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Pénurie d'oxygène et manque de médicaments

Les explications du docteur Kerrar

Le Président de l'Unop affirme que la production nationale est suffisante. Alors pourquoi cette crise? Il tente de s'expliquer.

Ni pénurie de l'oxygène ni manque de médicaments! Le président de l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop) est formel: c'est un problème de gestion. Abdelouahed Kerrar était, hier matin, l'invité de la rédaction de la Radio nationale Chaîne 3. Ce producteur de produits pharmaceutiques est revenu sur la crise de l'oxygène qui frappe actuellement le pays. Pour lui, la production actuelle d'O2 médical est suffisante. «Durant les 10 dernières années, la production d'oxygène médical a été multipliée par 8.
Nous disposons de quatre grandes entreprises qui produisent des quantités suffisantes pour répondre à la demande nationale», a-t-il souligné. Si l'Algérie fabrique ce produit vital en quantité suffisante, alors pourquoi les hôpitaux manquent d'oxygène? Selon, le docteur Kerrar, la demande a explosé ce qui a nécessité la mobilisation de quantités importantes dans un laps de temps court. «Or, la chaîne logistique n'était pas prête pour une telle situation», a-t-il indiqué. «Il y a eu un problème de gouvernance, c'est un souci de gestion qui a mené à cette situation», a-t-il affirmé. Il cite, entre autres, des soucis de transport, de coordination entre les entreprises ainsi que de stockage. «Je vous donne l'exemple des camions d'oxygène qui venaient de Ouargla pour aller desservir Batna. Au même moment ceux qui desservaient Ghardaïa venaient du nord du pays», rapporte-t-il précisant que cette contradiction faisait perdre beaucoup de temps.
Dans le même sillage, il évoque le manque de certains équipements au niveau des hôpitaux qui font que l'opération de remplissage des réservoirs prenait plus de temps qu'elle ne devrait. Des explications certes, plausibles, mais peuvent-elles justifier à elles seules les graves manquements enregistrés ces dernières semaines? Car, on ne parle pas d'une petite crise passagère concentrée dans une région du pays, mais d'un problème national où la vie des milliers de personnes est en jeu. Et qu'en est-il alors des tensions que connaissent actuellement certains médicaments qui entrent dans le protocole thérapeutique du coronavirus? Le Lovenox, certains antibiotiques et même le paracétamol 1G sont de plus en plus difficiles à trouver.
Les patients doivent faire le tour des pharmacies ou lancer des appels à l'aide sur les réseaux sociaux pour s'en procurer. S'agit-il encore d'un problème de gestion? Abdelouahed Kerrar indique que la consommation de plusieurs de ces produits a explosé ces derniers mois. «La consommation de l'énoxaparine [Ndlr, Lovenox] a augmenté de 68% entre janvier et juillet 2021, par rapport à la même période en 2020. Pour les antibiotiques, l'augmentation est de 38%, et elle atteint 130% pour le céfixime, qui est un antibiotique connu, ou encore, la demande de corticoïdes qui augmente de 42%», interpelle le président de l'Unop. Il soutient que la production nationale n'a pas été suffisante pour certains de ces médicaments ce qui a contraint les autorités à recourir à l'importation. Il s'est félicité que l'Algérie ait «encouragé à la production pharmaceutique locale ces 10 dernières années». «Je n'essaye même pas d'imaginer quelle aurait été la situation si on ne fabriquait pas les produits utilisés contre la Covid-19», rétorque-t-il.
Abdelouahed Kerrar a raison sur ce point, mais si on produit en quantité et on importe pour couvrir les manques, pourquoi certains produits sont-ils difficiles à trouver dans les officines? Qui est responsable? Le ministère de l'Industrie pharmaceutique qui n'a pas fait de bonnes prévisions? Les grossistes ou pharmaciens qui gèrent mal leurs stocks? Ou le citoyen qui fait preuve d'égoïsme pour constituer ses propres stocks?«Nous pensons à l'Unop qu'aujourd'hui, c'est le temps d'apporter des réponses concrètes à l'urgence, à la douleur et à la souffrance des patients. Viendra ensuite le temps où il faudra faire le bilan et tirer les leçons positives et négatives de cette crise», a préconisé le docteur Kerrar. Nos responsables sauront-ils tirer les leçons de cette crise? C'est une autre paire de manches...

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