient être fermés du 25 mars au 1er avril. Mais le Premier ministre a annoncé il y a quelques jours le prolongement de ce que nous considérons comme un confinement partiel. Cela dit, le Premier ministre a également annoncé pour cette deuxième période de confinement partiel le basculement au télétravail pour les travailleurs. Exception faite pour les journalistes, les travailleurs en pharmacie, le corps médical, les agents d’entretien et les travailleurs dans la production c’est-à-dire dans les usines. D’ailleurs, pour ces derniers, des dispensaires y ont été installés à proximité de chaque zone industrielle, et des ambulances et toutes personnes présentant des symptômes doit s’y rendre, Concernant les transports en commun, le gouvernement égyptien a choisi le fonctionnement partiel, c’est-à-dire qu’ils sont fonctionnels de 6h du matin à 19h. Par contre l’espace aérien et maritime ainsi que les frontières terrestres sont fermés, personne ne rentre ou ne sort d’Egypte.

Il semble que les écoles resteront fermées longtemps, que prévoit le gouvernement pour répondre aux impératifs de cette année scolaire ?
Concernant les examens du cycle primaire, ils ont été annulés, ils seront remplacés par des projets d’études. C’est-à-dire des exposés que les élèves devront remettre à leurs écoles.
Concernant le deuxième palier, les examens ont été décalés à une date ultérieure, les détails seront communiqués prochainement. Et c’est le cas pour l’université. Cela dit, tout un système de E-Learning a déjà été mis en place. Les enseignants et les professeurs ont été instruits par le ministre de donner des cours en ligne sur des plates-formes telles que YouTube…

Comment se porte le moral des Egyptiens ?
Le peuple égyptien est un peuple qui a beaucoup d’humour, et face à l’adversité il ne déroge pas à la règle. Cela dit, bien qu’on prenne les choses avec beaucoup d’humour, il y a une grande conscience collective face au risque. Les mesures d’hygiène sont suivies par le peuple. Même si l’angoisse et la peur ne sont pas loin. Et il fait également, preuve d’un esprit de solidarité sans précédent. Tout le monde se sent concerné par la crise sanitaire. Les stars du football et du cinéma, des personnes lambda, font des dons aux nécessiteux. L’Eglise et El Azhar aussi font partie de ces donateurs généreux.