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S'estimant humiliées et les droits de la défense non respectés

Les robes noires voient rouge

Les avocats sont en colère et ont décidé de le faire savoir en boycottant l'activité judiciaire à la cour d'Alger et dans tous les tribunaux qui lui sont affiliés, jusqu'au 4 octobre. Un rassemblement de protestation sera observé, aujourd'hui, devant la cour d'Alger.

En queue de poisson. Le procès en appel de Mourad Oulmi et consorts s'est terminé, hier, en queue de poisson. Certes, le juge, usant de son pouvoir discrétionnaire, a décidé de clôturer les plaidoiries et d'entrer de fait en délibérations, annonçant la date du prononcé du verdict pour le 30 septembre prochain, mais cela ne veut nullement dire que les dés sont jetés. Car, le droit à la défense est consacré et ce ne sont sûrement pas les avocats qui vont se laisser confisquer un droit sans réagir! Hier, la salle d'audience n'a point abrité la troisième journée du procès, mais plutôt une grande manifestation des robes noires. Un mini «Hirak» qui a fait vibrer les murs de la cour d'Alger. En fait, tout a commencé dans l'après-midi de jeudi dernier. Après le réquisitoire, la parole a été donnée aux avocats.
Le président de l'audience a annoncé que la séance n'allait être levée qu'une fois toutes les plaidoiries terminées. Or, quelques heures après, Me Sellini, membre du collectif d'avocats du principal prévenu, Mourad Oulmi, pris de malaise, a sollicité le juge pour le report de la séance à samedi (hier, Ndlr). Une demande qui a été catégoriquement rejetée par le magistrat, ce qui n'a pas manqué de provoquer un échange acerbe entre les deux hommes. Le malaise du bâtonnier Sellini, évacué d'urgence de la salle d'audience vers l'hôpital, a fini par avoir raison de l'«obstination» du juge et la séance a été reportée. Mais le ver était déjà dans le fruit et les avocats, qui n'avaient nullement apprécié l'attitude du magistrat envers le bâtonnier et encore moins les conséquences de son refus de lever la séance sur l'état de santé de leur confrère, ont tenu une réunion extraordinaire de leur conseil, vendredi. Dans un communiqué sanctionnant cette rencontre, l'ordre des avocats d'Alger a tenu à dénoncer l'offense subie par le bâtonnier affirmant que de tels comportements, étrangers à la profession, ne lui font pas honneur. Annonçant son refus de poursuivre les plaidoiries dans ledit procès, l'ordre des avocats d'Alger a décidé d'adresser une lettre de dénonciation pour faire cesser les «graves dépassements» subis «continuellement» par la défense de la part du «président de la première chambre des délits près la cour d'Alger». Il a aussi annoncé le boycott de l'activité sur l'ensemble des tribunaux et la cour de la capitale pour une durée d'une semaine. Le début de cette protestation, prévu aujourd'hui, sera marqué par un sit-in qui sera observé, dans la matinée, par les robes noires devant la cour d'Alger. Hier et après la prise de ces décisions, les avocats se sont présentés à l'audience du procès de Oulmi pour demander le report. Le juge s'est retiré pour délibérer. Une quinzaine de minutes après, il entre dans la salle et invite les prévenus à prononcer leur dernier mot. Ce qui signifiait clairement la clôture des plaidoiries alors qu'au moins une dizaine d'avocats n'avait pas encore défendu ses clients. Etonnement et indignation dans la salle qui en moins d'une seconde a vu exploser la colère des avocats. Ces derniers ont commencé à taper du poing sur la table, à crier, à dénoncer «la justice du téléphone» et même exiger le départ du premier responsable du secteur. Face à cette «révolte» des robes noires, le magistrat se retire sans un mot. Ce n'est que plusieurs minutes après qu'il est appris, auprès du greffier, que la date du verdict est programmée pour le 30 septembre. Mais d'ici là, le bras de fer entre les robes noires et le magistrat risque sérieusement de se corser puisque une réunion du Conseil national des avocats est prévue demain pour décider des suites à donner à cet incident. D'ailleurs, juste après le retrait du magistrat, les avocats ont tenu une seconde réunion extraordinaire, notamment pour organiser la manifestation d'aujourd'hui, mais aussi pour préparer une plus large mobilisation dans les jours à venir. Si le mouvement prend de l'ampleur, le ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, aura du pain sur la planche.

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