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FACE À UN FLN SILENCIEUX ET DES DÉMOCRATES EFFACÉS

Les islamistes "squattent" la République

Même les partis au pouvoir semblent avoir abandonné le terrain aux islamistes qui cherchent la moindre faille pour s'enraciner dans la société.

Les partis islamistes s'imposent un rythme de travail accéléré. A peine la fin des vacances pointe-t-elle à l'horizon, qu'ils passent, presque simultanément, à l'offensive en renouant avec l'activité politique. Après avoir alimenté l'actualité nationale de cet été, marquant cette période par des polémiques, suscitées d'abord par la rencontre entre le président du MSP et le directeur de cabinet de la présidence de la République, l'université d'été des anciens du FIS-dissous et l'appel de Djaballah aux islamistes, ces partis veulent marquer de leur empreinte la rentrée sociale et politique. Deux partis de cette mouvance organisent présentement leurs universités d'été dans la wilaya de Boumerdès. Il s'agit du mouvement Ennahda et du Front du changement d'Abdelmadjid Menasra qui, pour donner plus d'importance à leurs activités, ont convié leurs frères des pays voisins à y prendre part. Auparavant, c'est le Front pour la justice et le développement (FJD), d'Abdallah Djaballah qui avait tenu son université d'été du 18 au 21 août à El Tarf, sous le slogan évocateur du projet islamiste: «Réunification, devoir légitime, nécessaire et réaliste.» Mais l'université d'été qui a défrayé le plus la chronique reste celle organisée par l'ancien chef terroriste Madani Mezrag, réhabilité par le pouvoir en tant que personnalité nationale, pendant 10 jours à Mostaganem. Ce dernier, toute honte bue, parle de la construction d'un Etat de droit après avoir été un acteur principal dans la décennie noire qui a failli conduire au démantèlement de la République algérienne.
Le fait que les partis islamistes tiennent leurs universités d'été presque au même moment est-il un simple hasard ou cela répond-il à une stratégie établie par avance?
En tout état de cause, force est de constater que les partis islamistes occupent de plus en plus le terrain au moment où les partis de la mouvance démocratiques voient leurs activités se réduire comme une peau de chagrin. Même les partis au pouvoir semblent avoir abandonné le terrain aux islamistes qui cherchent la moindre fissure pour s'enraciner encore davantage dans la société. Est-il en effet normal que le parti majoritaire, le FLN en l'occurrence, qui se réclame comme héritier du FLN historique, laisse passer le double anniversaire du 20 Août 1955 (attaque du nord Constantinois) et du 20 août 1956 (congrès de la Soummam) comme si de rien n'était, alors que dans la même semaine trois partis islamistes élisent domicile dans différentes régions du pays?
En l'absence des chefs des partis au pouvoir et de leaders charismatiques des partis de l'opposition, la société n'a droit qu'à des Madani Mezrag, Abdallah Djaballah, Abderrazak Makri et Abdelmadjid Menasra. Toutes ces figures travailleraient pour le projet de l'union sacrée tant attendue des islamistes et très chère à Abdallah Djaballah qui a relancé l'initiative alors que son parti est censé être membre d'une alliance de l'opposition.
L'on assiste ainsi à une montée en puissance du discours islamo-conservateur et des pratiques d'un autre âge.
En atteste la campagne de dénigrement et de lynchage que subit la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, en raison d'une proposition d'introduction de l'arabe algérien dans l'enseignement et les histoires répétitives de femmes empêchées de rejoindre des lieux publics (hôpitaux, tribunaux et universités) en raison de leur tenue vestimentaire par des agents qui s'octroient d'autres fonctions que les leurs.
La diffusion du discours islamiste encourage de telles pratiques, surtout qu'en face, c'est un vide sidéral; la société étant abandonnée à ce genre de charlatanisme et les partis démocratiques et laïcs sont peu et de moins en moins audibles. Même si actuellement les conditions de sa concrétisation ne sont pas réunies, l'union des islamistes contribuera à mieux influencer la société qui, d'ailleurs, ne sait plus à quel saint se vouer surtout devant la passivité du pouvoir.

De Quoi j'me Mêle

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