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Manque flagrant de vision économique pour l’Algérie

Les replâtrages suicidaires

«Pas de bonne économie sans vraie démocratie» (professeur indien, Sen, A.K., prix Nobel d’économie).

Le statu quo serait suicidaire pour le pays pouvant conduire à sa déstabilisation. L'unanimisme est source de décadence de toute société et le dialogue productif est l'outil par excellence de la bonne gouvernance.
Les réformes, fondement de la transition socio-économique, impliquent de saisir les tendances réelles de la société algérienne face, tant aux mutations internes, que mondiales d'analyser avec lucidité les relations dialectiques des réformes et les segments de la production de la rente (Sonatrach) et celui de sa redistribution (système financier), bouleversant des intérêts, les gagnants de demain n'étant pas forcément ceux d'aujourd'hui. Plus on diffère les réformes institutionnelles et micro-économiques, plus on épuisera les réserves de change avec le risque d'aller au FMI courant 2022, avec des conséquences dramatiques à la fois géostratégiques, sociales et économiques, ce qu'aucun patriote ne souhaite.
Approches cohérentes
1.-Ainsi, s'imposent des solutions opérationnelles, collant à la dure réalité sociale, loin des théories abstraites et des bureaux climatisés dont certains responsables vivent d'utopie, ignorant le fonctionnement de la société. N'avons-nous pas besoin aujourd'hui d'équipes pluridisciplinaires complexes, pour des approches cohérentes où cohabiteraient des politologues, des juristes, des sociologues, des anthropologues, des historiens (ce besoin de mémoire), des scientifiques et des ingénieurs, d'où l'importance d'une planification et à la prospective dont la réussite sera largement fonction de sa composante humaine et de son indépendance. Cela est fondamental pour comprendre la situation actuelle et surtout de proposer des solutions réalistes. Faute de quoi, l'économiste appliquerait des schémas mécaniques, des théories abstraites sur un corps social en mouvement qu'il ignore et dont les recettes donneraient des résultats négatifs, même si les calculs économiques sont corrects, comme une greffe sur un corps qui le rejetterait. Les récents prix Nobel ont su intégrer, avec réalisme, les paramètres et variables à la fois politiques, sociologiques, sociaux, culturels et économiques, reflet de la complexité de la société, pour définir l'optimum socio-économique en intégrant le jeu des acteurs que l'on peut formaliser mathématiquement à partir d'un modèle matriciel ouvert que j'ai tenté dans un ouvrage paru à l'Office des Publications Universitaires OPU Alger en 1980 sous le titre « valeur, preix et croissance économique», modèles opérationnels s'appuyant sur la théorie des jeux souvent utilisés en géo-stratégie par les grands services de renseignements comme la CIA, le KGB ou le 2e bureau français pour conseiller leurs gouvernements. Devant partir dans toute démarche scientifique du général pour revenir au particulier, de différencier donc l'essentiel du secondaire, nous arrivons à la conclusion que le déblocage durable en Algérie réside essentiellement en l'urgence de la refondation de l'Etat, reposant sur des réseaux décentralisés loin de la vision autoritaire et sur le savoir impliquant une réorientation urgente de toute la politique économique et sociale. À cet effet, les structures tribalo-confrériques sont un tableau de bord vital pour une gestion politique et socio-économique pragmatique et féconde. Car, si l'organisation administrative de l'espace est souvent source de conflits, concurrences, les hommes, eux, vivent un rapport plus fécond et plus harmonieux avec leur espace qui n'est pas celui de l'administration. Cela a été démontré brillamment par Hernando De Soto sur «Etat de droit et sphère informelle» dans notre ouvrage - «L'Algérie face aux enjeux de la mondialisation - perspectives 2010: bonne gouvernance, démocratie et économie de marché» (simultanément en arabe-français-anglais - édition Dar El Gharb 2004). Ainsi, le droit coutumier est une pratique courante, surtout dans les transactions immobilières non reconnues par l'Etat, mais reconnues par les citoyens. On peut émettre l'hypothèse que c'est l'Etat qui est en retard par rapport à la société qui enfante des règles qui lui permettent de fonctionner.
La part des opérateurs
2.- Dans l'histoire récente de notre pays, la question des réformes - qu'elles soient économiques ou politiques - a donné lieu, en raison des enjeux qu'elles représentent, à l'élaboration de stratégies antagoniques qui oeuvrent à la défense et à la promotion de ces dernières ou, au contraire, à leur blocage et, à défaut, à leur perversion ou à leur ralentissement. La confrontation entre les acteurs favorables et les acteurs défavorables aux réformes conditionne, accompagne et parfois provoque des changements d'importances inégales dans le système politique national. Les résistances au changement peuvent être localisées au niveau de cinq espaces de prédilection: a- certains segments du système partisan qu'ils soient dans l'opposition, les Assemblées élues ou même dans certains segments du pouvoir central et local; b- certains segments de l'administration centrale et locale; c- certains segments de la société civile; d- une partie des opérateurs économiques privés connus pour avoir prospéré à l'ombre des monopoles détenus par le secteur public et plus tard de leur démantèlement; e- une partie significative des syndicats corporatistes et du secteur public mue par des considérations idéologiques ou par des intérêts rentiers.
Par ce maillage d'une partie de la société et de l'Etat, les opposants aux réformes tentent de peser sur la nature de ces dernières, sur l'agencement de l'ordre des priorités et enfin sur les rythmes à imprimer à leurs conduites. En ce qui concerne les acteurs internes favorables aux réformes, présents également même minoritairement dans les cinq espaces analysés précédemment, nous pouvons affirmer sans exagération aucune que, tout en restant diffus et inorganisés, l'adhésion aux réformes s'inscrit dans un courant qui est potentiellement majoritaire dans la société. Le besoin de changement existe dans toutes les couches de la société. Il est surtout visible chez une grande frange de l'intelligentsia silencieuse consciente des enjeux, les femmes qui voient en les réformes une manière d'exister et de participer à la gestion de la cité, une jeunesse avertie, de plus en plus exigeante et impatiente, inquiète pour son avenir et de jeunes entrepreneurs dynamiques au sein de la sphère informelle expliquant pour la première catégorie l'exode massif des cerveaux, pour la troisième le désir de l'aventure en dehors des frontières et la dernière de travailler hors droit contrôlant plus de 50% de la superficie économique.
L’entreprise concurrentielle
3.-De fait existent trois scénarios, existants des liens dialectiques entre le politique, l'économique, le social et le culturel. Premier scénario: les conditions de l'échec sont réelles et réunies dans l'environnement politique,juridique et économique algérien en raison du poids important de la bureaucratie centrale et locale qui engendre la sphère informelle et la corruption renforcées par la faiblesse de visibilité et de cohérence dans la démarche économique et sociale et enfin les fortes pressions pour revenir aux pressions protectionnistes dans la mesure où la libéralisation maîtrisée ni capitalisme sauvage ni étatisme intégral, détruit une fraction de la rente. Le second scénario serait le statu quo qui préparera les conditions de l'échec en imputant les conditions sociales actuelles (pauvreté et chômage) aux réformes, qui, malgré la stabilisation macroéconomique, n'en sont qu'à leurs débuts (réformes microéconomiques et institutionnelles, enjeux des années 2006/2010), ou à des organes techniques alors que l'essence réside dans l'absence de volonté politique (neutralisation des rapports de force). Ce statu quo participera à un échec programmé et serait suicidaire pour le devenir de l'économie et de la société algérienne. Le troisième scénario concerne la réussite des réformes dont les conditions sont également contenues dans son environnement juridique, social, économique et politique.
La démystification culturelle est importante, les rumeurs dévastatrices au sein de l'opinion n'étant que la traduction de la faiblesse du système de communication, surtout en Algérie où la voie orale est prédominante, amplifiée par les discours contradictoires de certains responsables.
Une communication active par le devoir de vérité, s'appuyant sur des réseaux crédibles, la réhabilitation de la couche moyenne, une participation citoyenne autour de grands pôles régionaux économiques et d'une manière générale le savoir, ère du XXIe siècle, de l'entreprise concurrentielle, le devoir de justice sociale, dont le fondement est la démocratisation supposant la refondation de l'Etat, tenant compte de notre anthropologie culturelle, sont les axes fondamentaux pour faire aboutir la réforme globale.
En résumé, depuis l'indépendance politique à ce jour, malgré tous les discours des gouvernants qui se sont succédé, 98% des recettes en devises avec les dérivées proviennent des hydrocarbures irriguant tout le corps social. Concernant les évènements récents en Algérie, comme j'ai eu à l'affirmer dans plusieurs interviews au niveau national et international, nous devons privilégier uniquement la sécurité et les intérêts supérieurs de l'Algérie qui grâce à la mobilisation de tous ses enfants trouvera une solution à la crise actuelle pour un développement harmonieux et solidaire. Continuer dans la trajectoire actuelle contrairement à certains experts organiques, et ministres dans des discours démagogiques contredits par la réalité, conduira inévitablement à la déstabilisation politique et économique. D'où l'importance de poser objectivement les problèmes sans passion. Seules, l' 'ANP et les forces de sécurité, la seule institution organisée a l'adhésion populaire, appartenant aux partis politiques et à la société de s'organiser en fonction d'affinités politiques, sociales et économiques, avec des propositions opérationnelles réalistes, pour être des interlocuteurs crédibles.
En ce monde turbulent et instable marqué par l'innovation permanente, la future transition numérique et énergétique, de grands défis attendent l'Algérie. C'est une entreprise d'envergure où les actions à moyen et long terme devant distinguer pour paraphraser les militaires tactiques et stratégiques, doivent s'insérer au sein d'une fonction objectif stratégique, afin de faire de l'Algérie, acteur important, facteur de la stabilité de la région méditerranéenne et africaine, un pays émergent horizon 2025-2030, et elle en a les potentialités.

De Quoi j'me Mêle

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