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Le rapatriement des étudiants algériens de l’Ukraine débutera incessamment

Les survivants de l’enfer

L’obsession des agents consulaires n’est pas tant le rapatriement des citoyens déjà sauvés de la guerre, mais de n’oublier personne en Ukraine.

Des dizaines d'étudiants algériens sont confrontés à la difficulté de quitter sereinement le territoire ukrainien. Cette situation ne saurait durer, en raison de l'interpellation énergique d'Alger qui a obtenu de la part de la Pologne, la Roumanie, la Hongrie et la Moldavie un accord ferme d'ouvrir leur frontières aux ressortissants algériens. Ces quatre Républiques frontalières de l'Ukraine sont autant de portes de sortie de l'enfer des bombardements. La seule condition que les Algériens auront à satisfaire consiste en la présentation d'un passeport en cours de validité. La démarche de la diplomatie algérienne, facilite de fait, la progression de nos compatriotes qui ne devraient pas souffrir d'une quelconque procédure supplémentaire. Mais l'impossibilité pour les diplomates d'intervenir à l'intérieur de territoires en guerre, oblige les étudiants à se déplacer par leurs propres moyens jusqu'aux postes frontières des pays ceinturant l'Ukraine, à l'exception de la Russie, dont la frontière est une zone de guerre.
Les centaines de kilomètres qu'il faut traverser constituent une véritable épreuve pour les Algériens qui, le plus souvent, ont tout laissé sur place et voyagent avec un minimum de bagage dans un froid glacial. Une expérience, certainement traumatisante qu'il va falloir traiter au plan psychologique suggèrent de nombreux spécialistes. Ledit traitement devrait même débuter dans les pays d'accueil après la sortie de l'Ukraine. À ce propos, tous les services diplomatiques algériens à Kiev, Varsovie, Bucarest et Budapest sont mobilisés pour orienter nos compatriotes et leur assurer une prise en charge adéquate. Mais avant, les diplomates en poste en Pologne, en Roumanie, en Hongrie et en Moldavie auront la délicate mission d'exfiltrer des dizaines de citoyens disséminés dans plusieurs régions de l'Ukraine. Le travail est d'autant plus difficile que le réseau téléphonique est souvent saturé. Les informations sur les bombardements sont très suivies et à chaque événement de cette nature, les diplomates appellent les Algériens de la région bombardée. La grande frustration des services diplomatiques tient justement dans l'impossibilité de faire plus pour venir en aide à des compatriotes qui ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour traverser des zones de guerre. Le décès de deux compatriotes illustre, si besoin, la dangerosité de la situation.
Il reste que des témoignages relayés par les réseaux sociaux attestent du fait que pas mal d'Algériens sont parvenus à traverser la frontière en plusieurs endroits et entrer en contact avec les services consulaires algériens. La prise en charge de ces «survivants de l'enfer» est quasi immédiate. Ils sont tous conduits dans des centres de transit avant leur rapatriement en Algérie. Leur nombre grossit d'heure en heure et le premier vol était programmé pour la nuit d'hier en direction de la capitale roumaine, Bucarest, où un groupe d'étudiants s'y trouvent déjà et attendent leur retour au pays. D'autres vols sont également programmés en direction des autres pays frontaliers de l'Ukraine, pour récupérer d'autres étudiants algériens.
Cela dit, l'obsession des agents consulaires n'est pas tant le rapatriement des citoyens déjà sauvés de la guerre, mais de n'oublier personne en Ukraine. Les cellules d'écoute à Alger et dans tous les ambassades concernées par l'opération sont en situation de branle -bas de combat. Des vérifications minutieuses sont effectuées. Chaque Algérien inscrit au consulat d'Algérie en Ukraine est contacté et recontacté. Des appels réguliers sont lancés pour toucher les citoyens non inscrits. Bref, le mot d'ordre est de ne laisser personne en zone de guerre.
Cela est d'autant plus urgent que de nombreux ressortissants algériens vivant en Ukraine, des étudiants dans leur majorité, témoignent sur les réseaux sociaux du traitement injuste que leur infligent les autorités polonaises. «Alors que les Ukrainiens bénéficient d'une prise en charge correcte, les réfugiés de nationalités margine et africaine sont discriminés», dit une étudiante qui soutient qu'un Africain met trois à quatre fois plus de temps qu'un Ukrainien pour passer la frontière. Il en est même qui se retrouvent tout simplement refoulés et obligés de rester plusieurs jours sous la belle étoile à quelques kilomètres de la frontière. Les autorités polonaises qui n'ont pas réagi officiellement aux affirmations les mettant en cause pour d'actes de racisme, auront beaucoup de mal à démentir le deux poids, deux mesures de leurs agents aux frontières, tellement des comportements odieux ont été enregistrés et même documentés. C'est dire que les ressortissants étrangers vivant en Ukraine vivent un double malheur. La guerre d'un côté et le racisme de l'autre.

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