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ILS ESPÈRENT SCELLER L'UNION SACRÉE

Les islamistes face à leur esprit "zaïmiste"

Le retour sur scène de l'ancien terroriste, Madani Mezrag, bouscule un peu les ambitions du couple Djaballah-Makri.

Les tentatives des islamistes de s'unir dans un seul bloc politique autour d'un seul objectif ont-elles la chance d'aboutir? Si le président du Front pour la justice et le développement (FJD), Abdallah Djaballah, en fait son cheval de bataille, il n'en demeure pas moins que sur le terrain, la concrétisation d'un tel objectif n'est pas une simple sinécure.
Du coup, le projet de Djaballah dont le parti est pourtant membre de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (Cnltd) avec des partis de la tendance démocratique, a peu de chance d'aboutir.
Pour les observateurs et les acteurs politiques, cette initiative se heurte, comme d'ailleurs les autres initiatives du camp des démocrates, à la problématique du leadership. Selon Ali Brahimi, porte-parole du Mouvement citoyen pour les libertés et le développement (Mcld), le problème qui se pose pour l'union des islamistes est celui du «zaïmisme»; chacun voulant être la «locomotive» du bloc à constituer.
«C'est un problème qu'ils partagent avec les démocrates, mais ils sont moins touchés que les démocrates car la démarche des islamistes est collective», explique notre interlocuteur, joint hier au téléphone. En effet, en lançant son projet, Abdallah Djaballah qui en est à la création d'un troisième parti politique, est confronté à l'opposition de l'autre parti qui se considère comme la «locomotive» non seulement des partis islamistes mais de toute l'opposition, le MSP en l'occurrence.
Le président de ce dernier parti qui était pendant plusieurs années membre de l'Alliance présidentielle, Abderrazak Makri, a lui aussi une tendance à «conduire» l'opposition. Sa rencontre avec le directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, a failli même remettre en cause l'existence de la Cnltd. L'opposant le plus affiché de cette rencontre était son mentor du courant islamiste, Abdallah Djaballah, qui avait menacé de claquer la porte de l'organisation avant de surseoir, à la dernière minute, à sa menace.
Le retour sur scène de l'ancien terroriste, Madani Mezrag, qui réclame le «droit» des anciens du FIS-dissous à l'activité politique, bouscule un peu les ambitions du couple Djaballah-Makri. Toute honte bue, sans rougir, Mezrag, qui a été reçu à la Présidence dans le cadre des consultations sur la révision de la Constitution, parle de la construction d'un Etat de droit.
Si sur le plan du leadership, l'union des islamistes est peu probable, elle ne l'est pas sur les autres, notamment idéologique et doctrinale. Sur ces plans, M. Brahimi estime qu'un tel projet est faisable. «Sur le plan de la doctrine, l'union des islamistes est faisable. Ils ont des approches doctrinales très proches», argue-t-il, précisant que les islamistes ont également la capacité de s'unir, n'était ce problème de «zaïmisme». Pour cet ancien député et ancien cadre du FFS puis du RCD, le pouvoir a toujours privilégié la tendance zaïmiste. Sauf que les conditions ne sont pas encore favorables. En 2012, à la veille des élections législatives, les trois principaux partis islamistes, le MSP, Ennahda et El Islah, ont constitué une alliance dans le but de prendre puis se partager le pouvoir, dans la foulée sans égale des victoires islamistes des autres pays voisins. Le MSP s'est retiré de l'Alliance présidentielle pour lancer celle des islamistes. Mais le 10 mai 2012, les résultats des élections ont révélé un échec total du plan des islamistes: ils n'ont eu que quelque 10% des suffrages exprimés.
Trois ans plus tard, les islamistes se cherchent toujours une voie vers l'union sacrée. Mais comme chez les démocrates, la voie n'est pas facile à déceler. Dans le camp démocrate, l'alliance recherchée pendant de longues années entre le FFS et le RCD n'a jamais abouti.
La coalition actuelle entre les différents partis de l'opposition, toutes tendances confondues, autour de l'Instance de suivi et de concertation est, de l'avis de nombreux observateurs, fragile. Dans ces tentatives d'union par tendance, même les partis au pouvoir peinent à s'entendre.
L'initiative du secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, pour la création d'un pôle de soutien au programme du président de la République n'a pas trouvé que des preneurs. Paradoxalement, le FLN est le premier parti à exprimer son opposition au projet, voulant lui aussi être le «zaïm» dans l'histoire de soutien au président.

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